Chris Bosh prêt à embrasser un nouveau rôle ?

Après trois saisons passées à se sacrifier pour le succès du Miami Heat, Chris Bosh est-il prêt à (re)prendre son envol ?

Chris Bosh prêt à embrasser un nouveau rôle ?
Lors de son passage à la tête des Los Angeles Lakers (de 81 à 90, quatre titres à la clé), Pat Riley fut à l’origine de l'un des slogans mythiques dont lui seul a le secret. Maîtres du « showtime », Magic Johnson et ses partenaires n’oubliaient pas pour autant d’appliquer à la lettre la consigne imposée par leur coach : Pas de rebonds, pas de titres, « No rebounds, no rings » en version originale. Cette phrase culte lâchée par le patron gominé a encore une fois pris tout son sens en juin dernier, à l’occasion du second titre consécutif du Miami Heat. Sans le rebond offensif de Chris Bosh dans le fameux Game 6 des finales, Ray Allen n’aurait jamais pu planter le shoot assassin. Les Spurs auraient décroché une nouvelle bague, la quatrième pour Tony Parker, et Gregg Popovich n’aurait pas besoin de consulter un psychologue pour oublier enfin cette défaite fatale aux Texans. « No rebounds, no rings ». Chris Bosh n’est sûrement pas reconnu à sa juste valeur aux yeux des fans – hormis peut-être auprès de ceux du Heat – et des éditorialistes. L’ancienne star de Toronto évolue dans l’ombre de LeBron James et Dwyane Wade depuis son arrivée à South Beach, autant sur le parquet que sur le plan médiatique. Il est d’ailleurs toujours le premier à rappeler qu’il a réalisé de nombreux « sacrifices » pour exporter ses talents au côté des deux autres superstars.
[superquote pos="d"]"J’ai toujours voulu être LE mec"[/superquote]« J’ai toujours voulu être LE mec, j’ai toujours voulu être Michael Jordan. Mais ce que j’ai appris en venant ici c’est que vous devez vous sacrifier pour être dans l’équipe qui gagne. J’ai dû me réinventer, j’ai dû faire des choses que je n’avais pas envie de faire », expliquait CB1 à Sports Illustrated lors des dernières finales de Conférence face aux Indiana Pacers.
All-Star et franchise player à Toronto, Chris Bosh s’est muté en couteau suisse, troisième option offensive d’une équipe susceptible de marquer l’histoire de la ligue. Erik Spoelstra n’appelle pas beaucoup de systèmes en faveur de son intérieur mais il ne manque jamais une occasion de souligner l’importance de ce dernier dans le succès de Miami.
« C’est notre joueur le plus important depuis trois saisons. Il a prouvé qu’il était une option offensive de premier rang par le passé qui a eu la maturité suffisante pour se plier à un nouveau rôle dans lequel il n’était pas à l’aise. »

Nouvelle saison et nouveau rôle pour Chris Bosh ?

A l’aube d’une nouvelle campagne, le Miami Heat fait sa revue d’effectif. LeBron James semble plus motivé que jamais à marquer l’histoire de son sport, Dwyane Wade a repris du poil de la bête et Chris Bosh… est en forme olympique. Après trois saisons passées dans l’ombre, il a appris à ronger son frein. Le moment parfait pour exploser ?
« Il est vraiment très, très à l’aise dans notre système maintenant, et ce quel que soit son rôle – pivot ou ailier fort – et il est très adroit aux shoots », assure LeBron au Miami Herald. « Notre attaque passe par lui en ce moment. »
En effet, Bosh a fait parler la poudre en pré-saison. Libéré de la présence de ses deux amis, le natif de Dallas a pris les rênes de la franchise. Après six rencontres, il est le meilleur marqueur (17 points à 61%) et le meilleur rebondeur (4,8 prises) de l’équipe floridienne. De bonne augure, même s’il s’agit uniquement de la pré-saison. Bosh se doit d’être prêt à assumer ses responsabilités en attaque en toutes circonstances. Comme on a pu le voir par le passé, Miami est quasi-inarrêtable lorsque ses trois stars ont le poignet chaud en même temps…
« Chris Bosh joue plus instinctivement désormais. Il continue de faciliter notre jeu en attaque mais il est également plus agressif et il oblige la défense à le serrer de près », assure Erik Spoelstra avant de poursuivre : « Son jeu a évolué dans plusieurs secteurs différents. »
Sans vouloir nous plonger dans les rumeurs de transferts, n’oublions pas que Chris Bosh a lui aussi la possibilité de mettre un terme à son contrat cet été… Si jamais l’intérieur venait à réaliser une grosse saison, nulle doute que les franchises se précipiteront pour lui proposer un contrat maximum et un statut de franchise player équivalent à celui qu’il a connu durant ses premières saisons à Toronto… En attendant, le Heat aura besoin de son All-Star pour aller chercher le « Three-Peat » tant attendu. Tiens, « Three-Peat », une autre expression culte que l’on doit à ce cher Pat Riley. Doit-on y voir un signe ?