Kevin Love en pivot, ça paye !

Même s’il était réticent à l’idée de jouer au poste cinq, Kevin Love a donné raison à son coach en se montrant très performant (31 points) contre les Toronto Raptors cette nuit.

Kevin Love en pivot, ça paye !
Tyronn Lue est un coach qui aime déstructurer, reconstruire et changer son cinq majeur. Match après match. Série après série. Son dernier ajustement contre les Indiana Pacers – la réintégration soudaine d’un Tristan Thompson quasiment pas utilisé jusqu’alors – a payé lors du Game 7. Le Canadien a posté un double-double (15 pts, 10 pds) en s’affirmant comme le joueur le plus important des Cleveland Cavaliers derrière LeBron James sur cet ultime rencontre. Suffisant pour gagner une place de titulaire ? Et bien non. Lue a modifié son dispositif dès le match suivant, le Game 1 contre les Toronto Raptors. Il s’est adapté à l’adversaire en plaçant Kevin Love en pivot. L’intérieur All-Star n’apprécie pas particulièrement ce poste. Il a déjà insisté là-dessus auprès de son coach plusieurs fois. Mais il a accepté de se plier aux consignes. De se sacrifier pour l’équipe. Auteur d’un premier match délicat (7 points à 3/13), il a parfaitement réagi en compilant 31 points et 11 rebonds lors du Game 2 cette nuit.

« Il y a évidemment du respect mutuel entre Tyronn et moi », confie l’intéressé. « Il m’a beaucoup aidé au cours de mes quatre années à Cleveland. Mais il y a des fois où vous êtes têtu. Après tout, j’ai passé la majorité de ma carrière au poste quatre. Mais il voit un avantage à me faire jouer cinq, notamment en attaque. »

Les Cavaliers ont nettement plus d’espaces quand Kevin Love joue en pivot. Car ce dernier est capable d’étirer le jeu avec son adresse extérieure (37% à trois-points depuis le début des playoffs). LeBron James a alors un peu plus de place pour manœuvrer quand la défense des Raptors recule pour lui fermer l’accès au panier. Les lignes de pénétrations sont moins bouchées. De quoi mettre en difficulté une équipe de Toronto qui aime conserver un vrai pivot traditionnel – Jonas Valanciunas le plus souvent – sur le terrain. Mais ce n’est pas le seul avantage. Love a encore des moves dos au panier, l’un de ses points forts quand il était encore la star des Minnesota Timberwolves. Il les a exploités quand un défenseur plus petit essayait de l’arrêter cette nuit.

« Les Raptors ont essayé de jouer small ball en deuxième période et Kevin s’est retrouvé avec DeMar [DeRozan] ou CJ [Miles] sur le dos. On a pu jouer avec lui poste bas », notait Tyronn Lue.

Kevin Love, des restes des Timberwolves dans les jambes

Kevin Love a claqué un excellent 5/5 quand les extérieurs de Toronto ont voulu le freiner près du cercle. Il est d’ailleurs très intéressant dans ce registre d’intérieur près du panier. De quoi équilibrer son jeu – bien trop porté au-delà de la ligne à trois-points, présence de James oblige – mais aussi celui des Cavaliers. Il est intéressant quand il domine dessus. Ce qui libère ensuite le jeu pour tous ses coéquipiers. C’est d’ailleurs pourquoi Cleveland commençait souvent les matches en distribuant à leur ailier-fort au poste bas à une époque. Les triples finalistes basculent dans une autre dimension offensive quand il se bouge et prend le dessus.

« Il a demandé la balle et on l’a servi. Il a aussi bien bossé sans le ballon. J’ai pu lui donner quelques passes quand il filait vers le cercle. Il a vraiment bien travaillé dans la peinture et c’était le plus important. C’est notre ailier-fort All-Star et il a fait un grand match », saluait LeBron James.

 Il ne faut pas non plus s’attendre à des performances aussi glorieuses de Kevin Love à chaque match. Le joueur lui-même avouait qu’il était particulièrement en réussite cette nuit. Il y aura des soirs avec moins d’adresse (35% aux tirs depuis le début des playoffs). Mais il peut clairement faire la différence quand il est engagé. Il faudrait juste que ça arrive au moins quatre fois par série…