Chris Paul aux Rockets : la fausse bonne idée

Chris Paul se rapprocherait des Houston Rockets. Et en y réfléchissant bien, ce serait vraiment une très mauvaise idée pour les deux.

Chris Paul aux Rockets : la fausse bonne idée
Chris Paul a refusé la fatalité d'une carrière sans finale de Conférence à Los Angeles. Il a finalement activé son option pour mieux partir aux Houston Rockets, une nouvelle qui a choqué toute la NBA mercredi. C'était donc ça le "gros coup" que préparait Daryl Morey : CP3 va pouvoir former un duo de All-Stars incongru avec James Harden. En échange, les Texans se séparent de Patrick Beverley, Sam Dekker, Lou Williams et un tour de draft en 2018. Sur le papier, cela peut sembler être un renfort de poids. Malheureusement, le move tenté par le GM texan n'est peut-être pas aussi convaincant qu'il en a l'air.
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Chris Paul, James Harden : un ballon pour deux

A Houston, le patron de l’équipe est un arrière/meneur avec un talent fou et surtout un appétit de ballons dur à satisfaire. Que cela soit en termes de création ou bien en marquant quand il le faut, James Harden fait absolument tout pour son équipe. Cela ne vous rappelle personne ? Chris Paul est un joueur fantastique. Mais en lui empêchant de porter régulièrement la balle, ce serait une manière d’exploiter à peine la moitié de son talent. Ce constat vaut également pour The Beard. Les deux joueurs expriment tout leur potentiel lorsqu’ils sont entourés de joueurs forts dans le jeu sans ballon (Eric Gordon, J.J Redick, Trevor Ariza) ou bien de grands à servir (DeAndre Jordan, Clint Capela). Mike D’Antoni installe toujours son système autour d’un seul créateur majeur. Ce joueur a alors carte blanche pour organiser son équipe et l’emmener au sommet en attaque. Or, avec tout le respect que mérite CP3, personne ne remplit mieux ce rôle que James Harden actuellement.

L’équilibre avant tout

La complémentarité entre Paul et Harden ne semble pas exister à part peut-être sur 2K. De plus, la dernière saison vient tout de même de démontrer certaines certitudes sur lesquelles s’appuyer à l’avenir. Le franchise player des Rockets n’a jamais été aussi bon que lorsqu’il évoluait aux côtés de Patrick Beverley. Le pitbull défensif n’a évidemment pas le talent de CP3. Par contre, il apportait davantage au collectif des Rockets. Il faisait tout ce que James Harden refusait : de la défense, du jeu sans ballon, du catch and shoot. Depuis plusieurs années, il était devenu l’âme du vestiaire. Dans une équipe souvent obnubilée par l’adresse extérieure, il ramenait (parfois) ses coéquipiers sur terre. A son âge et vu son statut, pas certain que Paul accepte ce rôle indispensable au côté du franchise player texan.

Chacun avait besoin d’autre chose

Les deux acteurs de cette possible transaction n’avaient pas forcément intérêt à la voir aboutir. Tout d’abord, dans le cas de Chris Paul, que vient-il chercher à Houston ? Certes, il arriverait dans une équipe troisième à l’Ouest. Sauf que la franchise, sous cette forme, a déjà montré ses limites, notamment en playoffs. Paul veut un titre et cette équipe ne lui offre pas forcément assez de garantie pour cela. Par contre, en rejoignant San Antonio ou même davantage Utah, il aurait eu au moins autant de chances, voire même plus. Le style de jeu de Houston est peut-être trop proche de celui de Golden State pour rivaliser avec les champions en titre. Les Rockets avaient, eux, des choses plus indispensables à obtenir avant de se pencher sur un joueur du profil de CP3. On a observé que lorsque l’adresse extérieure n’était plus là, cette équipe devenait inoffensive. Vu que D’Antoni ne souhaitera jamais vraiment défendre, il aurait peut-être fallu qu’il trouve au moins une alternance en attaque. Une force à l’intérieur aurait été très utile. Si c’était pour faire son marché du côté de Los Angeles, autant aller chercher Blake Griffin. Cela aurait eu davantage de sens.