Grand soir de festin pour « Big Mac » Biyombo

Avec 26 rebonds et 4 blocks, Bismack Biyombo a été le grand artisan du succès des Toronto Raptors contre les Cleveland Cavaliers hier soir.

Grand soir de festin pour « Big Mac » Biyombo
Dikembo Mutombo et Bismack Biyombo ont partagé plus que des origines congolaises, bien qu'ils soient chacun nés d'un côté différent du fleuve Zaïre, et une défense coriace de la raquette. Hier soir, le plus jeune a rendu hommage à son aîné au travers d'une célébration. Un doigt agité au visage de ses adversaires rendu culte par celui qui est désormais un Hall Of Famer à la retraite. Un geste un tant soit peu arrogant repris par le pivot des Toronto Raptors. Un mouvement de la main qui résume la soirée d'hier soir. Biyombo a dit non. Il a dit non aux attaquants des Cleveland Cavaliers dont les pénétrations un peu hasardeuses ont fini bloquées par ses longs bras. Il a dit non aux incessants rebonds offensifs de Tristan Thompson, intérieur de l'Ohio impuissant devant la gloutonnerie du joueur de 23 ans. Ce salut du doigt, il l'a bien mérité.
"Ils étaient en train de nous botter les fesses dont il avait bien le droit de bouger son doigt tant que l'on ne faisait rien pour l'arrêter", expliquait Tyronn Lue, coach désabusé après la rencontre.
Bismack Biyombo a lui confié après la rencontre que Dikembe Mutombo ne lui avait pas encore donné l'autorisation d'effectuer sa célébration. Il ne s'est pourtant pas privé d'imiter son ami et "grand frère" après chacun de ses quatre blocks, insufflant un vent de confiance à ses coéquipiers qui avaient bien besoin d'un massage cardiaque après les deux corrections reçues en ouverture des finales de Conférence. Mais ce n'est pas seulement les contres. L'ancien joueur des Charlotte Hornets a capté 26 rebonds, un record pour la franchise en playoffs, et il a donné le ton dès les premières minutes de la partie.
"Il a été énorme. Il a fait un très grand match dans la raquette", raconte son coach Dwane Casey. "Il me rappelle Dennis Rodman quand il va aux rebonds. Il arrive à sentir de quel côté la balle va aller [après un tir manqué]."
https://www.youtube.com/watch?v=5ubeAJBMets Il a surtout été le symbole d'une équipe de Toronto beaucoup plus physique et agressive qui a pris à la gorge des Cleveland Cavaliers installés en mode croisière après avoir remporté leurs dix premiers matches de playoffs.
"Nous n'avons pas joué assez physique. Biyombo a un énorme impact aux rebonds. Il leur donne beaucoup d'énergie et de secondes chances", commentait LeBron James.
Bismack Biyombo s'est régalé dans la raquette adverse, captant 8 rebonds offensifs. Un banquet. Un festin dans la peinture. Un repas de gala qui n'est que le reflet de l'appétit de l'intérieur congolais, glouton vorace qui ne se contente plus des miettes laissées en sortie de banc. Il s'est affirmé durant ses playoffs et a profité de la blessure de Jonas Valanciunas pour se mettre en valeur. Il tourne à 9,4 points, 11,9 rebonds et 2,3 blocks de moyenne en sept titularisations au plus haut niveau de la compétition. Des statistiques susceptibles d'accroître sa faim de... billets verts. Nous n'en sommes pas encore là mais le joueur drafté en septième position en 2011 a l'opportunité de tester le marché cet été. Sa dernière année de contrat à hauteur de 3 millions de dollars est en option et le gamin a bien fait monter sa cote depuis le début des playoffs. Avec l'explosion du Cap attendue, Bismack Biyombo devrait signer un contrat bien plus costaud en juillet. Mais pour l'instant, il risque d'avoir encore quelques occasions d'agiter son doigt au nez de ceux qui voudraient se frotter de trop près à sa carcasse tout en continuant à suivre les traces de son glorieux aîné.