Steve Blake, la doublure parfaite

Steve Blake a eu la chance de pouvoir fuir la galère de LA pour un cadre plus réjouissant à Golden State. En back-up de Stephen Curry, il devrait s'avérer très précieux.

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
"Son départ ne me va pas. Steve était l'un de mes coéquipiers les plus proches et un compétiteur de folie. C'est un bijou qu'ont récupéré les Warriors". On commence à comprendre pourquoi Kobe Bryant faisait la tronche lorsqu'il a appris le trade de Steve Blake la semaine dernière. Le Black Mamba n'est pas fou et sait que le meneur vétéran était l'un des seuls Lakers à se battre constamment et à rivaliser avec l'opposition en son absence. Toujours est-il que le joueur de 34 ans est aujourd'hui la doublure de l'un des tout meilleurs meneurs de la ligue. On ne prend pas trop de risques en affirmant que Golden State a fait une superbe affaire en envoyant Kent Bazemore et MarShon Brooks pour récupérer celui que Nicolas Batum a toujours surnommé "le meilleur meneur back-up de NBA".

Le gestionnaire expérimenté qui manquait aux Warriors

Vendredi, sur le parquet des Knicks, Steve Blake a disputé son deuxième match sous les ordres de Mark Jackson et justifié la confiance placée en lui. Le joueur de 34 ans n'est pas du genre à briller par des stats démentielles ou à s'accaparer la lumière. Que ce soit sur des séquences où Curry a eu besoin de souffler, ou dans des line-ups à trois arrières (lui, Curry et Klay Thompson), Blake a toujours su démontrer sa capacité à fluidifier le jeu et à prendre les bonnes décisions. Des extra-passes, des petits décalages, des dribbles utiles et rien de superflu pour se fondre immédiatement dans le moule.
Pour ne rien gâcher, l'ancien Laker s'est permis quelques arabesques qui ont rappelé à tout le monde qu'il avait plus qu'un simple QI basket. Pablo Prigioni, qui lui a permis de ne pas être le joueur le plus âgé sur le terrain, en a pris pour son grade. Pas de bol, l'Argentin était le seul New Yorkais à tenter de défendre un peu et ses difficultés à rester debout face à Blake ont un peu découragé ses coéquipiers...
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Dans le vestiaire visiteurs du Madison Square Garden, la presse n'en a évidemment que pour Stephen Curry, auteur d'un triple-double et passé au statut de star. Steve Blake n'en est qu'à la phase d'apprivoisement et apprend à vivre dans un locker room où les défaites ne s'enchaînent pas comme en Californie.
"L'année écoulée a été... intéressante dirons-nous. J'ai bien commencé, puis je me suis blessé. Les blessures n'ont pas aidé. Aujourd'hui, je suis dans une équipe qui va jouer les playoffs et qui connait la victoire. C'est assez énorme et radicalement différent. J'ai vraiment hâte de disputer d'autres matches et de m'adapter".
Face aux Knicks, Blake a utilisé à merveille le pick-and-roll, notamment avec l'inoxydable Jermaine O'Neal et déclenché immédiatement l'enthousiasme de ses nouveaux partenaires. Derrière Stephen Curry, ou en sa compagnie lorsque le besoin de jouer small se fera plus pressant pour Mark Jackson, le Floridien de naissance apporte une fiabilité qui manquait jusque-là. [superquote pos="d"]Mark Jackson : "On a pris Steve parce qu'il est capable de commander le jeu d'une équipe".[/superquote]
Aussi brillants que puissent être les Warriors lorsqu'ils l'ont décidé, les jeunes loups de la Bay Area perdent énormément de ballons et ont tendance à connaître des trous d'air fatals. Lorsque viendra le moment d'affronter des équipes rompues aux joutes de post-saison, la capacité de Blake a imprimer un tempo différent et à ne pas foncer tête baissée aura assurément son importance. Ce que confirme Mark Jackson.
"Les gens ne se rendent sans doute pas bien compte des qualités de Steve Blake. Nous l'avons pris parce qu'il est capable de commander le jeu d'une équipe, qu'il a un tempérament de compétiteur très prononcé et qu'il nous donne du coup une profondeur de banc assez incroyable. On est vraiment heureux de l'avoir avec nous et ça fera du bien à Stephen de pouvoir compter sur lui".  

Blake-Jackson, une admiration réciproque

Si Jackson a une haute estime de sa dernière recrue, c'est réciproque. Pendant que son coach répond à la presse (et assiste au malaise d'une hôtesse dans le même temps...), Steve Blake ne tarit pas d'éloges sur l'ancien meneur.
"Mark n'est pas du genre à parler tout le temps, mais quand il parle vous l'écoutez parce que vous savez que ce sera important. J'avais rarement vu une telle connaissance du jeu auparavant. C'est sûr que si vous n'avez pas les joueurs pour gagner, c'est compliqué. Mais lorsque vous les avez, il faut encore un coach capable de les mettre en situation favorable grâce à des décisions, des temps morts ou des remplacements. Je peux vous assurer que Mark a fait gagner un paquet de matches à cette équipe".
Pour ce qui devrait être l'un de ses derniers défis en NBA, Steve Blake aurait pu plus mal tomber. Jouer les sages à l'Oracle Arena avec l'ambition de retrouver, au moins, les demi-finales de playoffs, vaut mieux qu'assister impuissant à la déliquescence des Lakers. Il pourra toujours demander quelques conseils à Kobe si l'aventure est encore plus belle que prévue et que Golden State surprend encore son monde en post-saison...
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