Steven Adams, même pas peur

A seulement 20 ans, Steven Adams apporte son énergie et sa dureté dans la raquette du Thunder. Malgré son inexpérience, le rookie est déjà essentiel à son équipe.

Steven Adams, même pas peur
Imaginez-vous donc dans la peau du plus jeune fils d’une famille de 18 enfants, tous plus grands et plus costauds les uns et que les autres. Imaginez-vous comme le petit frère d’une championne Olympique du lancer de marteau. Imaginez-vous désormais que tous vos grands frères et grandes sœurs vous mènent la vie dure chaque jour. Vous êtes dans la peau de Steven Adams. Si ses 2,13 m et 113 kilos ne passent pas inaperçu sur les parquets NBA, le Néo-zélandais a d’abord dû apprendre à se battre pour se faire une place au sein d’une famille où les garçons mesurent en moyenne 2,06 m et les filles 1,83 m.
« Toute ma famille est forte. Vous avez vu ma sœur ? Regarde-là mec, elle est forte. C’était vraiment douloureux quand ils me frappaient. Mais je ne pouvais rien dire comme j’étais le plus jeune. Si je disais quelque chose, je me prenais encore plus de coups », expliquait Steven Adams avec le sourire.
Cette attitude de ses frères et ses sœurs ont fait de lui l’homme et le joueur qu’il est aujourd’hui. Sur le terrain, Steven Adams prend des dizaines de coups. Mais il ne bronche pas, il encaisse. En revanche, le pivot remplaçant du Thunder ne se prive jamais pour distribuer quelques baignes dans les côtes de ses adversaires en douce. Il a le chic pour sortir son vis-à-vis de la rencontre tout en se montrant très discret lorsque ce dernier s’emporte. Ne pensez pas qu’il a peur. Non, il fait juste mine de s’en foutre, ce qui a le don d’exciter et d’agacer encore plus les joueurs adverses. A ce moment-là, Adams sait qu’il a déjà gagné la bataille psychologique. Cette saison, au moins quatre joueurs (on n’a pas repris les comptes depuis janvier) ont été exclus suite pour avoir cogné ou essayé de cogner le rookie d’Oklahoma City. Formé à Pittsburgh, le joueur de 20 ans n’est jamais le plus talentueux sur le parquet. Mais il se donne sans limite.
« Avec Steven, on est resté assez simple dans nos consignes. On lui demande juste de jouer dur. Ça a l’air simple mais ça ne l’est pas. Il y a plein de gars qui ne jouent pas dur. Mais lui le fait très bien », assure Scott Brooks à The Oklahoman.
Pour gagner en playoffs, il ne suffit pas d’aligner la meilleure équipe sur le terrain. Il arrive parfois que celle qui joue le plus dur remporte une rencontre. C’est ainsi que les Los Angeles Clippers ont décroché le quatrième match de la série alors qu’ils étaient menés de 22 points : en jouant dur alors que le Thunder s’est relâché en défense. Steven Adams n’est pas le genre à connaître des baisses de tensions. Même si son apport offensif est très limité, il joue avec passion chaque possession. Le genre de joueur indispensable pour une franchise ambitieuse. L’énergie déployée est l’une des clés pour la formation très athlétique du Thunder. Et ce n’est donc pas un hasard si Adams, malgré son inexpérience à ce niveau, joue de plus en plus en playoffs. Lors du dernier match, il a cumulé 9 points et 4 rebonds en 23 minutes. Il est capable de limiter la casse sur Blake Griffin mais aussi de l’énerver, de l’agacer de le provoquer, et ce malgré les énormes progrès de la star des Clippers dans ce domaine. Le Thunder a l’occasion d’en finir avec les Angelenos ce soir. Pour y parvenir, ils auront besoin de Steven Adams. Ça tombe bien, il est toujours prêt à aller au charbon.