Pourquoi les Blazers sont candidats pour une finale à l'Ouest

Les Portland Trail Blazers occupent la deuxième place de la Conférence Ouest. Pourtant, on a le sentiment que les troupes de Terry Stotts ne sont pas jugées à leur juste valeur.

La Conférence Ouest est terrible. Une bonne cinquantaine d’articles sur le sujet ont débuté par cette phrase cette saison. On s’est extasié devant les Golden State Warriors, machine aussi bien défensive qu’offensive mise sur orbite par Steve Kerr, Stephen Curry, Klay Thompson et compagnie. On a souligné les performances des Memphis Grizzlies et des Houston Rockets, attendus sur le déclin et pourtant bien présents parmi les meilleures formations de la ligue. On a rêvé de revoir les Dallas Mavericks au sommet lorsqu’ils ont mis la main sur Rajon Rondo. Mais on parle finalement assez peu des Portland Trail Blazers. Le bilan milite pourtant en faveur des joueurs de l’Oregon : ils ont remporté 30 de leurs 38 rencontres (79%) et sont solidement installés à la deuxième place de cette « terrible » Conférence Ouest. Les Blazers sont sous-estimés dans le sens où rare sont les fans à imaginer LaMarcus Aldridge et ses coéquipiers se hisser jusqu’en finale de Conférence. Les Warriors, les Mavs, les Spurs ou même le Thunder reviennent plus souvent dans les discussions autour du champion à l’Ouest. Portland a pourtant des arguments.

Une attaque de feu et une défense de fer

[caption id="attachment_224411" align="alignleft" width="300"] Damian Lillard a réellement passé un nouveau cap cette saison.[/caption] La formation de Terry Stotts se classe parmi les dix meilleures équipes de la ligue en termes d’efficacité offensive. Ce n’est pas une nouveauté. Les Blazers excellaient déjà dans ce domaine l’an passé. Leur collectif est au point (dans le top 10 de la majorité des différents classements à la passe). La gonfle circule et les nombreux shooteurs de l’effectif se régalent des tirs ouverts provoqués par ce mouvement continue du ballon (37,7% de réussite derrière l’arc, cinquième équipe NBA). Encore une fois, ce n’est pas une nouveauté. Les Blazers ont des individualités fortes – Damian Lillard, LaMarcus Aldridge – et des systèmes bien huilés. Deux caractéristiques essentielles aux franchises candidates pour un titre NBA. Mais la principale révolution a eu lieu de l’autre côté du parquet. La défense était le gros point noir de l’équipe l’an passé et la raison pour laquelle les Blazers ont pris l’eau face aux San Antonio Spurs au deuxième tour des playoffs en mai dernier. Ils encaissaient 104,7 pts sur 100 possessions lors de l’exercice précédent. Cette statistique est descendue à 98,7 pts sur 100 possessions. A l’heure actuelle, Portland a la troisième défense la plus efficace de la NBA derrière Golden State et Houston. Leur net rating (différence entre points marqués et encaissés sur 100 possessions) est de 7,1, soit le troisième meilleur rating de la ligue après Golden State et Dallas. [caption id="attachment_149307" align="alignright" width="300"] Wesley Matthews, l'homme fort de la défense des Blazers.[/caption] Les Blazers ont appris à étouffer leurs adversaires. Ils les forcent à prendre des tirs à mi-distance, soit le tir présenté comme le moins efficace dans le basketball moderne. Hormis Portland, seule Chicago – considérée comme la meilleure défense NBA – impose aux attaquants un tel traitement. Les joueurs de Terry Stotts poussent les adversaires à se surpasser. Ils profitent de leurs qualités athlétiques (et de leurs longs bras) pour batailler sur chaque écran et recouvrir à temps sur les shooteurs tout en protégeant la raquette. Les équipes d’en face sont limitées à 42,8% de réussite aux shoots cette saison. Encore une fois, seuls les Warriors font mieux.

Vers la finale à l'Ouest et au-delà ?

Alors pourquoi sous-estimer les Portland Trail Blazers ? Doit-on pointer du doigt leur banc de touche ? Ce dernier est plus garni que l’an passé avec les arrivées de Steve Blake et Chris Kaman, dont les performances intéressantes contribuent au succès actuel de la franchise. Doit-on penser que Damian Lillard et LaMarcus Aldridge n’ont pas l’étoffe pour porter leur franchise ? Ils ont déjà tous les deux prouvé le contraire en playoffs l’an passé. Peut-être qu’il est simplement temps d’arrêter de se poser des questions sur les Blazers et de les considérer pour de bon comme de sérieux candidats à une place en finale de Conférence à l’Ouest.