San Antonio Spurs, quinze ans d’excellence

Pour la quinzième saison consécutive, les San Antonio Spurs ont franchi la barre symbolique des 50 victoires. Retour rapide en chiffres sur la domination texane.

Comment cibler un point de départ ? L’arrivée de Gregg Popovich aux manettes au cours de la saison 96-97 ? Ou plutôt la draft de Tim Duncan l’été suivant ? Voire encore l’année du premier titre, en 99 ? Toujours est-il que les San Antonio Spurs dominent la ligue depuis un bon bout de temps. Pour la quinzième année de suite, les Texans vont terminer la saison au-dessus de la barre des 50 victoires. Une performance historique et un record NBA, bien évidemment. Si l'on prenait en compte le Lockout de 99 (37 victoires en 50 matches), les Spurs seraient même à 17 saisons consécutives à plus de 60% de victoires. Ne demandez pas à « Pop » ce qu’il en pense, il s’en fiche comme l’an 40. Mais il faut reconnaître que ce génie du basket, entouré par des dirigeants intelligents, des assistants de qualité et des joueurs d’exception, a su faire des éperons une référence qui dépasse même le cadre de la NBA.

De 1999 à 2002, l'avènement des San Antonio Spurs

1999-2000 : Bilan, 53 victoires, 29 défaites (64,6%). A l’époque axés sur la défense (meilleure équipe de la NBA dans ce domaine cette saison, 90,2 pts encaissés) et sur ses tours jumelles Tim Duncan – David Robinson, les San Antonio Spurs, bien que champions en titre, sont éliminés dès le premier tour des playoffs face aux Phoenix Suns de Jason Kidd. Blessé, Duncan n’avait pas pu disputer la post-saison. 2000-2001 : Bilan, 58 victoires, 24 défaites (70%). Toujours aussi intraitables en défense (88 points encaissés), les pensionnaires de l’Alamodome – souvenir, souvenir – progressent en attaque grâce à l'apport de Derek Anderson, électron libre de Gregg Popovich. Mais sa blessure handicapera les Spurs au moment d’affronter les Los Angeles Lakers de Shaquille O’Neal et Kobe Bryant en finales de Conférence (4-0). 2001-2002 : Bilan, 58 victoires, 24 défaites (70%). Tony Parker débarque dans le Texas ! Le Français, bien que rookie, s’impose rapidement comme le meneur titulaire des Spurs. Gregg Popovich lui fait confiance et il a bien raison. Troisième meilleure défense de la NBA, les Texans sont aussi la dixième meilleure attaque. Le basket total prend forme petit à petit mais les Lakers sont encore trop forts cette année-là (demi-finale de Conférence).

2003, la première bague du "Big Three"

2002-2003 : Bilan, 60 victoires, 22 défaites (73%). Le sacre ! Le premier titre pour Tony Parker, le deuxième pour les Spurs ! Renforcés par les arrivées de Manu Ginobili et Stephen Jackson, les Texans dominent la saison régulière avant de faire tomber les Lakers (les larmes de Kobe Bryant…) et les Nets en finale NBA. Tim Duncan frôle le quadruple double lors du dernier match des finales… 2003-2004 : Bilan, 57 victoires, 25 défaites (69%). Les Spurs sont dans une (très légère) période de transition. David Robinson vient de prendre sa retraite et c’est ce bon vieux Rasho Nesterovic qui occupe la peinture. Le Texas prend d’ailleurs un accent de plus en plus international avec la présence de Parker, Rasho, Gino mais aussi Hedo Turkoglu dans l’effectif. Les Lakers prennent leur revanche sur les Spurs en demi-finale de Conférence. 2004-2005 : Bilan, 59 victoires, 23 défaites (72%). Le retour au sommet. Et de quelle manière… Toujours aussi solides, les San Antonio Spurs se livrent à une véritable bataille des tranchées avec les Detroit Pistons en finale NBA. La vista de Manu Ginobili, les tirs venus d’ailleurs de Robert Horry et les fondamentaux de Tim Duncan feront finalement la différence. Les Spurs s’imposent en sept manches. Deuxième titre pour « TP ». 2005-2006 : Bilan, 63 victoires, 19 défaites (76%). Les Spurs continuent de se renforcer intelligemment chaque année en embauchant des vétérans affamés comme Michael Finley ou Nick Van Excel, des « européens » (Fabricio Oberto) et des joueurs de devoir. Malgré une domination totale durant la saison régulière, les éperons tomberont les armes à la main dans le derby texan face aux Mavericks d’un Dirk Nowitzki impérial… 2006-2007 : Bilan, 58 victoires, 24 défaites (70%). Et un quatrième titre pour la franchise, un ! Emmenés par un Tony Parker de gala, les San Antonio Spurs s’imposent face aux Cleveland Cavaliers de LeBron James dans l’une des finales les moins passionnantes de la décennie. La recette de Gregg Popovich n’a pas changé : une grosse défense, un « Big Three » au sommet de son art, des joueurs de l’ombre et des internationaux.

De 2007 à 2010, baisse de régime et changement de style

2007-2008 : 56 victoires, 26 défaites (68%). Les Spurs se cherchent un nouveau souffle. Un peu moins dominateur, les coéquipiers de Tony Parker ne peuvent rien faire face à la montée en puissance des Los Angeles Lakers de Kobe Bryant et Pau Gasol. Gino et Duncan prennent un coup de vieux, on promet même aux Texans une descente progressive vers le statut d’outsiders et non plus de favoris… 2008-2009 : 54 victoires, 28 défaites (66%). La baisse de régime des Spurs se confirme. Avec un effectif de moins bonne facture que les saisons précédentes, ils s’inclinent au premier tour des playoffs (sans Manu Ginobili) face à Dallas. Tony Parker (28 pts de moyenne en cinq rencontres de post-saison) et Tim Duncan sont trop esseulés. Popovich a besoin de sang neuf. 2009-2010 : 50 victoires, 32 défaites (61%). Les Spurs affichent leur bilan le moins flatteur en quinze ans. Richard Jefferson et George Hill débarquent dans le Texas, histoire de prêter main forte au « Big Three ». Suffisant pour Dallas au premier tour. Mais San Antonio se fait écrabouiller par la puissance offensive des Suns en demi-finale de Conférence. Les Spurs ne sont plus aussi intransigeants en défense et peinent à développer un basket offensif au point. 2010-2011 : 61 victoires, 21 défaites (74% de victoires). Une saison régulière de malade. Les éperons ont bien réagi. Les hommes de Gregg Popovich s’adaptent aux évolutions de la ligue et pratiquent désormais un basket très fluide, très offensif. De nombreux shooteurs intègrent le groupe. Mais les Texans sont quand même éliminés, à la surprise générale, dès le premier tour des playoffs. Marc Gasol et Zach Randolph étaient trop forts pour les vétérans Duncan et McDyess. 2011-2012 : 50 victoires, 16 défaites (75%). Malgré le lockout, les vieux briscards sont encore en forme. Après un rapide passage à l’ASVEL, Tony Parker prend les commandes des Spurs. George Hill a été expédié à Indiana et Kawhi Leonard pose ses valises à San Antonio. Les Texans se sont mis à l’heure du basket moderne : shoots dans le corner, circulation de balle accrues, pick-and-roll, écrans à l’opposée… Les Spurs sont beaux à voir jouer. On est loin de l’époque rugueuse où Duncan et Robinson faisaient la loi sous les arceaux. Le Thunder met fin à la révolte des Texans en finale de Conférence.

De 2012 à 2014, le retour au sommet ?

2012-2013 : 58 victoires, 24 défaites. La désillusion. Les rêves brisés. Le tir de Ray Allen dans le Game 6. Le tir de Tim Duncan dans le Game 7. San Antonio était sans doute la meilleure équipe de la ligue l’an passé. Les Texans ont su se réinventer pour atteindre à nouveau les sommets. Mais LeBron James est le meilleur joueur du monde. Les Spurs sont passés tout près… vraiment tout près d’un cinquième sacre. 2013-2014 : 50 victoires, 16 défaites, saison en cours. Jusqu’où iront les San Antonio Spurs cette saison ? La franchise est en grande forme actuellement. Chaque joueur connaît son rôle et tout le monde récite sa partition à la perfection. Sur le papier, les Texans sont armés pour jouer à nouveau les finales NBA. A eux d’écrire une nouvelle (et dernière ?) page de leur histoire si exceptionnelle depuis quinze saisons maintenant… Bonus : Sur les 17 dernières saisons, les San Antonio Spurs ont cumulé 938 victoires en 1330 matches, soit 70% de victoires. INCROYABLE. A la clé, ils ont décroché quatre titres, perdu une finale NBA, perdu trois finales de Conférence et cinq demi-finale de Conférence.