Clutch, patron, complet : C’est donc lui, « Playoffs P » ?

Héroïque la nuit dernière, Paul George s'est comporté comme un grand joueur au meilleur moment possible.

Clutch, patron, complet : C’est donc lui, « Playoffs P » ?
Serge Ibaka demande des excuses. Pas pour lui, mais pour Paul George. Un grand nom de cette ligue traîné dans la boue depuis plusieurs mois, un joueur au CV imposant pourtant moqué par ses pairs au point de constater lui-même « un manque de respect » de la part des ses camarades. Du respect, il va falloir lui en redonner. Parce que mercredi soir, il s’est comporté en patron. Exactement ce dont les Los Angeles Clippers avaient cruellement besoin. PG-13 est un excellent joueur de basket depuis déjà plusieurs années. En revanche, il maîtrise mal sa communication. L’idéal, finalement, c’est quand il laisse ses aptitudes parler pour lui. Il avait eu le malheur de s’autobaptiser « Playoffs P. » Un alter-ego créé de toutes pièces, une autre version de lui-même censée prendre le relais en playoffs. Un Paul George plus fort, plus puissant, etc. Sauf que « Playoffs P » est devenu « Pandemic P. » En pleine épidémie, alors que la planète entière ressentait le besoin de souffler et de se marrer, l’ailier All-Star s’est involontairement porté volontaire pour faire marrer tout le monde. Avec des performances indignes de son statut en playoffs et une équipe californienne sortie par les Denver Nuggets après avoir pourtant mené 3-1. Et depuis, rares sont ceux qui veulent croire en cette formation. Parce que rares sont ceux qui veulent croire en lui. Dans la vie, tout est finalement une question de confiance. Peu importe ce que pense les autres, il faut savoir se convaincre soi-même. Paul George a beau être l’un des meilleurs basketteurs au monde, ça se sent qu’il lui arrive de douter de sa propre personne. Il n’est pas Kevin Durant. Ni LeBron James. Ni même son coéquipier Kawhi Leonard. Il sait jouer aussi bien qu’eux. Mais il lui manque cet état d’esprit, cet instinct du tueur. C’est pourquoi ce rôle de deuxième star lui convient probablement mieux. Cette confiance, il ne l’a pas naturellement et il faut donc lui insuffler. C’est ce que Tyronn Lue et son staff ont su faire depuis plusieurs mois. Ils l’ont aidé à se reconstruire après cet épisode traumatique dans la bulle. Ils l’ont remis sur les bons rails. Depuis, George est reconnaissant. Surtout, il est libéré.
« C’est ce qu’il a dit après le match : merci de croire en moi depuis le début de la saison. Il a été phénoménal », confiait Lue au sujet de son poulain après le Game 5 héroïque des Clippers la nuit dernière.
37 points, 16 rebonds, 5 passes. Une ligne de statistiques encore jamais vue en playoffs pour un joueur des Clips. Et voilà la franchise hollywoodienne en bonne position pour se qualifier pour ses toutes premières finales de Conférence. Et ce malgré l’absence de Leonard, blessé au genou et suspecté de s’être déchiré les ligaments croisés du genou.
« C’était le match le plus important de la saison. On savait qu’il fallait hausser notre niveau et jouer ensemble », insiste PG.
Si souvent abattus la saison dernière, les Angelenos ont fait preuve de combativité. Il fallait que Paul George s’élève pour palier à l’absence de Kawhi. Bien entendu, il ne fallait pas que ça. Et Reggie Jackson tout comme Marcus Morris ont eux aussi répondu présent. Mais ça commençait avec la nouvelle tête du serpent. Il ne s’est pas caché. Il a assuré alors que tous les regards étaient braqués sur lui. Et sa prestation dans le money time a fortement contribué au succès des siens.
« Ce n’était pas un secret. Je savais que je devais être grand. Et je sais que je dois être grand dans les prochains jours. »
Elle est là, la problématique pour Paul George. La série n’est pas terminée. Les Clippers ont réalisé l’exploit mais peuvent-ils le rééditer ? Peut-il refaire un match à 37 points ? Après tout, il reste bien sur trois sorties de suite à plus de 30 unités. Il n’est pas descendu sous les 20 pions depuis le début des demi-finales de Conférence. Ce serait donc lui, « Playoffs P. » CQFR : Les Sixers craquent complètement, Paul George est un patron