Comment Michael Porter Jr peut complètement changer le futur des Nuggets

En s'affirmant comme une star en devenir, Michael Porter Jr peut donner une toute autre dimension aux Denver Nuggets à l'avenir.

Comment Michael Porter Jr peut complètement changer le futur des Nuggets
La blessure de Jamal Murray est terrible. Horrible dans le timing, sa sévérité et ses répercussions. Plusieurs dirigeants NBA auraient confié à Zach Lowe que la déchirure des ligaments croisés du meneur des Denver Nuggets laissait encore des traces douloureuses dans les esprits – même des adversaires donc – parce que nombreux sont ceux qui sont persuadés que la franchise du Colorado pouvait défier les Los Angeles Lakers et les autres armadas de la ligue cette saison. Lowe, un insider très respecté et dont les analyses sont très pertinentes, détaillées et intéressantes, pense aussi que les joueurs de Mike Malone pouvaient aller très loin. Plus loin qu’à Disney, quand ils avaient atteint les finales de Conférence. Mon avis est sans doute moins fourni que les experts US, je me permets d’en douter. Je ne voyais pas les Nuggets gagner le titre. Ni sortir de l’Ouest pour disputer les finales. Même avec Murray. Cette équipe est brillante et elle est l’une des plus complètes de la NBA. Elle est drivée par le MVP, Nikola Jokic. Mais ça ne suffit pas. Je continue même de penser que le Canadien reste un peu… surcoté. Enfin, il l’est uniquement dans un certain contexte. Il l’est quand il se retrouve considéré comme une « superstar », un terme balancé un peu dans tous les sens, parfois à tort et à travers. Murray est un excellent joueur, parmi les meilleurs à son poste. Il pourrait même devenir un All-Star (0 invitation pour le moment, rappelons-le) s’il jouait, hum, disons aux Chicago Bulls, à la place de Zach LaVine par exemple. Mais ce n’est pas une superstar. Pourquoi jouer sur les mots ? Parce que les statuts ont leur importance. Parce que même si le basket est un sport collectif, ce sont les joueurs les plus forts qui font gagner les matches. Il faut des superstars pour décrocher une bague. Et d’ailleurs, tout le monde l’a bien compris et les associations de Kevin Durant et autres James Harden répondent à une logique précise : accumuler le plus de talents possibles pour maximiser ses chances de gagner.   Jamal Murray a soudainement basculé dans une autre catégorie, du moins aux yeux d’une partie du public et des analystes, après des playoffs spectaculaires et impressionnants dans la bulle. Mais comment écarter l’impact du contexte sans pour autant dénigrer les cartons magistraux des uns ou des autres ? Comment mettre en lumière les circonstances qui ont pu profiter à telle ou telle formation sans remettre en question ses résultats ? On l’a vu : en Floride, il fallait être soudé. Former un groupe solide qui vit bien. Le Miami Heat. Les Denver Nuggets. Peut-être que Jokic et ses camarades seraient tout de même allés au bout dans un format plus « classique. » Mais sur le papier, les Los Angeles Clippers semblaient tout de même supérieurs. Et encore plus cette saison. Il est difficile de les classer dans la même catégorie que les deux franchises de L.A., Brooklyn ou Milwaukee. Toutes ces équipes disposent de plusieurs All-Stars. Un joueur comme Murray – constat qui peut s’appliquer à Donovan Mitchell, balle perdue en approche – ça se remplace. Alors sans doute pas en aussi bien. Attention, encore une fois, les mots ont leur importance. Ce qu’il faut comprendre ici, c’est que ses caractéristiques premières – scorer et bombarder de loin – sont répandues dans la ligue. Il ne s’agit pas d’une licorne comme Giannis Antetokounmpo, LBJ ou KD. Le gunner des Nuggets donnera tout de même une toute autre allure à son équipe qu’un Terry Rozier. Mais ça se remplace. D’ailleurs, Denver vient de remporter sept des huit matches disputés sans lui. Bien que l’échantillon soit trop faible pour avoir quelconque signification. Il n’est plus là, next man up. C’est là où l’en arrive à Michael Porter Jr. Parce que s’il y a bien un joueur qui hausse son niveau de jeu depuis la blessure de son coéquipier, c’est lui. Il est partout. Encore 28 points et 8 rebonds mercredi soir, pour un succès contre les New Orleans Pelicans (114-112). CQFR : CP3 brise la malédiction des Suns, Jokic scotche Zion pour la gagne

L'homme du moment dans le Colorado

Il est à 26 points, 58% aux tirs, 52% à trois-points, 6 rebonds et un différentiel de +10 en moyenne sur les huit matches en question. Des statistiques dignes… d’une superstar. C’est à croire qu’il n’attendait que ça. Et en réalité, il n’attendait sans doute que ça. Jouer les deuxièmes options derrière Nikola Jokic. Devenir le scoreur numéro un avec beaucoup de ballons à croquer. Il prend trois tirs de plus chaque soir. Plus de touches, plus de drives, plus de points. Plus de responsabilités. Et il les assume. Ce n’est pas son premier coup d’essai. MPJ était déjà performant dans la bulle et sa révélation soudaine avait déjà fait passer un cap aux Nuggets. Depuis, il s’affirme comme l’un des meilleurs sophomores de la ligue avec Zion Williamson et Ja Morant (bien que drafté en 2018, il était classé parmi les rookies l’an dernier après une première saison blanche). Cet homme mérite même le trophée de MIP ! Il compile plus de 18 points et 7 rebonds. Il progresse à une vitesse affolante. C’est ça le plus beau : il n’a que 22 ans. Son talent est certain. Son potentiel est terrifiant. Un joueur long, athlétique, costaud, adroit, agile. Un ailier capable de dominer. Et ça, pour le coup, ça court nettement moins les rues. Ça ne se remplace pas. Non seulement il peut devenir un jour une superstar mais surtout il paraît bien parti pour prétendre prochainement – d’ici trois saisons peut-être – à ce titre honorifique et pourtant important.

Michael Porter Jr, la deuxième superstar qui manque aux Nuggets

Et c’est ça qu’il manque aux Nuggets. Une autre superstar derrière le Joker. Pour une « petite » franchise, récupérer un joueur de ce calibre reste rare. Les meilleurs free agents ne signent pas dans le Colorado. Jamais. Un Durant ou un James ne donnera pas de considération à Denver. Pas la même qu’à Los Angeles ou Brooklyn. Il n’y a plus que la draft. C’est ainsi que les dirigeants ont mis la main sur Michael Porter Jr (14ème choix) ou Nikola Jokic (second tour). Sauf qu’une équipe qui gagne 50 matches par saison peut difficilement espérer en choper une. Quand MPJ se sera vraiment affirmé comme le deuxième alpha de ce groupe encore jeune, Jamal Murray fera alors office de troisième option. Oh boy. Vous imaginez une équipe tellement forte qu’elle se retrouve avec un pistolero à plus de 20 points par match en « troisième option » ? Là, c’est danger. Là, ça peut parler de titre. Rêver de bagues. Des ambitions évidemment mises à mal par la blessure de Murray. Sans lui, ils ne pourront pas rééditer l’exploit de l’an dernier. Mais avec Porter, leur futur s’annonce désormais de plus en plus excitant. Maintenant, n'oublions pas que pour être un champion, c'est aussi une question de mental. Et ça, c'est la prochaine grande étape pour Michael Porter Jr. Sans doute la plus déterminante pour sa carrière. Sans doute aussi sa plus grande lacune... Michael Porter Jr : un mois de folie, une comparaison étourdissante, un avenir radieux