Un nouveau Jrue se lève

Un nouveau Jrue se lève

Jrue Holiday est passé par des moments difficiles entre sa saison All-Star à Philadelphie à son retour en grâce cette saison et au premier tour des playoffs.

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Au lendemain du game 2 remporté par les New Orleans Pelicans sur le parquet des Portland Trail Blazers, tout le monde ne parle que de lui. Anthony Davis ? Non. "Unibrow" a souvent été le héros de NOLA ces dernières semaines, éclipsant parfois injustement certains de ses coéquipiers. Cette fois, c'est le meneur de la franchise de Louisiane qui fait causer. Jrue Holiday, dont on oublie souvent qu'il a été All-Star il y a 5 ans, a rappelé justement ce joueur qu'il était en 2013 et qui était promis à un avenir brillant dans la ligue, à Philadelphie ou ailleurs. Voir Holiday claquer 33 points et 9 passes à 14/24 pour faire gagner son équipe dans un match de playoffs, qui plus est face à l'un des meilleurs backcourts de la planète, était inespéré il y a quelques mois encore. Si quelqu'un mérite bien un peu de réconfort et des réjouissances sportives, c'est Jrue Holiday. Tout ou presque a été de travers, ou du moins pas comme il l'avait espéré, après sa participation au All-Star Game 2013. Le Californien y était devenu le plus jeune All-Star de l'histoire des Sixers à 22 ans. C'était avant que ne débute le Process et que Sam Hinkie n'axe le premier move de sa présidence autour de lui.

All-Star, il est échangé contre un rookie blessé...

Au soir de la Draft 2013, Holiday apprend en effet - et un peu avec effroi - qu'il est envoyé aux New Orleans Pelicans contre le 6e pick de cette cuvée, Nerlens Noel, et un futur pick. Pas simple pour l'ego quand on sort de playoffs et de louanges tout autour de la ligue. A New Orleans, où on se cherche un peu en termes d'identité avec des changements de logo, de mascotte et d'organigramme. Pour Jrue, la guigne s'installe rapidement. Dès le mois de février, il subit une fracture de fatigue au tibia et doit mettre un terme à sa saison. La saison suivante, sa jambe refait des siennes et le prive d'un retour longue durée. En deux ans, Holiday ne joue que 75 matches. Sa cote est évidemment au plus bas et son contrat à 10 millions de dollars la saison ressemble de moins en moins à une bonne affaire.

Enceinte, sa femme apprend qu'elle a une tumeur au cerveau

2016 semble devoir être une bonne année. L'ancien de UCLA claque son record de points en carrière (38) au mois de mars, mais voit une blessure au niveau de l'os orbital le priver des dernières semaines de la saison. En privé, un drame se noue parallèlement. Sa femme Lauren, au moins aussi connu que lui au pays pour avoir été l'une des meilleures joueuses de l'équipe américaine de soccer pendant des années, apprend qu'elle souffre d'une tumeur au cerveau. Problème, Lauren est enceinte du premier enfant du couple. Si la tumeur est décrite comme bénigne, il ne s'agit évidemment pas d'une situation anodine lorsque l'on attend un enfant.

"J'ai ressenti beaucoup de stress et de pression durant cette période. On s'est accrochés, on a prié pour ma femme. Pour la première fois, j'ai dû m'appuyer sur mes proches pour tenir le coup. On croit toujours qu'on peut tout gérer tout seul quand on est un athlète professionnel. Quand tu en arrives là par toi-même, tu te dis que tu peux avoir le contrôle sur tout. Là, avec ma femme, ce n'était pas le cas", raconte-t-il à Yahoo Sports.

Jrue bénéficie évidemment d'un congé de la part des Pelicans pour rester au chevet de Lauren, dans l'attente du jour où une opération sera tentée. La petite Jrue Tyler voit finalement le jour en septembre 2016 et sa mère est opérée avec succès le mois suivant. Cette saison, on a plusieurs fois vu la petite Jrue, 2 ans, montrer ses qualités précoces balle en main, sous le regard attendri de ses parents au Smoothie King Center.

Le meilleur two-way guard de la ligue ?

Sur ces deux matches de playoffs et plus généralement depuis le début de la saison, Jrue Holiday a rappelé qu'il était un two-way player de talent. Face aux Blazers, on a au moins autant apprécié ses finitions main gauche au nez et à la barbe de Damian Lillard, CJ McCollum ou Jusuf Nurkic, que son agressivité en défense et sa bonne lecture du jeu adverse. Pour Alvin Gentry, qui a toujours eu les yeux de l'amour pour lui, même dans les moments difficiles, Holiday est le guard le plus polyvalent de la ligue. Après cette entame fracassante, on n'est pas très loin de le penser aussi. Le duo étonnant qu'il forme avec Rajon Rondo, plus passeur, est aussi l'une des très bonnes surprises de ce début de 1er tour. On sait à quel point l'ancien Celtic est exigeant avec ses partenaires et parfois difficile à supporter. Avec Jrue Holiday, on ne l'a pas vu une seule fois sortir de ses gonds. La dynamique positive des Pelicans, qui ne sont plus qu'à deux victoires d'une inattendue qualification pour les demi-finales, est étroitement liée à l'impact de Jrue Holiday. Pour le moment, celui-ci va au-delà de ce que l'on pouvait espérer.
Afficher les commentaires (0)
Atlantic
Central
Southeast
Pacific
Southwest
Northwest