Paige Bueckers est l’Elue, son chemin vers la gloire est tout tracé

Paige Bueckers, 19 ans, était annoncé comme un talent générationnel. Son début de carrière, qui se poursuit cette nuit dans le Tournoi NCAA, montre qu'elle est digne de ces attentes.

Paige Bueckers est l’Elue, son chemin vers la gloire est tout tracé
Diana Taurasi et Sue Bird ont 38 et 40 ans, Maya Moore a mis sa carrière entre parenthèses pour se consacrer au combat pour la justice sociale... Parmi les superstars du basket féminin issues de la fabrique à légendes de UConn, seule Breanna Stewart est dans son prime et à même de régner encore quelques années en WNBA. Fort heureusement, l'université coachée par Geno Auriemma tient l'héritière capable de représenter la lignée des Huskies dans la meilleure ligue du monde d'ici quelques années : Paige Bueckers. Dans la nuit de vendredi à samedi, contre Arizona, Bueckers et ses camarades tenteront de qualifier UConn pour la finale du Tournoi NCAA, puis le titre, après cinq années de disette. Une anomalie pour une telle place forte, sacrée à 11 reprises depuis 1995, à chaque fois avec Auriemma sur le banc. Si les Huskies ont de bonnes chances d'y parvenir cette année, c'est en partie grâce à la présence de la freshman au talent étourdissant. Paige Bueckers, 19 ans, est arrivée sur le campus de Storrs avec une pression folle. Celle qui accompagne toujours les athlètes que l'on décrit comme des talents générationnels capables, justement, de marcher dans les pas de Bird, Taurasi ou Moore pour incarner le women's game aux Etats-Unis. La pression, Paige Bueckers l'a balayée d'un revers de la main. Malgré le contexte sanitaire et les difficultés d'un calendrier incertain, la native du Minnesota (où l'un de ses meilleurs amis n'est autre que Jalen Suggs, top prospect de Gonzaga pour la Draft 2021) on a très vite pu voir de quelle trempe était faite la meneuse d'1,80 m. UConn a remporté 28 de ses 29 matches durant la saison régulière et, fait pas si ordinaire, c'est bien la débutante qui a été sa joueuse majeure et sa chef d'orchestre. Car Bueckers est bien un phénomène. Derrière le visage juvénile et la silhouette fine se cache une usine à basket assez invraisemblable : vision de jeu, handle, shoot, footwork, activité défensive et créativité hors-normes, n'en jetez plus. La numéro 5 des Huskies a tout ce qu'il faut pour exceller sur un terrain, qui plus est dans l'ère actuelle.
Son élection comme joueuse de l'année cette semaine - elle est aussi co-freshman of the year - est une première dans l'histoire de la NCAAW. Diana Taurasi, l'une des joueuses qu'elle admire le plus, lui a fait un compliment incroyable il y a quelques jours, sur le média TogetXer créé par Sue Bird et d'autres athlètes féminines.
"La première fois que j'ai vu jouer Paige Bueckers, j'ai dit la même chose à Penny (Taylor, son épouse, ex-star WNBA également, NDLR) et à Coach Auriemma par SMS dès le premier quart-temps : c'est déjà la meilleure joueuse de basket en NCAA. La raison est simple, elle sait faire des passes. Elle réussit à donner l'impression que des passes très difficiles sont faciles, mais aussi que toutes les autres passes en général sont faciles. C'est déjà suffisant pour qu'elle se démarque des autres joueuses. Paige n'est que freshman mais elle a déjà bien plus confiance en elle que moi à l'époque. Moi, j'étais dans mon coin. J'étais porteuse d'eau et je faisais les tâches ménagères des joueuses seniors. Ma situation était bien différente. Jusqu'à ce que tout le monde se blesse, je faisais à peine partie de l'équipe. Le niveau auquel joue Paige à l'heure qu'il est, c'est incroyable pour une débutante. Ca paraît impossible d'être aussi efficace et confiante que ça aussi tôt à Connecticut".
La saison légendaire de Breanna Stewart s'achève sur un drame Face à Baylor, un adversaire historique et coriace, Paige Bueckers a élevé son niveau de jeu comme les plus grand(e)s savent le faire. Ses 28 points combinés à une activité et une intensité contagieuses ont bien aidé UConn à se défaire de Texanes rugueuses et qui ont mené la vie dure à Bueckers. Pour être sûre d'épouser un peu plus encore la trajectoire de ses glorieuses aînées, il reste à la pépite des Huskies deux marches qui semblent à sa portée. Arizona, la nuit prochaine, puis le vainqueur de l'opposition entre deux des favoris pour le titre, Stanford et South Carolina. Si elle parvient à surmonter ces obstacles et à ramener UConn sur le toit du pays, la carrière de Paige Bueckers sera sur de très bons rails. Il faudra en revanche attendre encore un peu avant de la voir chez les professionnels. La WNBA ne permet pas encore aux joueuses universitaires de débarquer quand bon leur semble, même si un changement similaire à ce qui se fait en NBA est à l'étude. Les jeunes femmes, aussi prodigieuses soient-elles, sont contraintes d'effectuer la totalité de leur cursus, c'est à dire de rester à la fac entre 3 et 4 ans selon leur capacité à boucler leur parcours académique. Alors pourra débuter la quête de grandeur de Paige Bueckers, sur laquelle la WNBA misera beaucoup pour contribuer à poursuivre son spectaculaire développement entamé ces derniers mois. Bueckers est en effet l'athlète universitaire de basket la plus suivie du pays sur Instagram avec 760 000 followers, devant tous ses homologues masculins... La punchline de Diana Taurasi au mémorial de Gigi et Kobe Bryant