Chaque coach connaît ce dilemme qui ronge toutes les séances : le temps. On manque de créneaux, on manque de minutes et même quand on en trouve un, on finit toujours par souhaiter un quart d’heure de plus pour boucler ce qu’on avait prévu. Théo et Fred ont abordé ce vaste sujet dans le dernier numéro du podcast Le Jeu. Debrief.
Le QI basket se construit pourtant dans ces détails-là, ceux qu’on n’a pas toujours le loisir de travailler sur le parquet. C’est précisément pour cette raison qu’un accompagnement extérieur devient essentiel.
Dans l'épisode, l’idée revient sans détour : encourager les jeunes joueurs à regarder des matches en entier. Pas seulement les highlights éclatants qui saturent les réseaux, mais un vrai match, du premier au dernier ballon disputé. Peu importe le niveau. Ça peut être les seniors du club, une rencontre d’Euroleague, un match de Pro A ou un duel NBA.
L’important, c’est la continuité. Même un quart-temps complet peut déjà faire la différence. Les générations évoluent, l’attention aussi, mais prendre le temps de suivre le jeu sans coupure, sans montage, reste un apprentissage incomparable.
Pourquoi ? Parce qu’un match n’a rien de linéaire. Il alterne temps faibles et temps forts, passages où l’on subit et moments où l’on domine. Savoir gérer ces oscillations demande une lecture du jeu qui dépasse largement les séquences de dix secondes mises en avant dans les highlights.
Des dynamiques difficiles à percevoir
Quand on observe un match dans sa totalité, on comprend comment une équipe verrouille un run adverse, comment elle capitalise quand elle est dans le bon rythme, comment elle contrôle les possessions qui comptent vraiment. Ce sont des dynamiques impossibles à percevoir quand on ne consomme que l’action finale.
Les joueurs découvrent aussi autre chose : le contexte. Pourquoi un meneur choisit-il ce move à ce moment précis ? Pourquoi un intérieur change-t-il de ligne d’épaule ou prend-il un tir à mi-distance alors que l’action semblait l’amener au cercle ?
Le QI basket, c’est avant tout la capacité à relier une décision individuelle à une situation collective. Et ça ne s’apprend pas uniquement sur un créneau d’entraînement. Nos deux coaches, Fred et Théo, sont d'accord : « Avec ce qu’on a comme temps, on ne suffit pas. » L’accès illimité aux images, en revanche, peut combler ce manque.
Regarder des matches, c’est donc aussi une façon d’absorber la stratégie, la tactique, la technique. C’est apprendre à repérer un timing de coupe, une rotation défensive ratée, un spacing mal tenu. C’est comprendre pourquoi on fait les choses, et pas seulement comment.
Et pour ceux qui veulent vraiment grandir dans le jeu, c’est probablement le meilleur investissement possible en dehors du terrain.
Retrouvez l'intégralité du podcast Le Jeu sur notre chaîne YT et sur toutes les plateformes audio :
