Dillon Brooks, encore sanctionné… mais nouvelle identité des Suns

Amende ou pas, Dillon Brooks impose une culture plus dure à Phoenix, enchaîne les performances et devient le "villain" qui change l’identité des Suns.

Dillon Brooks, encore sanctionné… mais nouvelle identité des Suns

L’information brute est tombée dans la nuit : Dillon Brooks a écopé d’une amende de 35 000 dollars pour « langage inapproprié envers les arbitres ». La sanction fait suite à un échange tendu avec l’arbitrage  lors de la fin de rencontre face aux Wolves (voir détails plus bas).

Selon Sports Illustrated, la NBA a considéré que Brooks avait dépassé la limite verbale fixée par le règlement. L’affaire pourrait passer pour un nouvel épisode de son image sulfureuse… sauf que cette fois, elle raconte autre chose.

À Phoenix, personne ne découvre son tempérament. Mais plutôt que de parler d’immaturité, cette séquence met en lumière la fonction qu’il occupe désormais : le guerrier de service, celui qui refuse de reculer d’un centimètre.

Kendrick Perkins l’a résumé avec une phrase qui fait écho à ce début de saison : « Dillon Brooks a été beaucoup critiqué par beaucoup de gens, moi y compris, mais cet homme a changé la culture des franchises depuis son arrivée dans la ligue. »

C’est précisément ce qu’il est en train de faire dans le désert : donner à cette équipe un profil plus dur, moins poli, moins "gentil". Pendant des années, les Suns ont souffert d’une étiquette trop soft dans les moments chauds. Avec Brooks, ce n’est plus le cas. Et ses coéquipiers adorent ça !

Devin Booker confirme : « Partout où il est passé, il a aidé une équipe à développer son identité. Chaque soir, il peut y avoir des altercations, des disputes, mais cela peut soit souder une équipe, soit la diviser. »

Interrogé sur l'amende et sur ce qu'il avait dit aux refs pour mériter cette sanction, Dillon a simplement répondu : « Je leur ai juste dit qu'ils étaient nuls. »

Quant aux joueurs des Wolves et notamment Reid et Edwards avec lesquels il s'était bien accroché, il a simplement expliqué : « Ils ont parlé trop tôt mais j'adore ça. Quand les gars deviennent trop confiants et que la pression commence à monter, leurs yeux s'agrandissent et ils commencent à avoir peur. Celui qui parlait trop a commis les deux pertes de balle et raté le tir. » Une spéciale dédicace pour Anthony Edwards.

« Mon énergie est contagieuse. Ça pousse les gars à être infatigables, » A t'il ajouté après la victoire de cette nuit. « On est en train de transformer cette organisation très vite. On gagne des matchs et on joue avec le cœur. On est une meute de chiens. On joue dur chaque soir, même quand il manque des joueurs. »

Un “villain” assumé qui change le ton

Au-delà du caractère, les chiffres racontent une montée en puissance spectaculaire. Brooks est devenu le joueur le plus rapide de l’histoire de Phoenix à dépasser les 200 points et les 25 tirs à trois points. Cette nuit encore, il a terminé meilleur marqueur des Suns dans la victoire face aux Spurs, confirmant son rôle central dans l’élan actuel.

« C'est l'un des plus gros bosseurs que je connaisse, » déclarait Devin Booker à propos de son coéquipier.

Sur les cinq derniers matchs, il tourne à plus de 25 points, plus de 3 rebonds, plus de 2 interceptions, une efficacité au tir supérieure à 50% et un volume de jeu au-delà des trente minutes par rencontre. Son adresse extérieure, autour des 37%, participe à l’espacement offensif et ouvre des couloirs à ses coéquipiers.

« Oui, ça me rend fier. Ça montre que mon énergie déteint sur tout le monde, » précise t'il. « Je suis à la salle de sept à neuf, même pendant la saison. Je travaille mes tirs, mes spots, mes post-ups, et surtout mon trois points. Je veux être grand cette année. Je fais des sacrifices, je mets mon corps à l’épreuve, et ça paie. »

Ce qui frappe aujourd’hui, c’est que son agressivité n’est plus seulement gestuelle, elle sert le collectif. Dillon Brooks défend haut, provoque, assume le rôle du méchant et libère mentalement un groupe qui avait besoin de dents. Cette culture de la confrontation, qu’il incarne sans complexe, crée une forme de résistance que Phoenix n’avait pas toujours su montrer dans les dernières campagnes. Le message envoyé à la ligue est limpide : les Suns ne se contentent plus de jouer juste. Ils jouent dur.

« On a faim. Moi particulièrement, je suis affamé. »

La saison est longue, l’amende ne changera rien à cela. Si Phoenix voulait un joueur qui ne lâche rien, même quand la tension déborde, ils l’ont trouvé.

Pour ceux que ça intéresse, voici une explication détaillée de l'altercation entre Brooks et les Wolves en images :