Voilà à quoi auraient pu ressembler les Wolves

Avec des choix un peu plus pertinents et une petite réécriture de l'histoire, les Wolves joueraient peut-être le titre NBA aujourd'hui.

Il est toujours très facile de faire le malin six ans plus tard en disant que les choix de Draft d'une franchise ont été catastrophiques et qu'on aurait sans doute fait différemment à la place des dirigeants. Il n'est jamais garanti qu'untel aurait mieux marché s'il avait joué pour une équipe différente. Pas plus qu'il n'est certain que la formule aurait fonctionné avec d'autres éléments. Mais réécrire l'histoire sportive peut parfois amener un éclairage différent. Ou apporter encore un peu plus de frustration aux fans d'une équipe comme les Timberwolves...
En 2009, les Minnesota Timberwolves ont trois choix de Draft lors du 1er tour. Ils ne savent pas encore que trois futurs All-Stars et six futurs membres d'une All-NBA Team peuplent cette cuvée. L'objectif principal de David Kahn, le boss des Wolves à ce moment-là, est de s'offrir un meneur de qualité. Normal, puisque les spécialistes du poste l'année précédente se nommaient Sebastien Telfair (un talent en perdition), Bobby Brown et le vétéran Kevin Ollie (champion NCAA l'an dernier à la tête de UConn). Avec le 5e et le 6e pick, il y a de quoi faire et l'optimisme est de mise pour garnir un effectif où le seul Kevin Love fait figure d'élément à gros potentiel. Opter pour Ricky Rubio avec le #5 n'a rien de scandaleux sur le coup, même si l'Espagnol ne rejoindra finalement Minneapolis qu'en 2011, pour la fameuse saison du lock-out qu'il bouclera comme dauphin de Blake Griffin dans la course au titre de rookie de l'année. Aujourd'hui, d'autres meneurs draftés plus bas ont accompli davantage de choses que Rubio : Stephen Curry (#7) est un MVP potentiel, Brandon Jennings (#10) a déjà joué les playoffs, Jrue Holiday (#17) et Jeff Teague (#19) ont été All-Stars, et même Darren Collison et Rodrigue Beaubois ont disputé plus de matches à fort enjeu). Néanmoins, le meneur de la Roja conserve une certaine cote de popularité et son talent devrait lui permettre de connaitre quelques moments forts si la situation de décante dans les années qui viennent.

Des bourdes à répétition : Flynn, Johnson, Williams, etc...

[caption id="attachment_77372" align="alignleft" width="300"] Jonny Flynn, drafté juste avant Stephen Curry en 2009...[/caption] En revanche, prendre Jonny Flynn, le joueur de Syracuse, devant tous ces gars-là, aura a posteriori été une faute professionnelle. Flynn est actuellement sans club après des expériences en Chine et en Italie et on l'imagine mal retrouver ne serait-ce qu'une place au bout du banc en NBA. Avec ce #6 pick, on se dit que la franchise aurait pu se pencher sur un autre poste et récupérer un joueur comme DeMar DeRozan (#8 par les Raptors), qui faisait déjà parler de lui avec les Trojans de USC en NCAA. La vraie bourde de Kahn, c'est peut-être d'avoir accepté de céder le 18e choix de 2009 (obtenu quelques années plus tôt lorsque Kevin McHale était en poste dans le cadre du trade d'Antoine Walker) contre un 1er tour en 2010. Avec ce pick, Denver a ainsi drafté Ty Lawson, l'un des passeurs les plus fiables de la ligue, laissant à Minnesota le soin de drafter l'anecdotique Luke Babbitt l'année suivante, puis de l'échanger contre... Martell Webster. En gros, les Wolves ont tradé Lawson contre un 6e homme honnête mais qui ne marquera pas l'histoire de la ligue. L'année suivante, ce n'est pas beaucoup mieux. En 2010, les Wolves sont encore présents pour la loterie et héritent du 4e choix. Alors que John Wall, Evan Turner et Derrick Favors sont les trois premiers appelés sur scène, les Wolves snobent DeMarcus Cousins, le pivot le plus talentueux de sa génération (ce qui peut se comprendre puisqu'ils possédaient déjà l'excellent Al Jefferson), Greg Monroe, Gordon Hayward et... Paul George. Tous auraient été de meilleurs choix que Wesley Johnson, qui n'est qu'un joueur complètement lambda aux Lakers et a déçu ceux qui s'attendaient à le voir exploser en NBA. Les boulettes se poursuivent en 2011, avec le choix de Derrick Williams (lui aussi loin du compte à Sacramento) en 2e position derrière Kyrie Irving. Appelés plus loin, quelques machines à double-doubles (Enes Kanter, Tristan Thompson, Jonas Valanciunas) ou carrément des All-Stars, comme Klay Thompson, la seconde gâchette de la meilleure équipe de la ligue aujourd'hui...

Le roster qu'auraient pu avoir les Wolves

On zappera les drafts suivantes puisqu'en 2012 les Wolves n'ont pris que Robbie Hummel au second tour et que les deux autres cuvées sont trop récentes pour juger de la pertinence des choix. Cela dit, voici à quoi aurait pu ressembler le roster des Wolves si les meilleurs éléments (à partir de 2009) étaient restés et que les choix de Draft les plus logiques avaient été faits. Par souci de commodité, on part également du principe que sportivement, les résultats n'auraient pas été immédiatement au rendez-vous et que les picks auraient été les mêmes pour 2010 et 2011. En termes de masse salariale, il y aurait évidemment pu avoir blocage à un moment si tous ces joueurs s'étaient avérés aussi productifs qu'ils l'ont réellement été dans les équipes qui les ont draftés... Suffisant pour au moins atteindre les playoffs une fois et retenir Kevin Love, non ?
Meneurs : Stephen Curry, Ricky Rubio, Ramon Sessions Arrières/Ailiers : Paul George, Klay Thompson, DeMar DeRozan, Corey Brewer, Andrei Kirilenko, Wayne Ellington Intérieurs : Kevin Love, Al Jefferson, Kosta Koufos, Nikola Pekovic, Ryan Hollins