Chris Bosh, la menace fantôme

Chris Bosh n'a pas besoin de marquer pour peser sur la défense adverse. Sa simple présence en attaque complique la vie des Brooklyn Nets. Décryptage.

Chris Bosh, la menace fantôme
Si LeBron James était évidemment l’homme du match avec ses 49 points inscrits lors de la dernière rencontre entre le Miami Heat et les Brooklyn Nets, Chris Bosh a aussi été décisif. A moins d’une minute de la fin du match, alors que les deux équipes étaient encore à égalité (94-94), il a inscrit un panier à trois-points dans le corner plein de sang-froid. Il avait manqué quatre de ses cinq tentatives derrière l’arc avant ce tir très important. [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=UFUSFtYslCY[/youtube] Si l’on peut considérer que Chris Bosh a en quelque sorte « tué le match » avec ce panier primé, le Miami Heat doit désormais achever les Brooklyn Nets dès ce soir, à domicile. Pour y parvenir, les Floridiens auront évidemment besoin de LeBron James mais aussi d’un « CB1 » au meilleur de sa forme. Reconverti dans un rôle de lieutenant de luxe depuis son arrivée à Miami, l’ancienne superstar des Raptors a un rôle essentiel des deux côtés du parquet. S’il doit pour l’instant contenir les vielles jambes de Kevin Garnett en défense, Bosh est surtout chargé d’espacer le jeu en attaque et de permettre à Miami de s’appuyer sur ses points forts en attaque placée (le jeu de transition étant toujours la principale force offensive du Heat). On en revient au corner et à la ligne à trois-points. C’est là – dans l’un des deux coins – que le troisième (deuxième ?) membre du « Big Three » passe son temps en attaque. [caption id="attachment_155009" align="alignnone" width="640"] Même avec ses genoux en bois, Dwyane Wade est un "slasheur" d'élite. Avec un tel espace, il peut attaquer le cercle. Si Joe Johnson vient aider, Shane Battier est démarqué dans le corner, idem avec Bosh si Kevin Garnett vient en deuxième rideau.[/caption] En se plaçant ainsi dans le corner, Chris Bosh force la défense adverse à faire un choix. Soit a) Kevin Garnett décide de fermer toutes pénétrations au risque de voir la balle ressortir dans les mains du All-Star, seul derrière la ligne à trois-points, soit b) il ne vient pas en aide et les arrières du Heat disposent d'un boulevard pour attaquer le cercle. Est-ce un hasard si LeBron James a marqué 11 de ses 24 paniers dans la peinture ? Si le "King" est un phénomène athlétique, il profite également de la présence de Bosh pour lui ouvrir l'accès au cercle. [caption id="attachment_155011" align="alignnone" width="640"] Chris Bosh aère le jeu des Floridiens. Sa simple présence offre de nouvelles solutions à l'attaque du Heat. (Pour le coup, Dwyane Wade prendra un tir forcé sur cette action).[/caption] Depuis le début des playoffs, Chris Bosh affiche un pourcentage très flatteur à trois-points (44,8%) et pour cause, il a fait énormément souffrir la défense des Charlotte Bobcats depuis l'arc. En revanche, il est moins en réussite face aux Brooklyn Nets. Mais ses statistiques dans le corner parlent d'elles-mêmes : 6/9 (2/2 à gauche, 4/7 à droite). Le Miami Heat est d'ailleurs l'équipe qui tentait le plus souvent sa chance depuis les coins cette saison. C'est aussi l'une des plus adroites. [caption id="attachment_155013" align="alignnone" width="640"] Andray Blatche sait qu'il ne peut pas abandonner complètement Chris Bosh. Il n'y a donc aucun intérieur pour protéger la raquette des Nets et Dwyane se faufile pour obtenir la gonfle tout près du panier.[/caption] Le placement de Chris Bosh et ses conséquences sur la défense adversaire sont deux facteurs importants du succès du Miami Heat, double champion en titre. Si l'on exagère un poil, on peut considérer que jouer contre les hommes d'Erik Spoelstra revient à choisir l'arme pour se faire battre : les shoots des intérieurs fuyants (Battier, Bosh) ou la puissance de James en pénétration.
"Il maintient l'équilibre de notre équipe avec sa capacité à rentrer des shoots", explique LeBron James au sujet de Chris Bosh.   "On joue ensemble depuis un moment. On a le meilleur joueur du monde avec nous et on essaye d'être un supporting cast de qualité. Quand il ressort la balle, on doit être agressif... sinon, on se place à nos spots et, en général, tout se passe bien pour nous", assure le principal intéressé.
Il n'y a pas toujours besoin de marquer des points pour exister en attaque. Pas même besoin de toucher la balle. Les systèmes offensifs du Miami Heat et Chris Bosh le prouvent chaque soir. Et ça fait bientôt quatre (trois ? Deux ?) ans que ça marche...