Real or Fake : 10 conclusions hâtives passées au crible

Real or Fake : 10 conclusions hâtives passées au crible

Après une semaine de compétition en NBA, un premier point sur quelques conclusions hâtives analysées de près.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Analyse

Les Wizards ont fait une bonne affaire en transférant Russell Westbrook

REAL. Kyle Kuzma résumait plutôt bien l’idée : « Ce transfert, il faut le faire dix fois sur dix. Quand vous avez l’opportunité de récupérer cinq bons joueurs de basket en l’échange d’un seul, ça a du sens. Après, Westbrook est évidemment un futur Hall Of Famer. C’est un joueur incroyable, ne vous méprenez pas. Mais ici, à Washington, ça manquait peut-être de profondeur ces dernières années. »

Les Wizards ont sacrifié l’ancien MVP après une seule saison malgré une superbe deuxième moitié d’exercice et une qualification en playoffs. Mais même avec deux All-Stars, ils avaient mordu la poussière dès le premier tour et ne pouvaient pas espérer bien mieux avec cette combinaison.

En se séparant de Russell Westbrook, la franchise de Washington s’est donnée ce qu’il y a de plus chère en NBA : de la flexibilité. Sa présence aurait compliqué la tâche d’une reconstruction en cas de départ de Bradley Beal. Et à l’inverse, elle aurait aussi rendu quasiment impossible l’arrivée d’un autre joueur majeur. Là, si une star venait à réclamer son départ et à réclamer à rejoindre les Wizards (…), la manœuvre serait envisageable.

Avec même plusieurs bons joueurs sous contrat susceptibles de servir de monnaie d’échange. D’où l’idée de profondeur évoquée par Kuzma – qui tourne à 18,5 points sur les deux victoires de D.C. Les Wizards ne feront peut-être pas mieux que l’an dernier, ils n’ont d’ailleurs peut-être même pas en playoffs. Mais ils disposent maintenant d’un groupe intéressant, assez jeune, et plus cohérent qui peut leur permettre de garder toutes leurs options ouvertes dans l’attente de la décision de Beal, potentiellement free agent l’été prochain.

Les Bulls sont candidats à l’Est

FAKE. Alors, attention, ça ne veut pas dire qu’ils ne sont pas forts. Yep, les taureaux ont pris du gabarit. Mais il vaut mieux ne pas s’enflammer. Déjà parce que jusqu’ils ont affronté deux des pires équipes de la NBA ! New Orleans et Detroit par deux fois. Limite, ça aurait été presque inquiétant que Chicago ne soit pas à trois victoires.

Même si ça n’enlève rien au fait que les joueurs de Billy Donovan ont eu le mérite d’aller chercher. Il y a de nombreuses raisons d’être optimistes dans l’Illinois. Déjà parce que Lonzo Ball est un excellent joueur de basket qui continue, mine de rien, de progresser saison après saison. Peut-être qu’il ne sera jamais un All-Star au sens premier du terme. Mais dans le jeu, c’est un gagnant qui impacte positivement son équipe.

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L’autre gros point positif, c’est la défense. Là aussi, c’est lié à Zo d’ailleurs. Et Alex Caruso. Ils compilent déjà 15 interceptions et 9 blocks à eux deux en trois matches ! Une vraie différence dans le backcourt, surtout lorsque la plupart des scoreurs actuels sont des arrières et des meneurs. Avec 93,7 points sur 100 possessions, les Bulls possèdent le quatrième meilleur rating défensif de la ligue. C’est beau.

Surtout que, pour l’instant, Ball, Zach LaVine, DeMar DeRozan et Nikola Vucevic ne se marchent pas dessus en attaque. L’entente n’est pas transcendante mais il y a quelques flashs. En fait, les Bulls peuvent s’enthousiasmer. Rien que le fait d’être enfin compétitif est déjà une victoire. Mais pour rêver d’une grande campagne de playoffs, il faudra encore attendre.

Ja Morant est une superstar en puissance

REAL. Plusieurs journalistes américains et français voyaient Ja Morant passer le cap pour devenir un All-Star cette saison. C’est effectivement bien parti pour. Le jeune meneur enchaîne les cartons depuis une semaine. Avec deux victoires à la clé pour les Grizzlies, pas passés loin d’en décrocher une troisième sur le parquet des Lakers dimanche soir. Mais Morant a justement manqué le lancer pour arracher la prolongation. Il a aussi fini avec 40 points et 10 passes.

CQFR : Melo porte les Lakers, Curry et les Warriors sur un nuage

Pour l’instant, il pointe à 35 unités et 8 caviars. Ses moyennes vont évidemment chuter sur la durée. Parce qu’il ne tiendra pas ses pourcentages actuels (58% aux tirs, 44% à trois-points). Surtout derrière l’arc. Mais il devrait au moins rester autour des 25-26 pions pour sa troisième saison dans la ligue. C’est fort. Suffisant pour être catalogué comme une star dans cette ligue.

Mais le plus intéressant, ce n’est même pas ça. C’est son attitude. En fait, Ja Morant se comporte déjà comme une superstar. Il joue ses adversaires les yeux dans les yeux, même les plus cotés du championnat. Il guide ses camarades comme un patron du haut de ses 22 ans. Et ça paraît inné chez lui. C’est ça, le plus fort. Le plus encourageant. Parce qu’il sait déjà assumer le leadership, ce qui est finalement très rare chez les stars en herbe.

Les Hornets, la belle surprise à l’Est

Hummmmmmm. FAKE. Mais après hésitation. Les Hornets sont vraiment très sympathiques à suivre. Ça court, ça va vite, c’est spectaculaire. LaMelo Ball est un crack et Miles Bridges est une bête. L’ensemble va être vraiment intéressant à suivre tout au long de la saison. Mais ça risque d’être encore trop juste pour vraiment intégrer le top-8.

LaMelo Ball aurait pu être égoïste, il a préféré la maturité et la classe

Les Timberwolves, la belle surprise à l’Ouest

FAKE ? Encore une fois, par « surprise », on parle bien d’aller chercher un strapontin en playoffs. Hors de portée pour les Timberwolves selon nous. OK, la franchise commence par deux victoires et c’est bon pour la confiance. Mais il s’agit de deux succès contre les Pelicans et les Rockets.

Maintenant, donnons quand même un peu de mérite aux joueurs de Minnesota. Quoi qu’il arrive, les matches, il faut les gagner. Et les deux premiers matches tendent à prouver que les loups seront plus proches de la huitième place que du fond du classement. En fait, les Wolves peuvent même participer au play-in. C’est largement dans leurs cordes. Jusqu’à présent, ils défendent dur et le talent de Karl-Anthony Towns et Anthony Edwards fait le reste en attaque. Mais l’Ouest est juste tellement dense.

Les Lakers doivent s’inquiéter pour la suite de la saison

REAL and FAKE. Plus vrai que ce que les fans des Lakers ne veulent l’accepter. Plus faux que ce que les détracteurs des Lakers ne veulent l’admettre. Les champions 2020 ont enfin décroché leur premier succès dimanche soir. Et encore, ils ont eu chaud contre les Grizzlies. Mais ils ont gagné.

Surtout, ils ont trouvé un élément de solution à leurs problèmes. Rien de révolutionnaire, c’était déjà sous leurs yeux depuis deux ans : faire jouer Anthony Davis en pivot. Los Angeles ne PEUT PAS aligner deux vrais intérieurs. Enfin si, mais jamais plus de 10 minutes sur un match. C’est aussi simple que ça. Cette équipe a gagné le titre dans la bulle avec AD en 5. C’est comme ça qu’elle fonctionne. Encore plus avec Russell Westbrook. Encore plus avec cet effectif.

Anthony Davis

Les Californiens ont besoin d’espaces et de mouvements et seul une configuration « small ball » leur permet d’exploiter réellement les qualités de leurs meilleurs joueurs. Et encore ça, c’est quand les tireurs autour mettent dedans. Parce qu’il ne faut pas non plus penser que le temps apaisera tous les maux à L.A. Le mal-être est un peu plus profond qu’il n’y paraît. James est génial, mais il a perdu un step. C’est mineur pour un basketteur aussi fort mais c’est énorme à ce niveau. Westbrook reste une inconnue. Le banc aussi, minus Carmelo Anthony.

Les Lakers feront sûrement des ajustements en cours de saison. En faisant venir au moins un extérieur à la deadline ou via le marché des buyouts. Ils en auront besoin pour justement assurer encore plus de small ball. Les mauves et ors seront évidemment au rendez-vous en playoffs. Peut-être même en finales. Mais ils ne sont clairement pas les grands favoris.

Les Nets ne sont plus les favoris sans Kyrie Irving

FAKE. Tiens, en parlant de favoris… les Nets galèrent eux aussi. Le même bilan : 1-2. Pour l’instant, la machine à du mal à se remettre en route. Mais ça ne devrait pas durer trop longtemps. Peut-être encore trois ou quatre semaines. Le temps que le banc se réveille, que James Harden se chauffe et peut-être même qu’Irving se fasse vacciner, qui sait. Préparez-vous pour une série de 7 ou 8 wins de suite autour de la fin novembre, début décembre.

Les Warriors sont de retour au sommet

REAL (enfin presque). Trois matches et autant de victoires pour les Dubs. Ils auraient pu perdre le premier choc contre les Lakers, en ouverture de la saison, que l’ensemble serait resté positif avec ce qu’ils avaient proposé dans le jeu. Mais ils l’ont bel et bien gagné. Avant d’enchaîner deux autres succès contre les Clippers et les Kings.

Les Warriors sont déjà dans le coup. Avec une belle équipe, qui développe un basket offensif, tout en mouvement. Enfin le retour du jeu à la Steve Kerr après une saison dégueulasse et une autre de transition – les deux étant le fruit de nombreuses blessures. Du coup, le danger ne vient pas seulement de Stephen Curry. Loin de là. Jordan Poole semble prêt à exploser. Damion Lee, Andrew Wiggins, Nemanja Bjelica, Juan Toscano-Anderson, Andre Iguodala… tous apportent leur pierre à l’édifice. Draymond Green se remet même à marquer des paniers !

Klay Thompson

Le plus beau, c’est que le groupe n’est pas au complet. Les jeunes James Wiseman et Jonathan Kuminga manquent à l’appel, même si ça évite du coup certaines erreurs sur le terrain. Puis il manque évidemment Klay Thompson. Le 77ème meilleur joueur de l’Histoire selon ses camarades.

Les Warriors sont-ils à nouveau des prétendants ? Nah, quand même pas. Peut-être pas. C’est un cran au-dessus, il faut savoir relativiser. Tout dépendra aussi du niveau de Thompson à son retour. Jouer le top-5 à l’Ouest serait déjà mal – et loin d’être une garantie ! Mais cette équipe a vraiment une marge de manœuvre intrigante.

Les Knicks peuvent aller loin à l’Est

FAKE. La victoire au Madison Square Garden contre les Celtics en ouverture était magnifique. L’entente entre Julius Randle et Evan Fournier aussi. Mais il y a encore beaucoup de chemin avant les finales de Conférence.

Evan Mobley est le « real deal » en NBA

REAL, par définition. Les Cavaliers ont déjà fait un superbe coup en draftant Evan Mobley. Il ne sera peut-être pas ROY. Il est trop tôt pour ça. Mais tout ce qu’il montre fait plaisir. Ce ne sont même pas les stats mais on vous les donne quand même : 15,7 points, 56% aux tirs, 8,3 rebonds et 3 passes. Surtout, l’ensemble des petites choses qu’il est capable de faire sur un terrain laisse penser qu’il va devenir un très bon joueur.

Il a les jambes pour tenir face à des extérieurs en défense. Il est suffisamment adroit pour tirer en pick-and-pop. Suffisamment long pour finir près du cercle en pick-and-roll. Il prend du rebond. Un vrai intérieur complet. Très belle pioche.

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