La victoire des Mavs contre Portland (138-133 après prolongation) ne va pas changer leur saison du tout au tout, ni effacer des mois de chaos autour du front office. Mais elle ressemble de plus en plus à quelque chose pour Cooper Flagg. Le rookie enchaîne les prestations solides et, surtout, donne enfin l’impression de prendre le contrôle de sa nouvelle équipe sans être écrasé par le contexte. Antoine et Shaï ont abordé ce sujet dans le CQFR ce matin. Debrief.
Un match qui ressemble à un déclic
Face aux Blazers, Cooper Flagg signe une ligne de stats qui n’a rien de tape-à-l’œil, mais qui dit énormément de son évolution : 21 points, 8 rebonds, 5 passes, 9/16 au tir et la passe décisive en prolongation pour PJ Washington, sur un panier qui fait définitivement basculer le match.
Ce n’est pas juste un rookie qui met des points parce qu’il a des ballons à disposition dans une équipe en galère. On voit un joueur qui commence à organiser, à lire les défenses, à utiliser la présence d’un meneur à ses côtés pour varier les angles d’attaque, sans être cantonné au simple rôle de finisseur.
Au fil des rencontres, on sent que Flagg se détend, prend confiance, enchaîne les bons choix. Il n’est plus seulement “le prospect qui doit tout sauver”, mais un jeune leader qui trouve ses repères dans le jeu à côté de vétérans censés l’aider, pas le plomber.
La chute terrible de Zaccharie Risacher, la réaction des Suns questionne
L’ère post-Nico Harrison change tout pour l’atmosphère
Difficile de dissocier cette montée en puissance du climat autour de la franchise. Le renvoi de Nico Harrison n’est pas qu’une ligne dans un communiqué, c’est le point d’orgue d’un ras-le-bol général, incarné par des soirs à domicile où l’on entendait davantage “Fire Nico” que les encouragements pour les joueurs.
Même Dirk Nowitzki, pourtant peu enclin aux sorties fracassantes, s’était dit dépité par la direction prise, au point de critiquer ouvertement le trade qui avait mis la franchise dans cette situation. Quand ta plus grande légende explique que le deal n’aurait jamais dû être fait et que le GM n’avait plus aucune bonne raison de rester en poste, tu sais que le malaise n’est pas seulement dans les médias.
Pour un rookie comme Flagg, débuter dans cette atmosphère-là, avec une pression permanente, des promesses de compétitivité intenables et un public qui préfère les slogans contre le front office aux chants pour son équipe, ce n’est pas le meilleur cadre. Le simple fait que cette page soit tournée, même si tout n’est pas réglé, semble déjà lui offrir quelque chose que les Mavs n’avaient plus : un peu de sérénité.
Cooper Flagg 21 PTS, 8 REB, 5 AST, 1 STL, 2 BLK, 9/16 FG, 1/3 3FG, 60.6% TS vs Blazers https://t.co/SMLIOqinzF pic.twitter.com/ZAU3fgPwvS
— Basketball Performances (@NBAPerformances) November 17, 2025
Cooper Flagg au centre du vrai projet sportif
Ce match contre Portland confirme surtout une chose : quoi qu’il arrive avec le reste de l’effectif, Cooper Flagg est désormais le centre de gravité du projet.
Les rumeurs autour d’Anthony Davis, la gestion de son absence, les conditions évoquées pour un éventuel trade, les spéculations sur l’avenir de Kyrie Irving, les noms de Daniel Gafford ou Klay Thompson cités comme premiers candidats au départ… tout cela appartient presque à une autre temporalité. Ce sont des dossiers de front office. La réalité du terrain, elle, c’est que Dallas doit d’abord savoir ce qu’ils veulent construire autour de Flagg.
Le match contre les Blazers donne un début de réponse sur plusieurs points. 1. Flagg peut coexister avec un meneur fort sans perdre sa capacité à créer. 2. Il est capable de prendre les bonnes décisions dans le money time, comme sur cette passe pour PJ Washington en prolongation. 3. Il ne fuit pas les responsabilités alors que le contexte reste lourd, entre saison compliquée et pression du marché.
On n’en est pas au stade où on parle d’un futur MVP. Mais on commence à voir un joueur qui peut réellement structurer une attaque, servir de point de fixation, faire jouer les autres et assumer le rôle de visage de la franchise.

Une équipe qui ne gagnera pas beaucoup… mais qui peut construire
Personne ne s’attend à ce que les Mavs se mettent subitement à enchaîner les victoires. Le roster reste bancal, l’avenir d’Anthony Davis est une énigme, celui de Kyrie encore plus et tout laisse penser que Dallas va continuer à perdre plus souvent qu’ils ne gagnent à court terme.
Mais dans ce contexte-là, la priorité est ailleurs. Il s’agit de faire grandir Cooper Flagg dans un environnement qui ne le casse pas. Le voir enchaîner des matchs “complets” comme celui face à Portland, dans un climat un peu moins toxique, est exactement ce dont avait besoin la franchise après le feuilleton Harrison.
Dallas n’a plus besoin de fausses promesses ni de grands discours. Il lui faut du temps, des choix clairs… et un joueur autour duquel bâtir. Ce joueur, au vu de ce qu’il montre déjà, c’est Cooper Flagg.
Retrouvez l'intégralité du CQFR sur notre chaîne YT et sur toutes les plateformes audio :