Stephen Curry, le patron a parlé

Grâce à un 3e quart-temps de haut niveau, Stephen Curry a a de nouveau guidé les Golden State Warriors vers les Finales NBA.

Stephen Curry, le patron a parlé
Kevin Durant a beau être une arme fatale, Klay Thompson un shooteur historiquement fort et Draymond Green un défenseur intraitable, les Golden State Warriors ne seraient pas ce qu'ils sont sans Stephen Curry. Ils auraient même sans doute quitté les playoffs prématurément si le double MVP n'avait pas fait parler sa classe dans le game 7 de la finale de Conférence cette nuit. Baladés et étouffés pendant une mi-temps, les Californiens sont rentrés au vestiaire avec 11 points de retard et la peur du vide. Curry ne surnageait pas, coupable de laxisme et d'imprécision dans ses passes au même titre que ses partenaires. A peine l'avait-on vu exploiter correctement une bévue des Rockets sur une remise en jeu avec un panier extérieur non-contesté. Sans que Steve Kerr ait eu besoin de lui rentrer dedans, Stephen Curry s'est fait violence. C'est un tout autre joueur qui est entré sur le parquet du Toyota Center après le repos. Tout ce qu'a fait le meneur All-Star était fluide, calculé et efficace. Dans son style traditionnel, Curry a pris feu, tout en faisait pratiquement naître chez ses adversaires le désir d'arrêter le basket. Avec 27 points (14 dans le 3e QT, 10 passes, 9 rebonds et 4 interceptions à 7/12 à 3 points, l'icone de la Bay Area a fait basculer ce match du bon côté pour les Warriors. Son utilisation des écrans (mobiles ou réglementaires...) de Jordan Bell, ses offrandes à Klay Thompson et Kevin Durant, son agressivité et sa lecture du jeu pour gratter des ballons... Chaque séquence orchestrée par Curry à compter du 3e quart-temps a eu une valeur inestimable pour Golden State. Le pauvre Ryan Anderson s'est trouvé trois fois dans sa zone après switch dans le 3e quart-temps. A chaque fois, Curry a exploité ce match-up sans pitié, mettant Anderson sur les rotules ou dans un tourbillon pour lui scorer sur la truffe. Avec cet impact, impossible de mettre sur la table d'éventuelles difficultés dans les moments les plus chauds. Par bribes, on a même revu un joueur un peu laissé en sommeil depuis son avènement en NBA en 2015. Un shooteur à la vitesse d'exécution diabolique, option numéro un et quasi-exclusive de son équipe dès lors que le besoin s'en fait sentir. Stephen Curry n'a pas joué le coup en solo. En alimentant ses partenaires là où l'iso à outrance de James Harden a cassé la dynamique des Rockets, il s'est assuré que l'effort pour rejoindre les Cavs serait collectif ou ne serait pas. LeBron James et les Cavs ont forcément regardé ce troisième quart-temps où Stephen Curry a rappelé qu'il était... Stephen Curry. Mais ils savent pertinemment que c'est bien au-delà d'un simple quart-temps que le meneur All-Star sera à surveiller. De la première à la dernière minute, une attention particulière sera accordée au "Baby-Faced Assassin". Il en va de la survie des (minces) chances de titre de Cleveland.