Draymond Green, l’âme qui a fait défaut aux Warriors

L'absence d'un joueur s'est rarement autant faite sentir dans un match des Finales NBA. Draymond Green a sans surprise beaucoup manqué aux Warriors cette nuit.

Draymond Green, l’âme qui a fait défaut aux Warriors
Draymond Green s'était probablement imaginé la soirée idéale : un match de baseball au stade des A's d'Oakland, une petite marche digestive jusqu'à l'Oracle Arena voisine pour assister à la deuxième mi-temps de la rencontre entre les Warriors et les Cavs, et enfin des scènes de liesse dans le vestiaire californien pour fêter un deuxième titre de champion NBA. Malheureusement pour l'intérieur suspendu, son équipe s'est inclinée à domicile et se voit contrainte d'embarquer à nouveau pour un vol en direction de l'Ohio. [caption id="attachment_328406" align="alignleft" width="318"] Draymond Green, ce MV-Pee...[/caption] Green aura tout de même réussi à se faire remarquer dans ce game 5. D'abord par sa présence dans les toilettes de l'Oracle Arena à la mi-temps, déclenchant un attroupement et des chants "MVP ! MVP" à sa gloire (être acclamé même alors que l'on vient simplement d'uriner est l'un des privilèges de la vie d'athlète...), puis par son absence sur le parquet. Car sans enlever le moindre mérite à une équipe de Cleveland qui a disputé une partie époustouflante, LeBron James et Kyrie Irving en particulier, les Warriors ont clairement pâti de l'impossibilité d'aligner Draymond Green.
"Il n'y a aucune excuse, nous devons être bien meilleurs que ça et nous avions l'opportunité de gagner même sans Draymond. Après, bien évidemment qu'il y a un vrai vide quand il n'est pas là...", a reconnu Shaun Livingston.
[superquote pos="g"]Lue : "Evidemment que ça leur a fait mal..."[/superquote]Ce vide a contraint Steve Kerr a adapté ses plans. Sans surprise, c'est d'abord un cinq avec Andre Iguodala et Harrison Barnes sur les postes 3 et 4 qui a fait face aux Cavs. Jusqu'à la pause, rien n'a été alarmant puisque les deux équipes sont rentrées au vestiaire à égalité (61-61). La blessure d'Andrew Bogut (sans doute assez sérieuse) au genou a ensuite décidé Kerr a opté pour du small-ball à outrance (pour ne pas dire du midget-ball...), avec un line-up Curry-Thompson-Livingston-Iguodala-Barnes qui aurait fait bondir les puristes il y a 40 ou 50 ans. Après deux séquences peu concluantes, ce sont Festus Ezeli et l'énergique Anderson Varejao qui ont apporté un peu plus de taille à Golden State, là aussi avec un succès mitigé. Aucun membre de cet effectif pourtant large et talentueux n'a finalement les caractéristiques pour pallier une défection de Green et perturber LeBron James comme ce dernier est capable de le faire.
"C'est notre général à l'arrière et il est précieux dans sa manière de visualiser tout le terrain. Ce soir, on a dû utiliser une rotation différente et il a fallu s'adapter sur le tas pour gérer les matches-up différents. On n'a tout simplement pas exécuté ces nouveaux plans comme il le fallait", a expliqué Stephen Curry.

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Si le mot d'ordre chez les Warriors était de minimiser au maximum l'absence de Draymond Green pour ne pas mettre en péril la philosophie en vigueur au sein du groupe, Tyronn Lue, le coach des Cavs, n'a pas manqué de souligner ce facteur décisif à ces yeux.
"J'ai toujours dit que Draymond Green était le meilleur de la ligue en ce qui concerne la lecture des aides, des triples switches et des mismatches. Il sait quand y aller et quand ne pas y aller. Par dessus ça, c'est un contreur sous-coté et un type qui peut défendre du poste 1 au poste 5. Evidemment que ça a fait mal à leur défense..."
Avec le probable forfait de Bogut pour le game 6 dans la nuit de mercredi à jeudi, Green risque d'avoir encore plus de responsabilités que d'habitude dans la peinture. Ce sera le moment pour lui de prouver qu'il est bien l'âme et le joueur le plus important d'une équipe que l'on avait rarement vu aussi orpheline depuis le début de sa domination sur la NBA.