Domantas Sabonis, au nom du père

Domantas Sabonis sera présent à la Draft demain soir et devrait être choisi dans le top 15 sans problème. Portrait d’une future star dont on ne parle presque pas.

Domantas Sabonis, au nom du père
Cette année, il est particulièrement difficile de prédire la position des joueurs au delà des deux premières places, occupées sauf cataclysme par Ben Simmons et Brandon Ingram. Alors que Kris Dunn, Buddy Hield, Dragan Bender ou encore Jaylen Brown font parler d’eux tous les jours, Domantas Sabonis s’est fait sa petite place dans le top 15, dans l’ombre. Portrait.

Mais d’où sort-il ?

Si vous ne connaissez pas encore Domantas, vous connaissez sans doute son père, Arvydas Sabonis, très grand joueur de basket, Hall of Famer, passé notamment par les Portland Trail Blazers, mais qui a fait la plus grande partie de sa carrière en Europe. C’est d’ailleurs à Portland qu’est né Domantas. Le Lituanien de 20 ans joue intérieur, principalement ailier fort, et peut s’appuyer sur ses 2m08 et ses 102 kg. Il a passé deux ans à l’université de Gonzaga et s’est facilement imposé. Cette saison, il a inscrit 17.6 points et pris 11.8 rebonds de moyenne et fait donc partie des joueurs les plus "NBA ready" de cette cuvée, malgré une couverture médiatique moins forte. Pour faire simple, il est annoncé entre le 8ème et le 15ème pick. La présence de Dragan Bender, Marquese Chriss, Deyonta Davis, Jakob Poeltl, Skal Labissiere et Henry Ellenson, tous des intérieurs prévus dans le top 15, crée une forte concurrence et rend difficile toute prédiction. Ce qui paraît évident, c’est que Dragan Bender et Marquese Chriss devraient être draftés avant lui. La lutte à distance avec les autres va être très serrée.

Ses forces

Domantas Sabonis a un avantage sur la plupart des joueurs présents demain au Barclays Center : il a très peu de lacunes. Offensivement, il a été l’un des intérieurs les plus performants de NCAA avec 17,6 points de moyenne la saison dernière. Comme tout joueur d’Europe de l’Est qui se respecte, il maîtrise les fondamentaux du basket. Ce gaucher a un très bon shoot pour sa taille (63,4% de réussite sur ses deux saisons universitaires) et attaque facilement le cercle. Il a une palette de feintes variée et n’a aucun mal à trouver des solutions pour scorer. Mais ce n’est pas tout. Sabonis est une vraie bête au rebond. Il en a pris 11,8 par match en moyenne la saison dernière. En plus de ces deux atouts, c’est un vrai guerrier. Son fighting spirit est irréprochable et cela lui sert beaucoup en défense. Il ne contre pas énormément mais l’intensité qu’il met sur le porteur du ballon peut gêner n’importe quel joueur, aussi bon soit-il. En résumé, ce jeune intérieur déborde de qualités et sera quoi qu’il arrive une bonne pioche pour la franchise qui le draftera.

Ses faiblesses

Pour le moment, la grande interrogation qui entoure Domantas Sabonis concerne son physique. Il n’a pas eu de soucis à ce niveau là en NCAA mais cela pourrait être quelque peu différent en NBA. Face à des athlètes d'un niveau plus élevé, le Lituanien ne tiendra pas le coup sans un travail de renforcement acharné. Autre léger défaut, son envergure n’est pas proportionnelle à sa taille. Cela pourrait le pénaliser sérieusement en défense, surtout qu’il n’est pas suffisamment rapide pour compenser. L’énergie et l’intensité qu’il déploie ne suffiront pas à en faire un des meilleurs défenseurs de l’élite mais il faut tout de même préciser que son QI basket et son très bon placement lui permettront largement de défendre correctement. Domantas Sabonis a également la sale manie de se laisser guider par ses émotions et de faire des fautes pas très malines. Ses fautes ne sont pas méchantes, loin de là, mais il est capable d’en prendre deux ou trois bien trop rapidement, ce qui risque d’énerver légèrement son futur coach.
Pour conclure, Sabonis est un joueur complet, sans gros points faibles, mais qui va devoir progresser dans certains secteurs pour atteindre un très bon niveau. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne décevra pas la franchise pour laquelle il jouera la saison prochaine. Reste à savoir s’il supportera la pression naturelle qui s’installe lorsqu’on est le fils du grand Arvydas Sabonis.

Ses highlights au March Madness :

https://www.youtube.com/watch?v=JGVwj7E1x8M