Joel Embiid et Ben Simmons, des légendes en formation

Joel Embiid et Ben Simmons, des légendes en formation

Phénoménaux contre les Lakers cette nuit, Joel Embiid et Ben Simmons ont tout pour devenir les meilleurs joueurs de leur génération à leur poste.

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
A quel moment est-il acceptable de s'émerveiller devant le potentiel du duo Joel Embiid-Ben Simmons ? On a toujours envie de rester prudents. Les blessures sont si vite arrivées en NBA. Le Camerounais et l'Australien ne connaissent d'ailleurs que trop bien l'infirmerie des Sixers. Mais avec ce qu'ils montrent depuis le début de la saison et le chef d'oeuvre qu'ils viennent de délivrer contre les Lakers, impossible de rester de marbre. Que l'on haïsse le Process de Sam Hinkie ou même la franchise de Pennsylvanie pour X raison, la NBA a besoin que tout aille bien pour Embiid et Simmons dans les mois et les années à venir. Evidemment, c'est Embiid qui a capté la lumière cette nuit. Lorsqu'il aura raccroché, cette copie insensée contre des Californiens certes très moyens mais pas dénués de talent non plus, sera peut-être son match-référence : 46 points, 16 rebonds, 7 passes, 7 contres à 14/20 (2/3 à 3 points), 16/19 sur la ligne. Peut-être sera-ce simplement un soir comme un autre, gommé par des instant classics qu'il crééra en playoffs. Le pivot sophomore a en tout cas embrassé de manière éclatante la filiation qui lui est prêtée depuis son arrivée en NBA avec Hakeem Olajuwon, rien de moins que l'un des 15 meilleurs joueurs de l'histoire. Le footwork diabolique de "Jojo", sa palette poste bas et sa lecture défensive près du cercle ont immanquablement rappelé The Dream. Mais avec sa capacité à shooter sans sourciller derrière l'arc et sa qualité de passe, Joel Embiid a ce qu'il faut en magasin pour porter son jeu dans une dimension supérieure. On ne dit pas qu'il connaîtra une carrière aussi brillante que celle du Nigérian, deux fois champion NBA et légende de son sport. Simplement qu'il a les capacités pour y parvenir et pour dépasser les accomplissements de celui dont il ne peut plus renier l'héritage.   Au plus fort de sa domination sur la ligue - pendant l'année et demi d'absence de Michael Jordan et la demi-saison qui a suivi son retour - Olajuwon n'a sans doute jamais eu à sa disposition un partenaire avec le profil et le potentiel de Ben Simmons. C'est aussi ça qui laisse croire à une trajectoire encore plus aboutie pour Embiid.

"If you have a friend like Ben..."

La carrière de l'Australien n'en est qu'à ses balbutiements, mais il montre soir après soir qu'il est probablement le rookie le plus polyvalent qu'ait accueilli la NBA depuis LeBron James. Encenser un débutant, aussi impressionnant soit-il, comporte des risques. Néanmoins, si la santé suit, pourquoi s'empêcher de considérer Simmons comme ce qu'il est : un playmaker déjà incroyable, avec une taille qui lui offre des perspectives encore supérieures aux all-around players traditionnels. Face aux Lakers cette nuit, l'Australien s'est comporté comme un parfait lieutenant trop doué pour la fonction. Jamais un shoot en trop - ce serait contre-productif vu ses progrès immenses à faire dans le domaine - rarement des choix forcés ou non maîtrisés. Avec 18 points, 9 passes, 10 rebonds et 5 interceptions, Ben Simmons a établi ce qui sera possiblement pour lui un standard. Personne n'a réussi de quadruple-double en NBA depuis David Robinson en février 1994. Si quelques uns s'en sont approchés depuis - Draymond Green à qui il n'a manqué  que 6 points en février dernier notamment - le n°1 de la Draft 2016 peut être celui-là.   La connivence sur et en dehors du terrain entre Joel Embiid et Ben Simmons n'est pas feinte. En match, ils se cherchent clairement. Communiquent. Se congratulent. Se recadrent parfois. Les ingrédients nécessaires à une collaboration productive qui permettra à Philadelphie d'exister à nouveau dans le paysage de la NBA. Mouillons-nous un peu : Joel Embiid a le potentiel pour être le meilleur pivot que la terre ait porté. Pas le plus titré (personne n'ira jamais chercher Bill Russell), simplement le meilleur. Ben Simmons, le fantasme de devenir le meneur de jeu le plus complet de l'histoire a sa raison d'être. Le chemin est long et leurs chances sont très faibles. Elles ont au moins le mérite d'exister.
Afficher les commentaires (0)
Atlantic
Central
Southeast
Pacific
Southwest
Northwest