Sans Steph Curry, qui pour le MVP ?

Stephen Curry étant sur une autre planète, intéressons nous aux candidats pour le titre de MVP qui appartiennent au commun des mortels.

Sans Steph Curry, qui pour le MVP ?
Rarement dans l'histoire récente on avait vu pareille impression de virtuosité et de domination individuelle en NBA. A tel point que lorsque le vote des médias sera révélé dans les prochains jours, aucun d'entre eux n'aura probablement osé désigner quelqu'un d'autre que Stephen Curry à la première place pour le titre MVP. Toute anomalie ou tentative de trolling vaudrait probablement à l'audacieux un séjour en asile psychiatrique. En attendant, on peut se demander ce qu'il serait advenu si le meneur des Warriors n'existait pas ou avait simplement fait une saison moyenne. Voici les joueurs qui auraient très probablement eu les faveurs des médias et du public dans ce cas de figure.

Kawhi Leonard (San Antonio Spurs)

C'est sûr qu'en termes de charisme et de chaleur humaine, on a vu des prétendants au titre de MVP un peu mieux armés. Pour tout le reste, Leonard sort d'une saison régulière de très haute facture au-delà même de toute considération statistique. Défensivement, il a pourri la vie de tous ses vis à vis à l'exception de l'un des matches contre Golden State et a décroché une deuxième statuette de DPoY, tout en progressant vraiment dans l'exécution des schémas offensifs et à la finition. Son pourcentage à 3 points à longtemps été à 50% avant de chuter en toute fin de saison. Si les Spurs ont aussi longtemps résisté à l'équipe la plus dominante de l'histoire de la NBA en saison régulière, c'est aussi et presque surtout parce qu'ils ont cet espèce de cyborg en évolution constante dans leurs rangs. Le plus beau dans tout ça, c'est que l'intéressé n'en a probablement rien à faire de cette distinction et ne se renseignera sans doute ni sur son nombre de votes, ni sur celui de ses concurrents... Ce qu'il a de plus que Stephen Curry : Une Chevy Tahoe de 1997 et des mains de mutant.

LeBron James (Cleveland Cavaliers)

Si on peut reproche à LeBron James de ne pas toujours avoir été un camarade exemplaire cette saison dans ses déclarations ou ses silences, le "Chosen One" a maintenu un niveau de jeu extrêmement élevé pour masque les difficultés de ses camarades. Il a mis la barre tellement haute par le passé que, selon ses standards, on a toujours l'impression qu'il peut rendre une meilleure copie. Mais tourner à plus de 25 points de moyenne à 52% d'adresse lorsqu'on est le joueur le plus polarisant de la ligue reste un exploit. Faire en sorte que les Cavs remportent la Conférence Est est aussi une performance à ne pas négliger. Ce qu'il a de plus que Stephen Curry : Une bague de champion et deux titres de MVP.

Kevin Durant (Oklahoma City Thunder)

Kevin Durant n'a pas aimé que la presse n'en ait que pour Stephen Curry et LeBron James pendant son absence des parquets. Du coup, avec l'aide de Russell Westbrook, il a ramené OKC dans le haut du classement et posé des chiffres à nouveau impressionnants. Il s'agit de la meilleure saison au rebond en carrière du MVP 2014 et de sa 3e plus prolifique en termes de scoring, tout en restant au-dessus des 50% d'adresse ce qui, vu son profil, est assez prodigieux. Le fait qu'il soit capable d'aligner les matches à plus de 20 points avec une telle facilité ne veut justement pas dire que c'est une tâche simple, mais plutôt qu'on a affaire à un joueur d'exception. Ce qu'il a de plus que Stephen Curry : Une profonde aversion pour les journalistes, ce qui lui donne un petit côté rebelle pas désagréable.

Russell Westbrook (Oklahoma City Thunder)

L'an dernier, Russell Westbrook avait donné un aperçu de ce qu'il pouvait réaliser en mode loup solitaire énervé. Le retour de "KD" ne l'a pas vraiment calmé, puisque le meneur d'OKC a explosé sa moyenne de passes (10.4/match) tout en prenant davantage soin du ballon et en grimpant à l'occasion sur tous les défenseurs un peu trop négligents. Histoire de montrer à ses détracteurs qu'il est de plus en plus polyvalent chaque année, Westbrook est en plus devenu le recordman du nombre de triple-doubles sur une saison depuis 25 ans. On ne peut pas s'empêcher de penser qu'en étant le franchise player d'une autre équipe, il décrocherait au moins une fois ce titre de MVP, même sans forcément avoir des résultats collectifs démentiels... Ce qu'il a de plus que Stephen Curry : Le record de triple-doubles et des ressorts dans les shoes.

Chris Paul (Los Angeles Clippers)

L'étiquette de joueur incapable d'atteindre une finale de Conférence a beau coller à la peau de Chris Paul, on ne peut pas lui enlever son exercice 2015-2016 de haut niveau. Au moment où les déboires de Blake Griffin aurait pu faire imploser le groupe et sous-performer l'équipe, "CP3" a pris les choses en main en étant à la fois le chef d'orchestre et le plus féroce bagarreur des Clippers sur le terrain. Être capable de tourner à plus de 19 points, 10 passes et 2 interceptions par match, ce n'est pas donné à tout le monde et si les Californiens ont l'avantage du terrain au 1er tour face à Portland, c'est aussi parce que l'ancien joueur des Hornets a fait en sorte que la maison tienne bon. Ce qu'il a de plus que Stephen Curry : Le mérite de ne faire qu'1,83 m et l'amitié de la brochette LeBron-Melo-Wade

Mention honorable pour le titre de MVP

Draymond Green (Golden State Warriors) Kyle Lowry (Toronto Raptors) Damian Lillard (Portland Trail Blazers) Isaiah Thomas (Boston Celtics) James Harden (Houston Rockets)