Après 12 saisons sur les parquets de NBA, Evan Fournier a débarqué en Grèce avec la ferme intention de tout casser. Il l'a fait. Pour son plus grand bonheur et celui des fans. Dans une belle interview accordée à la chaîne TV Monaco, il raconte une acclimatation express à l’Olympiacos, un lien très fort avec les supporters et une ambition claire : rester, gagner, transmettre. Entre moments d’émotion et lucidité sportive, il déroule une vision sur lui et son avenir sans ambiguïté.
Un accueil qui change tout
La scène, il ne l’avait pas imaginée. “Je m’y attendais pas… en arrivant, on m’a dit qu’il y avait du monde, mais je me rendais pas compte à quel point.” Joueur plutôt réservé, il décrit un choc très positif : “Je suis quelqu’un d’assez réservé, plutôt timide… et de voir autant de monde m’accueillir, c’était particulier. Surtout “un jour de semaine… à une heure du matin”. Ce bain d’amour sert de déclic : “Ils m’ont donné et montré tellement d’amour, de respect que tout de suite, ça m’a mis à l’aise.”
Prendre sa place, puis s’exprimer
Le contexte, il l’aborde simplement : “Je suis arrivé avec beaucoup d’humilité… tu arrives dans un groupe qui se connaît, qui a beaucoup de vécu… Je voulais m’intégrer.” Les “deux premiers mois” sont une phase d’apprentissage, un peu “en retrait”, puis les gros matchs font remonter la voix : “Au fur et à mesure… j’ai commencé à de plus en plus m’exprimer.”
La relation avec le public devient un moteur : “Ils me donnent beaucoup d’amour… je me bats pour leur club, je donne tout. C’est “agréable d’être apprécié pour sa personne”, confie-t-il, avant de préciser sa boussole : “Je suis quelqu’un de très intense, très passionné… ça me donne envie de faire encore plus.”
Prolongation assumée, page Paris tournée
Le choix de prolonger à Athènes est clair : “J’ai prolongé parce que je me sens très bien ici et que j’ai envie de terminer ma carrière ici. Je sais pas si ça se passera comme ça, mais c’est l’objectif. On voulait gagner. On l’a pas fait, donc je ne peux pas partir tant que cet objectif n’est pas réalisé.”
Interrogé sur Paris, il acte le virage : “Je pense que la page Paris est tournée. … Eux veulent partir dans une autre direction, jouer jeunes… c’est respectable. Vu comment ils jouent, je pense que c’était mieux pour moi d’être ici.”
Evan Fournier champion et ennemi public des fans du Pana
La peine d’Abu Dhabi et une philosophie de la défaite
Le Final Four manqué reste vif : “De la déception… je vois nos milliers de fans… ils dépensent de l’argent, de l’énergie, du temps et de ne pas leur avoir donné le titre, ça m’a donné beaucoup de peine.”
Sans fatalisme, mais sans roman : “Tu peux tirer des enseignements, il y a du positif et du négatif. Je ne suis pas partisan pour dire qu’il faut perdre pour gagner. Une occasion ratée, c’est une occasion ratée.” La saison se termine mieux, avec le titre national : “Vu que je suis professionnel… oui” c’est un premier grand titre perso, “pour vivre des moments comme ça, c’est extraordinaire.”
Renaissance en Grèce, routine de pro
De retour au premier plan européen, il parle d’une respiration retrouvée : “J’ai pu me retrouver… je rejoue des gros matchs à très haute intensité… où je peux vraiment être moi-même.”
Seize ans après ses débuts, la règle d’or est simple : “Le plus important… c’est de trouver une routine qui va t’emmener le plus haut possible et de s’y tenir. Faut pas se concentrer sur la destination, mais sur ce que tu as à faire au quotidien… ce sont les petits détails qui font de grands changements.”
Équipe de France : transmission et patience
Campagne suivie “derrière l’écran”, avec “frustration”, mais perspective constructive : “On est tous déçus, le groupe était très jeune, ça va servir.” Il insiste sur l’équilibre d’un vestiaire : “C’est important d’avoir un spectre d’âge… pour la transmission, pour l’expérience.” Pour 2027–2028, pas de promesse creuse : “Je ne me projette pas encore… step by step. On a une très belle équipe… le fil entre gagner et perdre est très fin… je ne suis pas inquiet.”
Et après ? Le retour à la maison… un jour
La trajectoire personnelle est limpide : “Bien sûr” qu’il rentrera à Paris “dès que c’est fini”, avec, espère-t-il, “plein de trophées”.

Il répond toujours présent, tu peux aller au feu avec lui !
Et puis, il parle, il ouvre sa gueule et il assume sur le terrain.