On a retrouvé les Boston Celtics

Après une saison 2018-2019 décevante, les Boston Celtics ont retrouvé leur identié et chassé le négatif pour réussir une entame tonitruante.

On a retrouvé les Boston Celtics
L'addition par la soustraction. C'est un peu la recette du succès des Boston Celtics dans ce début de saison. N'importe quelle équipe qui perdrait des stars comme Kyrie Irving et Al Horford à l'intersaison serait presque obligée de revoir ses objectifs à la baisse. Irving a beau être un personnage complexe, il reste un joueur de basket fantastique. Quant à Horford, il fait toujours partie des meilleurs défenseurs de la ligue et peu sont aussi respectés dans un vestiaire que le Dominicain, cinq fois All-Star au demeurant. Sans parler de la perte des joueurs de complément solidement installés dans le roster depuis quelques années qui ont quitté le navire : Aron Baynes, rayonnant à Phoenix, Marcus Morris ou Terry Rozier, tous partis en quête de contrats plus juteux. Après trois semaines de saison régulière, un constat s'impose. Les Celtics sont revenus à leurs fondamentaux et à leur ADN défensif et collectif. Résultat, les voilà en tête de la Conférence Est avec 9 victoires en 10 matches et le meilleur bilan de la ligue en attendant d'atteindre le même total de rencontres que les Los Angeles Lakers. Une photographie de l'instant donnerait d'ailleurs presque l'impression d'être revenu dans les années 80, au plus fort de la rivalité entre Bostoniens et Angelenos... Le plus important, dans ce bilan précoce et flatteur, ce n'est pas tant le nombre de victoires. C'est la dynamique. Depuis le match inaugural contre Philadelphie, Boston n'a plus perdu et, sans rendre forcément toujours des copies à la propreté indiscutable, a réappris à refuser la défaite. Il y a deux ans, après l'hécatombe de blessures qui avait vu Gordon Hayward et Kyrie Irving, notamment, être sur le flanc, le nombre de matches serrés dont les Celtics sont sortis vainqueurs était presque aberrant. Brad Stevens avait réussi à créer une cohésion exceptionnelle où tout le monde défendait le plomb et tirait dans le même sens. Boston avait atteint la finale de la Conférence Est à la surprise générale et ne s'y était incliné qu'au terme d'un game 7 contre les Cavs de LeBron. Une performance réalisée avec Terry Rozier comme meneur titulaire et un rookie, Jayson Tatum, comme artificier principal. Forcément, les fans attendaient mieux de la saison 2019-2020 avec Irving et Hayward rétablis et un vécu collectif supérieur. Les intrigues internes et le leadership brouillon des uns et des autres en ont décidé autrement. La manière dont Boston a rebondi est impressionnante.

Les meilleures recrues sont en interne

Le lifting estival pouvait laisser un peu perplexe. Kemba Walker était le taulier des Hornets, mais est intrinsèquement moins doué que "Uncle Drew". Enes Kanter est un excellent coéquipier doublé d'un amuseur public et d'un attaquant fiable, mais impossible de comparer son apport sur un terrain à celui de Horford. Finalement, en dehors de Walker, un leader plus traditionnel et inspirant que Kyrie, les vraies bonnes recrues se sont faites en interne. Al Horford avait expliqué que "ce groupe n'était plus capable de co-exister" et que "ça n'aurait pas marché si Kyrie avait décidé de rester. C'est sans doute vrai. Les Celtics se concentrent désormais sur le basket, sans chercher à savoir qui sera encore là dans un an ou mérite une prolongation. Les statuts des uns et des autres sont plutôt bien définis et Stevens peut tirer le maximum de son équipe. Et notamment de sa jeune garde. Gordon Hayward, dont la blessure pour 6 semaines est un coup dur, a retrouvé son niveau du Jazz et on peut supposer qu'il sera à nouveau très compétitif en janvier. Jaylen Brown affiche une confiance sans commune mesure avec celle de la saison dernière des deux côtés du terrain et commence, doucement, à rendre son contrat à 115 millions de dollars moins surprenant. Jayson Tatum, s'il lui arrive de dégoupiller (1/18 contre Dallas), semble plus sûr de lui que lors de sa saison sophomore. Tout le monde tire à nouveau dans le même sens, mais avec une marge de progression encore importante. Les victoires contre-nature comme celle de la nuit dernière face à Washington après avoir encaissé 133 points doivent rester des exceptions. C'est cette capacité à progresser - et à avoir tout le monde sur le pont en même temps une fois les pépins physiques soulagés - qui rend les Celtics effrayants pour leurs rivaux à l'Est. La saison est encore jeune et des franchises sont au moins aussi bien armées, pour ne pas dire mieux en termes de personnel. On pense aux Sixers, aux Bucks ou aux Raptors, bien entendu. Mais ces mêmes équipes, certes construites un peu différemment à l'époque, s'étaient cassées les dents sur Boston il y a deux ans. Et comme la recette utilisée cette saison semble comporter les mêmes ingrédients, les autres contenders de ce côté-ci du pays ont intérêt à ne pas prendre les Celtics à la légère...