Depuis le début des demi-finales de Conférence en NBA, il ne fait pas bon être l'équipe la mieux classée à l'issue de la saison régulière. Les Pacers mènent ainsi 2 à 0 à l'Est face aux Cavs qui risquent de regretter longtemps cette fin de match 2 très mal gérée malgré un Donovan Mitchell stratosphérique. Les Warriors, même privés en cours de match de Stephen Curry, ont créé aussi la surprise face aux Wolves d'Anthony Edwards et mènent 1 à 0.
Pour certains qui avaient bien analysé les forces et faiblesses de ces Wolves, ce n'est peut-être pas une si grande surprise, mais cela est une autre histoire. Les Nuggets avaient également réussi leur coup au premier match face à OKC en l'emportant sur le fil sur un panier à 3-points de Aaron Gordon dans les dernières secondes du match. Enfin, les Knicks avaient réussi à remonter un déficit de 20 points pour battre le champion en titre au TD Garden de Boston.
Cette nuit, si OKC a réussi à reprendre la main en infligeant un blowout monumental aux Nuggets de Nikola Jokic, les Celtics sont encore une fois retombés dans le piège des Knicks. Et c'est sur ce match plus particulièrement que j'aimerais m'attarder. Car au fond, ce match illustre parfaitement les raisons derrière ces surprises des premières joutes de demi-finales de Conférence en NBA.
Champions en titre, auteurs d'une excellente saison régulière au cours de laquelle ils avaient sweepé les Knicks, les Celtics s'avançaient plein de certitudes face à la bande de Jalen Bruson. Certitude sur leur jeu fait de tirs à 3-points à outrance et d'une grosse défense, mais également la certitude qu'ils étaient supérieurs à ces Knicks.
Ces certitudes sont probablement aussi au coeur des problèmes des Cavaliers face aux Pacers de Tyrese Haliburton qui compte bien prouver durant ces Playoffs qu'il ne mérite pas ce titre officieux de joueur NBA le plus sur-côté. Pour le moment, c'est une franche réussite de ce point de vue là pour lui. Des Cavaliers qui voient toutes leurs certitudes de la saison régulière et du premier tour des playoffs être battues en brèche. Ils sont ainsi retombés dans leurs travers passés au match 2 en devant s'en remettre trop à Donovan Mitchell sur le plan offensif.
Si cela peut fonctionner sur un match, cela ne suffira pas à battre cette équipe homogène des Pacers où l'absence d'une super star offensive est compensée par la profondeur du roster où chacun des joueurs peut sortir de sa boîte à tout moment. Il y a le feu du côté des Cavs et le retour de Darius Garland pour le match 3 semble désormais être une nécessité.
Du côté des Celtics, ce sont les mêmes certitudes qui ont permis à la bande de Jayson Tatum d'avoir à chaque mois un avantage de 20 points face aux Knicks au cours du troisième quart-temps des matchs 1 et 2. Pourtant, à chaque fois, les Knicks sont revenus. La faute à une mauvaise gestion, et c'est peu de le dire, des 12 dernières minutes de ces matchs de la part des Celtics, mais également à une forme de suffisance voire d'arrogance du champion en titre. La preuve en est donnée par les statistiques à 3-points des Celtics sur l'ensemble des deux matchs: 25/100 !!!.
Les Celtics n'y arrivent pas en terme d'adresse dans cette opposition face aux Knicks, et au lieu de changer leur fusil d'épaule, ils continuent à appliquer le même jeu convaincus que cela finira par fonctionner et qu'ils vont battre les Knicks avec ce jeu 3&D qui leur a si bien réussi jusqu'ici. On en revient toujours à ces certitudes qui fuient certaines équipes au pire moment, c'est-à-dire en playoffs NBA.
Comme toujours dans ce moments difficiles, c'est vers la super star de l'équipe que tous les regards se portent. Vous avez compris que l'on parle ici de Jayson Tatum qui est à l'image de son équipe sur ces deux premiers matchs : incapable d'adapter son jeu car plein de certitudes. Résultat: 12/42 aux tirs, 5/20 à 3-points, et 8 balles perdues en deux matchs pour Tatum. Jayson Tatum s'évertue à jouer au large alors qu'il devrait être beaucoup plus agressif vers le panier pour aller décrocher des paniers faciles mais également des lancers face à des Knicks qui auraient à mon sens bien du mal à l'arrêter s'il faisait cet effort de changer de stratégie. Mais voilà, les certitudes ont la vie dure, tout comme les vieilles réputations qui ressurgissent toujours dans ces moments difficiles. Pour certains haters, c'est encore et toujours la preuve que Tatum n'est pas la super star capable de porter une équipe au titre NBA, dès lors que le supporting cast XXL qui l'entoure ne remplit pas pleinement son rôle.
Le match 3 prévu samedi soir au Madison Square Garden mettra les Celtics sous une pression maximale. Une nouvelle défaite face au Knicks serait pratiquement synonyme d'élimination si on s'en tient aux statistiques des années passées en playoffs. Pour autant, Kristaps Porzingis veut croire que la pression est désormais sur les Knicks si l'on se fie à sa déclaration d'après-match: "D'une certaine manière, ça nous enlève un peu de pression. Si on regarde les cotes, peut-être que les Knicks sont favoris."
Kristaps est peut-être un adepte de la méthode Coué, mais il ne trompe personne. La pression est bien sur les Celtics qui vont devoir sortir de leurs certitudes pour s'adapter au défi proposé par les Knicks. Joe Mazzulla sera également attendu au tournant car il devra démontrer qu'il est capable de s'adapter dans une série de playoffs mal embarquée.
La problématique sera la même lors du match 2 entre les Wolves et les Warriors cette nuit. Les Wolves devront s'adapter face à des Warriors qui eux devront faire face à l'absence de Stephen Curry pour au moins 1 semaine du fait d'une blessure aux ischio-jambiers. La réaction des Cavaliers face aux Pacers sera également scrutée de tous dans la nuit de vendredi à samedi, car une défaite serait là aussi pratiquement synonyme d'élimination. Quant à Nikola Jokic, il voudra prendre sa revanche d'un match 2 où la bande à SGA aura réussi à le faire totalement sortir de la partie, chose rare pour lui.
Voilà qui nous promet de belles soirées et nuits de playoffs en perspectives pour les jours à venir.