Et si la blessure de Victor Wembanyama au mollet était finalement la meilleure chose qu’il ait pu arriver aux Spurs ? La saison passée, San Antonio était dans une galère sans nom en son absence : 13 victoires pour 23 défaites sans le Français. Cette année, alors qu’il reposait son mollet, les Texans ont posé un impressionnant 9-3. Et quand il est revenu, ils ont basculé dans une nouvelle dimension.
Pendant que Victor se remettait, ses équipiers ont pris leurs responsabilités et ont largement progressé. Là où ils affichaient un net rating de -6,1 sans lui la saison passée, ils ont tourné à +1,1 ce coup-ci. De’Aaron Fox a cumulé 25,2 pts et 6,5 pds. Stephon Castle a élevé son niveau de scoring et de playmaking à un point qui fait dire à Draymond Green dans son podcast que « les Spurs sont aussi chanceux de l’avoir que d’avoir Wembanyama. » Comme prévu, Dylan Harper est excellent dès sa première année, et il n’y pas d’équivalent en terme d’agressivité offensive en NBA au trio que ces trois arrières forment. Et si les défenses voulaient leur verrouiller l’accès au cercle, ils ont avec Barnes, Champagnie ou Vassell des ailiers capables de sanctionner. Comme Keldon Johnson apporte du rebond en sortie de banc et que Luke Kornet est probablement le pivot remplaçant le plus sous-estimé de la ligue, les Spurs sont peut-être jeunes, mais lourdement armés. En l’absence de Victor, et derrière les 25 pions de Fox, six joueurs tournaient entre 13 et 17 points ! Sans leur star, ils ont haussé le niveau et assumé chacun des responsabilités qu’ils n’auraient pas eu avec lui.
Et à son retour, ils étaient fin prêts. Fin prêts à démontrer qu’ils sont peut-être bien en avance sur tout le bien qu’on pensait d’eux. Et fin prêts à rassurer ceux qui se disaient qu’on allait se manger une archi-domination d’OKC toute la saison. Et les suivantes. Malgré une défaite au neuvième match de la saison, le Thunder donnait l’impression que rien ni personne ne pouvait remettre en cause sa domination. Le niveau de jeu qu’il affiche depuis le début de l’année est tout simplement effarant. Si la saison est encore longue, on est peut-être bien en train de voir évoluer la plus forte équipe de l’histoire du basket. Et c’est cette équipe dont les Spurs sont venus à bout dans un match incroyable. Le premier de Victor après 12 rencontres manquées.
Forcément, il ne faut pas s’enflammer. Son retour est récent. Et San Antonio a perdu ensuite la finale de la NBA Cup. Wembanyama a d’ailleurs eu plus de mal pour son deuxième match. Malgré tout, malgré les petites erreurs de leur franchise player, malgré la défaite en finale, les Spurs ont envoyé un véritable message lors de cette demie. Une demie qui avait des allures d’exploit mais qu’il ne faut pas considérer comme tel. Le mot serait réducteur. Cette équipe a énormément progressé offensivement sans sa star et celle-ci leur a donné instantanément une dimension défensive folle. Avec cette défense, si, dans les prochaines semaines, SA arrive à intégrer le Français dans l’identité offensive qui leur a tant réussi ces derniers temps, alors ils auront trouvé la recette pour être un prétendant sérieux à l’Ouest - n’ayons pas peur des mots. Ça ne veut absolument pas dire que cette équipe, qui manque cruellement d’expérience en playoffs, ira au bout ou même très loin dès cette année. Juste qu’ils vont probablement devenir un prétendant aux finales de Conf’ et au titre bien plus rapidement que prévu. Et qu’ils sont nos meilleurs alliés pour qu’on évite de se lasser à force de voir SGA et les siens empiler les titres.
Evidemment, tout va très vite en NBA. Les Spurs jouent OKC deux fois la semaine prochaine et ces mots peuvent rapidement prendre un sale coup de vieux. Mais on n’y croit pas trop. Les Spurs ont prouvé ces dernières semaines et contre le Thunder qu’ils sont en avance sur le planning et les prévisions. Reste à savoir de combien.
