Invité dans la green room, Noa Essengue a eu la joie d'être présent à New York, d'entendre son nom appelé au premier tour, de serrer la main d'Adam Silver, poser pour les photographes, etc.
Lundi soir, son équipe d'Ulm, où il était un membre important de la rotation (23 minutes/match), menait 2-1 et était à un match de devenir champion d'Allemagne pour la deuxième fois de son histoire.
Mardi soir, Ulm s'inclinait dans le match 4 des finales de Bundesliga laissant le Bayern revenir à 2-2.
Mercredi soir, le prospect français a été drafté par les mythiques Chicago Bulls.
Jeudi soir, lors du match 5 qui décida du titre, Ulm s'est incliné dans le money time, 81-77.
Noa Essengue n'a pas pris part aux deux derniers matchs décisifs. Avec l'accord de son club, il a préféré est présent lors de la draft night. Son coéquipier, Ben Saraf, pas invité dans la green room, a été drafté au premier tour par les Nets. Il rejoindra sa nouvelle franchise un peu plus tard car lui, a décidé de rester en Allemagne pour jouer jusqu'à la fin de la saison et essayer de remporter le titre.
On peut questionner le choix de Noa et son entourage mais l'histoire ne s'arrête pas là. En effet, le bruit a couru à New York qu'Essengue était blessé et que c'était pour cette raison qu'il était présent pour la draft. Lors du média day, il a été interrogé sur le sujet et il n'a pas répondu qu'il n'était pas blessé, il s'est fendu d'un "non, non, ça va, c'est rien". Or, tout le monde au club étant au courant de la situation, la vérité allait forcément fuiter. Quelques coups de téléphone plus tard et Ulm, a "rassuré" tout le monde en confirmant que le club avait laissé la possibilité à ses deux prospects NBA de quitter le club en plein milieu des finales du championnat si ils le souhaitaient. Un a choisi de le faire. L'autre, non.
J'ai vu Noa Essengue en interview et il a l'air d'un garçon simple avec la tête sur les épaules. Cependant je m'interroge fortement sur cette double décision prise avec ses représentants qui envoie un message incroyablement négatif aux 30 franchises de la ligue (potentiels futurs employeurs à ce moment précis). Jouer pour un titre, peu importe le niveau, est une expérience rare et exceptionnelle. Être présent le jour de sa draft est une expérience unique qui ne peut se vivre qu'une fois. J'ai l'impression que l'image envoyée est celle d'un garçon qui préfère le bling bling et la fame de la draft à la compétition et au fait de gagner. Ainsi que de quelqu'un en qui on ne peut pas avoir confiance puisque capable de mentir par omission au sujet d'une blessure.
Noa était annoncé en 9 à Toronto par tous les insiders. Finalement Toronto a choisi Collin Murray-Boyles (attendu plus bas) et Essengue n'a pas attendu bien longtemps pour entendre son nom en 12 à Chicago. Il est possible que cet imbroglio pré-draft n'ait absolument rien à voir avec le choix des Raptors mais il n'est pas interdit de penser que ça a alerté le front office qui a considéré ces actions comme un red flag. Le comportement déplorable d'Ace Bailey, un prospect plus coté que le français, a pris toute la lumière et les médias ont peu commenté le cas Essengue. Tant mieux pour lui. Et tout ce que je peux lui souhaiter désormais c'est, qu'à l'avenir, on parle de lui pour ce qu'il fait sur le parquet et non en dehors.
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Ils accorderont plus d'importance à ce qu'il fait en summer league qu'à la finale de la ligue allemande. Ils on pas forcément raison, mais je crois pas qu'on puisse voir ça comme un bémol pour sa carrière, bien au contraire.
Et pour lui il est clair que son rêve était la NBA et qu'Ulm était un tremplin pour ça. D'ailleurs ça en dit long que le club lui ait donné la permission. Ca veut dire qu'à proiri, ils sont sur la même longueur d'onde que lui sur le sujet.
Pour Ulm, c'est toujours intéressant d'être cité comme équipe formatrice de prospect de haut niveau.
C’est un choix que je partage pas.