Jeff Hornacek, ça ressemble à un bon choix

Jeff Hornacek va débarquer chez les New York Knicks. Enfin une raison de se réjouir pour les fans de la franchise, et la preuve que Phil Jackson s'est rendu compte de ses erreurs.

Jeff Hornacek, ça ressemble à un bon choix
Hallelujah ! Phil Jackson semble avoir compris que son mandat chez les New York Knicks, et au passage sa réputation, ne pouvaient plus être ternis. Le Zen Master commençait à passer pour un dirigeant has been, incapable d'accepter l'évolution du jeu et la présence d'un coach qui serait autre chose qu'un simple pantin lui épargnant les matches à l'extérieur... Jeff Hornacek va, sauf surprise, être le nouvel homme fort de la franchise sur le strict plan sportif et c'est une excellente nouvelle. Déjà parce que s'il n'a que peu d'expérience, Hornacek a fait de l'excellent travail à Phoenix, où il a transformé les Suns en l'une des équipes les plus séduisantes de la ligue avec des moyens assez limités il y a deux ans (tout le monde les imaginait en mode tanking), avant de payer les pots cassés du management douteux de Ryan McDonough, qui avait fait venir Isaiah Thomas et imposé une concurrence à trois arrières curieuse et contre-productive. Le voir retrouver un banc trois mois après s'être fait limoger n'est que justice. Dans l'Arizona, l'ancien All-Star a rapidement montré qu'il était un coach créatif, capable de s'adapter aux aléas de la vie d'un vestiaire et surtout de tirer le meilleur parti des caractéristiques de ses joueurs. Ce n'est pas un hasard s'il avait fini deuxième du classement du meilleur coach de l'année en 2014 juste derrière Gregg Popovich. Avec un roster axé autour de deux meneurs de haut niveau (Eric Bledsoe et Goran Dragic) et d'intérieurs fuyants, Hornacek avait mis en place une philosophie extrêmement offensive et up tempo, cherchant à éviter le demi-terrain et à scorer assez rapidement sur les possessions de son équipe.

Phil Jackson prêt à abandonner le triangle

Quelques mois après le départ d'Alvin Gentry, Hornacek avait déjà fait passer les Suns du 25e au 5e rang au nombre de tirs extérieur tentés et de la 15e à la 1e place au classement du plus grand nombre de contre-attaques victorieuses. C'est évidemment ce type d'impact qu'il cherchera à avoir sur un effectif qui ne lui paraîtra pas forcément beaucoup plus bancal que celui dont il disposait à l'époque.  Les Knicks étant la plus mauvaise équipe en transition de toute la ligue depuis 4 ans, on peut supposer que leur nouveau coach se concentrera sur ce secteur. Phil Jackson ayant visiblement décidé de ne pas lui demander de se focaliser sur l'attaque en triangle, Jeff Hornacek aura une certaine liberté sur le plan tactique. Il y aura évidemment discussion sur les potentiels points d'achoppement entre les philosophies de Jackson et Hornacek, notamment sur l'utilisation parfois abusive des shoots à mi-distance par l'équipe de Derek Fisher (puis Kurt Rambis) cette saison.
"On m'a dit que Jeff ne sera pas obligé de se baser sur le triangle. C'est intelligent, car il ne l'a jamais enseigné. On ne peut pas demander à quelqu'un comme lui de faire ça sans avoir été instruit à ce sujet. J'ai hâte de voir ce qu'il va mettre en place, mais je pense que c'est un choix très inspiré de la part des Knicks", a expliqué Jeff Van Gundy sur Sirius XM.
Le simple fait que Jackson ait accepté de rencontrer Hornacek (ils ont été vus dans un restaurant new-yorkais mercredi avant que Bleacher Report ne révèle sa très probable nomination) montre que le coach le plus titré de l'histoire de la NBA s'est fait une raison. Le voilà désormais capable d'accepter un point de vue extérieur et de travailler avec un homme qui n'est pas issu de son réseau traditionnel. C'est peut-être cette évolution qui permettra aux New York Knicks de ne plus être la risée de la ligue et de retrouver les playoffs en même temps que leur crédibilité. On ne sait pas encore si Carmelo Anthony, qui souhaitait être impliqué dans la désignation du prochain coach, avait fait de Jeff Hornacek l'un des techniciens de sa shortlist. Il y a quand même fort à parier que "Melo" sera plus à son aise avec un coach qui a déjà prouvé qu'il n'avait pas peur de faire briller les éléments les plus doués de son équipe offensivement.