adidas Eurocamp : le bilan des français

Pour les européens, l'événement majeur pré-draft est sans aucun doute l'adidas Eurocamp.

adidas Eurocamp : le bilan des français
Toutes les équipes sont représentées, les plus grands scouts sont présents, les spécialistes ne manquerait ça pour rien au monde (Johathan Givony, Christophe de EuropeanProspects.com, etc.), et les meilleurs analystes (Fran Fraschilla notamment), se penchent sur l'événement. Pour en expliquer un peu le fonctionnement, les joueurs sont séparés en 4 équipes. Chaque jour, chaque équipe en joue une autre, et le soir venu les "meilleurs" joueurs (surtout ceux qui ne sont ni blessés ni fatigués) jouent un dernier match "all-star" de la journée. Mais il n'y a pas que ça : . les scouts et staff des front-offices peuvent interviewer les joueurs . des mesures corporelles sont faites comme au combine de Chicago . des entraînements individuels et collectifs sont mis en place. Ainsi, sachant que tous les décisionnaires du monde du basket ont des yeux et des oreilles là-bas, certains joueurs viennent faire quelques petites séances individuelles sans pour autant participer à l'événement en lui-même. C'est le cas de Motiejunas et Biyombo. Les deux ont d'ailleurs eu des workouts 1-contre-0 épouvantables, mais Biyombo semble avoir impressioné les scouts par son intelligence et sa maturité pendant des entretiens.  

Le bilan des français

Au niveau de nos petits français, cela ne s'est pas fabuleusement bien passé. A l'issu du camp, Albicy, Lauvergne, Sylla se sont en effet retirés de la draft. Il faut dire qu'ils n'ont pas vraiment attiré l'attention des scouts et, s'ils n'ont pas été catastrophiques, ils n'ont pas réussi se démarquer. On peut facilement classer nos français dans 3 catégories : . les underperformers : Albicy, Sylla . les moyens (pour être gentils) : Lauvergne, Diot, Fofana, Lacombe . les performers : Jackson, Camara Diot a été solide mais n'a pas brillé suffisament en tant que "senior" du camp. Surtout, perdre 13 ballons en 92 minutes, c'est beaucoup beaucoup trop ! Fofana a relativement séduit les scouts malgré des stats plutôt faibles. Ils ont aimé son éthique de travail, la nette amélioration concernant sa mobilité, ce qui en fait une présence "in the post" incoutournable grâce à son envergure inhumaine. Il a fait du travail de l'ombre en somme, et quand on est limité offensivement, bien faire ce travail "ingrat" est ce qui plait aux scouts. Lacombe, pour une première participation a été très honnête mais il n'a pas connu de match ou il a vraiment explosé. Ceci étant, sa polyvalence était toujours présente, et son shooting a été solide ce qui a du rassurer pas mal de scouts pour l'avenir. Lauvergne a eu un camp difficile à analyser. Il est jeune et a donc beaucoup de marge de progression. Statistiquement il n'a pas fait grand chose, mais il a laissé une trace positive à plusieurs scouts. Travailleur, solide, polyvalent, il a tous les outils pour devenir un (très) grand. A lui de le montrer la saison prochaine en passant un cap. Jackson a eu des hauts et des bas. Il a connu un trou d'air durant 3 games pendant lesquels il a shooté à 4/22 avec une sélection de shoots inquiétante, mais il a été très bon pour le reste (15 points et 3 steals à 76% en 24 minutes sur les 3 autres matchs pour 20 d'éval de moyenne). Si c'est intéressant en soi, cela n'a rassuré en rien les scouts sur ses faiblesses qui n'ont pas bougé depuis le temps : il faut qu'il réussisse absolument à faire des performances plus régulières et à mieux choisir ses shoots. D'habitude, les équipes draftant vers la fin du second tour (le "range" probable de Jackson) préfèrent choisir des "role-player" de qualité plutôt que des scoreurs. Il suffit de voir le destin du scoreur fou Jack McClinton, pourtant excellent, drafté en pick 51 en 2009 par les Spurs. A noter tout de même sa bonne performance au "concours de shoot". Sur 25 tirs à 2 points longue distance et 25 tirs à 3 points, Edwin en a planté 21 à 2-pts et 17 à 3-pts, ce qui lui a permi de terminer premier ex-aequo avec Robin Benzing. Sur les drills athéltiques, il a terminé 2e en détente et 2e au sprint. Un athléte aussi bon shooteur ne devrait avoir qu'un brillant avenir. Camara, quant à lui, a surpris bon nombre de scouts. Certes il est certainement trop petit pour jouer pivot en NBA, il est aussi certainement trop vieux, ayant atteint l'âge cannonique de 22 ans, mais sortir un 8 points 7 rebonds en 24 minutes, avec 63% aux shoots et 13.5 d'éval, c'était plutôt joli pour un joueur "qui ne joue que 14 minutes par match dans une mauvaise équipe française" (DraftExpress). Il n'intéressera peut-être pas la NBA, mais de nombreuses équipes européennes devraient se pencher sur son cas. Au niveau des "performeurs" de cette édition, on notera la performance incroyable d'Augusto Lima lors de la 2e journée qui a sorti un 41 d'éval en 19 minutes... (20 points, 12 rebonds, 6 steals, pas mal pour un pivot de presque 2m10). Elu MVP du tournoi. Tomas Satoransky a lui alterné grosses performances offensives avec grosses performances défensives. Enfin il faut parler du "petit Barac" qui a joué avec la sélection de Croatie U19 et qui en 2 matchs a réalisé un petit festival en sortant un 9/12 à 3 points. Un physique de crevette arctique, pas du tout fait pour la NBA, mais un shoot déjà impressionant, il devrait faire beaucoup de bruit en Europe les prochaines années.