Ataman en larmes à Istanbul : la Turquie accueillie en héros après une campagne historique

En larmes à Istanbul, Ataman a vécu l’hommage d’un pays fier. « Il n’y a pas de mots… » pour la finale perdue, mais déjà une promesse : revenir pour le titre. La Turquie a retrouvé une équipe et une boussole.

Ataman en larmes à Istanbul : la Turquie accueillie en héros après une campagne historique

À leur retour au pays, les joueurs de la sélection turque ont été accueillis comme des rockstars. Au milieu des chants et des drapeaux, Ergin Ataman n’a pas pu retenir ses larmes. Le sélectionneur, sacré “Best Coach” de l’EuroBasket, a vécu un moment de communion rare avec un public fier de l’épopée de son équipe jusqu’à la finale perdue (88-83) contre l’Allemagne. Le récit et les images ont été documentés par BasketNews, qui évoque un entraîneur submergé par l’émotion au moment de saluer la foule.

L’émotion d’Ataman tranche avec le personnage sûr de lui, volontiers bravache, qu’on a vu tout au long du tournoi. Après la finale, il s’est présenté en conférence de presse sans la moindre fanfaronnade : « Il n’y a pas de mots maintenant, parce que nous sommes très déçus d’avoir perdu un match que nous contrôlions, il était dans nos mains », a-t-il reconnu. La phrase résume l’amertume d’une équipe restée invaincue jusqu’au dernier soir.

La veille encore, Ataman parlait au pays avec la fougue qui l’habite. « Cette victoire glorieuse est un cadeau pour tout notre pays ! Nous ne sommes pas satisfaits. (…) Nous sommes ici pour devenir champions, si Dieu le veut », lançait-il, la voix serrée, au soir de la demi-finale remportée face à la Grèce. Le message, capté en vidéo, a tourné en boucle dans les médias turcs et internationaux — la promesse d’un titre à aller chercher “bientôt” revient d’ailleurs dans ses prises de parole d’après-tournoi.

Ce retour à la maison, c’est l’aboutissement d’un mois où la Turquie a réconcilié résultat et identité. Menée par un Alperen Şengün de très haut niveau et par une rotation profonde (Cedi Osman, Shane Larkin, Adem Bona…), l’équipe a livré un basket à la fois intense et lisible, s’offrant la Grèce en demi-finale avant de céder sur le fil contre l’Allemagne. Si l’or s’est envolé, l’argent a valeur de manifeste : la Turquie revient sur le devant de la scène européenne, vingt-quatre ans après sa précédente finale.

La FIBA a d’ailleurs consacré Ataman, meilleur coach de l’EuroBasket 2025. Un choix qui a fait grincer quelques dents du côté allemand, Dennis Schröder lâchant une diatribe peu élégante au micro et sur les réseaux après la remise des trophées. Le fait demeure : Ataman a remis la Turquie à sa place, au centre du jeu. « Ce qui le distingue ? Sa confiance inébranlable. Il te la transmet », expliquait Shane Larkin pendant le tournoi. On l’a vu à Riga : ce groupe jouait avec des certitudes.

Dans cette histoire, l’aéroport d’Istanbul devient plus qu’un décor : c’est le premier chapitre de la suite. La Fédération, le staff et les cadres regardent déjà vers la prochaine grande échéance — la Coupe du monde 2027 — avec l’idée que cette médaille d’argent doit servir de socle et non d’accomplissement. Ataman, fidèle à sa ligne, a promis de viser le titre “au plus vite”. Les mots comptent, mais la méthode aussi : intégrer durablement Bona, continuer à responsabiliser Osman et Larkin autour de Şengün, et garder ce mélange d’humilité et d’audace qui a fait basculer leurs matches serrés.

Le contraste entre la douleur de la finale et la liesse du retour dit tout ce que la Turquie a gagné dans l’affaire : une fois de plus, un collectif, et l’adhésion d’un public qui y croit. Ataman le sait : la ligne est fine entre l’assurance qui galvanise et l’arrogance qui se retourne. Cette fois, ses larmes ont parlé à sa place. « Pas de mots », disait-il le soir de la défaite. Les images d’Istanbul, elles, en disent suffisamment.

Turquie : le renouveau autour de Şengün (et la fenêtre 2027)

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par BasketNews (@basketnews)