2006 : 6 matches pour rentrer dans l’histoire

Alors que la Finale NBA 2011 bat son plein entre Dallas et Miami, nous vous proposons ce week end un retour sur leur duel de 2006.

2006 : 6 matches pour rentrer dans l’histoire
[caption id="attachment_74952" align="alignnone" width="625" caption="THE shot : Payton sauve Miami du 3-0 à 10 secondes de la fin du game 3."][/caption]   UNE FINALE SANS DETROIT NI SAN ANTONIO, TOUS DEUX ABATTUS, PAR MIAMI ET DALLAS. LE HEAT ET LES MAVERICKS, 2 FRANCHISES PRÊTES À TOUT POUR OUVRIR LEUR PALMARÈS. UNE SÉRIE HALETANTE ET INDÉCISE, POINT D’EXCLAMATION FINAL DE PLAY-OFFS 2006 HISTORIQUES.  

Jeudi 8 juin 2006 - Dallas 90 – Miami 80

Les Red Hot Chili Peppers sont en concert à Bercy. Au même moment à Dallas, un joueur délivre un récital. Red Hot lui aussi. On attendait Dirk mais c’est Jason Terry qui terrasse le Heat. 20 pts à la mi-temps, 32 au final. Une grosse réussite à 3 pts et un dunk surpuissant, Udonis Haslem pour victime. L’attaque des Mavericks est aussi fluide et imprévisible qu’une ligne de basse de Flea, le bassiste des Red Hot. Le point commun entre Flea, le musicien exhibitionniste et George Eddy ? Tous deux tiennent un blog pour NBA.com. Le Red Hot se lève-t-il pour le 3 pts au buzzer du 1er QT d’Antoine Walker ? Ou pour la réponse de Nowitzki dans les dernières secondes du 2ème quart ? Sur son blog, un élément de réponse : « Les Heat, je ne les aime pas du tout. » Le banc de Miami marque 2 pts. Shaq (17 pts & 7 rbds) et Wade (28 pts) sont trop seuls. Flea peut être heureux : Nowitzki n’a peut-être pas été transcendant (16 pts à 4/14) mais les Mavericks mènent la série 1-0.  

Dimanche 11 juin 2006 - Dallas 99 – Miami 85

Parcours croisé. Celui de Rafael Nadal et Shaquille O’Neal. Le premier remporte ce 11 juin son 60ème match de terre battue d’affilée et la finale de Roland Garros, le second est en train de perdre les finales NBA. Shaq, ancien habitué du double-double multiplie les doubles fautes. Ses passages sur la ligne sont embarrassants. Il termine la rencontre à 1/7 aux lancers francs. On lui conseillerait presque de tirer ses lancers à la cuillère comme Rick Barry... ou comme Michael Chang. 5 petits points, la pire performance offensive de toute la carrière d’O’Neal en play-offs. Le symbole du déclin ? Les Mavs déroulent. En plus du duo Terry-Nowitzki, la paire Josh Howard-Jerry Stackhouse achève Miami. Tous deux auteurs d’une action à 4 points, les deux swingmen apportent 15 et 19 pts. Les Mavericks mènent deux manches à zéro. Dans un petit tournoi du circuit ATP, le combat pourrait être terminé. Mais les Mavs ont encore deux matches à gagner. Une simple formalité ?  

Mardi 13 juin 2006 - Miami 98 – Dallas 96

Il ne fait pas bon être un double fan de l’Équipe de France de football et du Miami Heat ce mardi 13 juin. Comme les Bleus, les Floridiens paraissent 2 fois leur âge. Ce qui fait beaucoup concernant Gary Payton... The Glove est à la rue. L’ombre de l’ombre de la superstar qu’il a été... 6’30 à jouer et Miami a un genou à terre. GP n’a toujours pas marqué et le Heat est mené de 13 points. Un déficit presque comblé à lui seul par D-Wade... Le Heat entre en transe. Shoots mi-distance après un dribble, drives, jump shot ligne de fond. Wade transforme la rencontre en monologue. Payton dans tout cela ? A 10 secondes de la fin, il porte l’estocade. Feinte de tir à 3 pts, pieds dans le ciment, geste sûr : +2 pour Miami. Nowitzki, 90 % de moyenne aux lancers, rate celui de l’égalisation à moins de 2 secondes de la fin du match. Wade termine à 42 pts, une unité de plus que le record de buts de Michel Platini en Équipe de France...  

Jeudi 15 juin 2006 - Miami 98 – Dallas 74

Le jeudi noir. Noir comme le nœud pap’ de Raymond Devos, orphelin de son propriétaire. Noir comme le Black Tornado, le spin move + dunk que Shaq assène sur la tête de Dampier. Noir comme les parties de Nowitzki (2/14) et de Josh Howard (1/8). Seul moment d’éclat pour les Mavs, Jason Terry prend appui sur la cuisse d’O’Neal pour aller décrocher l’arceau. A ce détail près, le jeudi noir des Heat est tout blanc. A l’image de leur fans, tous parés de la couleur de leur équipe. James Posey et Shaquille réalisent tous les deux un double-double. Pendant ce temps, Dwyane Wade continue de côtoyer les cieux. Témoin de son état de grâce, il rentre même 2 paniers à 3 pts. Il plante au total 36 points. Les Mavs sont au tapis. Avery Johnson décide de quitter l’hôtel 5 étoiles du centre ville de Miami et de déménager son équipe à Fort Lauderdale. Histoire de remotiver ses troupes. Ce jeudi 15 juin, décidément, c’est fini de rigoler...  

Dimanche 18 juin 2006 - Miami 101 – Dallas 100 (a.p.)

Aujourd’hui, Bill Gates, l’un des hommes les plus riches de la planète annonce qu’il se consacrera à sa fondation et à des opérations humanitaires à plein temps à partir de 2008. En marge de ces finales NBA, un autre milliardaire tient le haut de l’affiche. Mark Cuban, celui qui a détrôné Rasheed Wallace, Kenyon Martin et Ron Artest au classement des pires bad boys de la NBA. Si l’on en juge par le montant des amendes versées en tout cas. Grand chasseur de mauvais arbitres, dont il recense les coups de sifflet sur son blog, Cuban crie au complot après le Game 5. D-Wade bat au cours du match le nombre de lancers francs tentés et inscrits en finale (21/25). Un voyage à volonté jusqu’à la ligne des lancers francs qui agace les dirigeants des Mavericks. En plus des lancers, le guard de Miami marque dans toutes les positions. Il met le panier pour arracher la prolongation, les 2 lancers pour le gain du match et au total 43 pts. Les gros shoots de Nowitzki et les 35 pts de Terry n’auront servi à rien... Dwyane Wade is money.  

Mardi 20 juin 2006 - Miami 95 – Dallas 92

Pour l’anniversaire de la déclaration de Sarkozy à la Courneuve, Dwyane Wade nettoie une dernière fois au kärcher la raquette des Mavericks. Sur leur parquet. Pour la 4ème fois consécutive, il termine meilleur marqueur de la rencontre avec 36 pts, et 10 rbds. Dans la même équipe de nettoyeurs, Alonzo Mourning contre tout ce qui bouge et notamment tout ce qui ressemble à Jason Terry. Shaq est une nouvelle fois maladroit en attaque (il termine la série à 29 % de réussite aux lancers...) mais il cadenasse le rebond (12 prises). Dernier col bleu, ramasseur de déchets et d’objets trouvés, Udonis Haslem sort le double-double le plus important de sa carrière. 17 pts – 10 rodmen et l’un des rebonds offensifs les plus clutch des play-offs à 1’30 de la fin du match pour donner 3 pts d’avance au Heat. Bien encerclé, Nowitzki ne met pas un shoot dans le dernier quart temps et Jason Terry est lessivé (7/25). Miami est champion et Wade remporte son élection à lui : MVP des Finales, un poste qu’il pourrait bien lui aussi garder pendant 5 ans...   Article publié à l'origine dans le N°6 de REVERSE.