Kevin Love a songé à en finir mais continue le combat

Ses idées noires, son combat quotidien et son message d'espoir : Kevin Love est revenu sur ses problèmes de santé mentale.

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / NEWS
Kevin Love a songé à en finir mais continue le combat
Il y a quelques semaines, lors des ESPY Awards, la soirée des récompenses du sport américain, Kevin Love avait reçu le trophée Arthur Ashe du courage. Plusieurs mois auparavant, l'intérieur All-Star s'était ouvert sur son combat personnel contre la dépression et sa lutte pour la sensibilisation aux problèmes de santé mentale dans le monde. Il avait notamment évoqué sa crise de panique en 2018 lors d'un match face aux Hawks et l'importance pour les athlètes de haut niveau d'être transparents sur leurs troubles psychologiques. Depuis, Kevin Love passe généralement pour un rescapé et un exemple. Sauf que sa situation n'est toujours pas idéale et sa santé mentale nécessite un travail quotidien pour lui éviter de broyer du noir. Il l'a expliqué dans un nouveau texte publié cette semaine dans le Players' Tribune et donc voici un long extrait. On y apprend notamment que le joueur des Cleveland Cavaliers a songé à en finir et aurait pu passer à l'acte sans l'appui de ses proches.
"Je veux que ce soit clair. Je savais quelle chance j'avais par rapport à la plupart des gens. Et j'en suis encore conscient aujourd'hui. Pas besoin de s'inquiéter pour les factures, les enfants ou quoi que ce soit. Mais rien de tout ça n'avait d'importance. J'avais le sentiment que ma vie n'avait de sens qu'à travers mon travail. Chaque petite chose qui n'allait pas empirait. De l'extérieur, les gens ne peuvent pas comprendre complètement. Il n'y a pas besoin qu'un événement majeur se produise pour déclencher une spirale. Cela peut arriver avec le plus petit tracas du monde. Quand vous êtes en dépression, vous pouvez vous effondrer même quand cela paraît disproportionné au regard des circonstances. J'en suis venu à être tout simplement paralysé par la dépression. Bien sûr, je n'allais pas montrer ma faiblesse aux gens. J'étais reclus dans mon appartement et personne ne pouvait me voir souffrir. Je ne quittais l'appartement que pour m'entraîner, parce que c'est le seul endroit où j'avais l'impression d'apporter quelque chose au monde. Face aux autres, j'arborais un visage courageux. Mais les fausses façades sont difficiles à faire durer. Le futur a commencé à ne plus avoir de sens. Et quand tu perds espoir, tu ne penses plus qu'à une chose. Comment est-ce que je peux faire partir cette douleur ? Je ne pense pas avoir besoin d'en dire plus... Sans la présence de quelques uns des mes amis proches, je ne sais pas si je serais là aujourd'hui. 99.9% des gens dans ma vie ne savent sans doute pas à quel point ça a mal tourné pour moi. Aussi dur que cela puisse leur paraître, je me dois raconter ce que j'ai sur le coeur pour les gens qui sont dans la même situation que moi".
Kevin Love, ses mots forts pour son combat contre la dépression L'expérience de Kevin Love est à la fois rassurante et terrifiante. Les problèmes de santé mentale peuvent toucher n'importe qui, indépendamment de sa fortune ou de sa réussite professionnelle. Et, surtout, il semble impossible d'en sortir rapidement et totalement. On sait que DeMar DeRozan, le premier à avoir évoqué cette question en NBA, continue lui aussi ce combat intérieur. Bien d'autres n'ont sans doute pas encore osé franchir le pas. Aujourd'hui, Kevin Love a trouvé comme solution efficace d'essayer d'exister en tant qu'individu en dehors du basket. Le process est toujours en cours et il doit le mener en parallèle de sa carrière, loin d'être finie en théorie. Son conseil majeur : consulter à tout prix et parler, parler et parler encore.
"Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il faut parler à quelqu'un et lui dire la vérité sur ce que vous traversez. Vous verriez à quel point c'est libérateur. Je ne suis pas en train de vous vendre un conte de fées version santé mentale. Il m'a fallu 29 ans pour comprendre ce dont j'avais besoin. J'avais besoin d'un traitement. J'avais besoin de suivre une thérapie. Ces choses-là, j'en ai toujours besoin et j'en aurai sans doute toujours besoin".
On vous recommande le texte intégral si vous touchez un peu votre bille en anglais. Il vaut le détour.  
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