Anthony Fauci, le docteur qui crosse Donald Trump

Le docteur Anthony Fauci, contrepoids essentiel à Donald Trump pendant la crise du coronavirus, a une connexion étonnante avec le basket et un exploit qui date de 1958 à son actif.

Anthony Fauci, le docteur qui crosse Donald Trump
A moins de suive de près l'actualité américaine autour de la santé, vous ne connaissez sans doute pas Anthony Fauci. Aux Etats-Unis, ce docteur de 79 ans est devenu une sorte de rockstar depuis le début de la crise sanitaire mondiale. Quel rapport avec le basket ? On va y venir. Le docteur Fauci, c'est cet homme qui accompagne constamment Donald Trump lors de ses points presse sur la situation autour du coronavirus. Membre de la task force créée pour l'occasion, Fauci est le directeur de l'institut national contre les allergies et maladies infectieuses, un poste qui l'a vu collaborer avec six présidents (Ronald Reagan, George Bush, Bill Clinton, George Bush Jr, Barack Obama et donc Trump). A chaque approximation ou déclaration erronée du POTUS sur les questions de santé, Fauci prend le relais pour corriger et contredire Trump, de manière extrêmement claire, pédagogue et de temps en temps cynique, souvent alors que Trump est à un mètre de lui. Fauci est un rempart essentiel contre les annonces erratiques du locataire de la Maison Blanche. S'il a reconnu avoir reçu des menaces de mort à cause de cette liberté de ton, ce New-Yorkais est LA voix qui informe et rassure les Etats-Unis aujourd'hui. Venons en au basket. Lors de l'un de ses derniers points presse, Trump a évoqué Fauci dans ces termes.

"Tout le monde l'aime. Vous saviez que c'était un super joueur de basket ? Quelqu'un le savait ? Il était un peu trop petit pour jouer en NBA, mais il avait du talent. J'ai lu une histoire sur ce match impossible à gagner qu'il a réussi à remporter avec son équipe".

Ce dont parle Donald Trump, c'est d'une petite histoire locale, qui implique non seulement Anthony Fauci, mais aussi un nom bien plus connu par les fans de basket, particulièrement à New York : Donnie Walsh. Dans le Wall Street Journal, Ben Cohen raconte ainsi cette tranche de vie sportive qui remonte à plus de 60 ans. En 1958, Walsh est une star locale en high school avec son équipe de Fordham et, de l'aveu de Larry Brown, le meilleur jeune joueur de New York City à cette époque. Un brillant avenir est promis à celui qui ira ensuite à North Carolina pour être coaché par le légendaire Dean Smith et deviendra coach et General Manager des Indiana Pacers et des New York Knicks. Le prochain match met aux prises son équipe des Rams et les Raiders du lycée de Regis High. Fordham est la meilleure équipe du coin, joue sur son terrain et n'a aucune raison de craindre les Raiders, qui ont perdu 16 de leurs 17 matches cette saison-là. Et pourtant... Ceux qui ont assisté à cette rencontre à l'époque se souviennent comment le capitaine de Regis High, un petit meneur du nom d'Anthony Fauci, a guidé ses troupes vers la victoire (64-51) la plus étonnante du basket de lycée à cette époque. Donnie Walsh ne se souvient pas précisément de Fauci, mais n'a pas oublié la défaite.

"Comment on a pu perdre ce match... Ils étaient à 1-16. On valait mieux que ça. Quand on m'a rappelé que c'était en plus sur notre terrain, j'étais mystifié. J'avais dû faire un sacré match de merde. Aujourd'hui, je vois ce gars à la télévision et je me dis que son école doit être sacrément fière de lui. Il est éloquent, intelligent et tout le monde ici l'écoute", a déclaré Walsh dans le WSJ.

S'il a rapidement bifurqué vers l'immunologie avec brio, Anthony Fauci a toujours gardé le basket dans son coeur. Ce n'est pas un hasard s'il a participé à deux lives Instagram avec Stephen Curry et Mike Krzyzewski pour répondre à leurs questions. Lors de sa discussion avec Coach K, il a d'ailleurs utilisé des termes de basket pour expliquer la situation.

"Pour résumer, nous affrontons une équipe très puissante. C'est le virus. Ce que nous avons besoin de faire, c'est une presse tout terrain. On ne peut pas le laisser avoir le ballon et dribbler. Il faut être sur lui constamment. C'est notre seule arme à l'heure actuelle. Nous n'en sommes qu'à la mi-temps et c'est un combat. Pour poursuivre l'analogie, ce serait génial de faire le dos rond et de revenir flamboyants du vestiaire en deuxième mi-temps. Si on ne fait pas ça, ce sera très dur pour nous, en tant qu'équipe"

Un discours réaliste et combatif que Donald Trump a mis beaucoup de temps à assimiler, lui qui qualifiait encore le COVID-19 de "grosse grippe" il n'y a pas si longtemps. Les Etats-Unis déplorent à ce jour plus de 245 000 personnes contaminées et 6 000 morts liées au coronavirus.