C’est l’heure, les Knicks doivent mettre Ntilikina dans le cinq

Avec la blessure de Kristaps Porzingis, les New York Knicks ne doivent se concentrer que sur un seul objectif : tanker et développer Frank Ntilikina à la mène.

C’est l’heure, les Knicks doivent mettre Ntilikina dans le cinq
Entrons tout de suite dans le vif du sujet. Il est temps que les New York Knicks se regardent longuement dans une glace, acceptent leurs défauts et se mettent à bosser pour préparer un avenir plus brillant. Autrement dit, il est temps que les dirigeants comprennent que cet effectif n’est absolument pas en mesure de jouer les playoffs et qu’il serait même presque contre-productif de s’entêter à chasser le tableau honorifique des 35 victoires. En NBA, c’est la place du con. Celle de l’organisation qui n’accroche pas le top huit de sa Conférence et se retrouve aussi exclue du top huit à la draft. C’est le chemin (enfin, le mur) vers lequel les Knicks se dirigent tout droit en s’efforçant d’être semi-compétitifs depuis le début de la saison. Que le management refuse d’afficher au grand jour le projet de reconstruction pour ne pas froisser les ambitions (trop hâtives) de Kristaps Porzingis, soit. D’accord. Mais maintenant que le Letton est à terre, il faut arrêter de jouer les timides. Avec sa seule star, New York ne figurait pas parmi les dix meilleures équipes à l’Est. Sans elle, c’est juste mission impossible. Alors changement de plan : tanking ! Oui, le mot est proscrit, entaché par les Philadelphia Sixers de Sam Hinkie (en attendant, eux sont dans le top huit aujourd’hui). Mais il n’y a rien de mal à saboter le dernier mois de la saison régulière. Les équipes qui se sentent incapables d’accrocher les playoffs le font chaque année. Et ce depuis des décennies. Il y a exactement neuf formations avec un bilan moins flatteur que celui des Knicks. Sans Porzingis, et avec des ajustements nécessaires, la franchise de la grosse pomme peut espérer piocher parmi les six ou sept premiers choix lors de la draft. Pour rappel, la prochaine cuvée fait encore plus saliver les scouts que la classe de rookies 2017. Une promotion qui a vu des Jayson Tatum, Donovan Mitchell, Lonzo Ball ou encore Lauri Markkanen débarquer en NBA. Un autre rookie, moins en vue par rapport aux joueurs cités mais déjà fortement apprécié à NYC. Frank Ntilikina. Le « French Prince ». « Frankie Smoke ». Depuis plusieurs mois, les dirigeants et les coaches des Knicks s’accordent tous à dire que le gamin a un avenir brillant en NBA. OK. Il est temps alors de vraiment lui donner sa chance. Pas dix minutes par-ci, une demi-heure par-là. Oui, les rookies doivent faire leurs preuves et gagner leur place. Mais pas dans une équipe en reconstruction. C’est pourtant bien la situation des Knicks à l’heure actuelle : ils repartent de zéro, ou presque.

Frank Ntilikina mérite d'être titulaire

Quelque part, le Français a déjà gagné sa place. Il défend mieux que le chevronné Jarrett Jack. Il est plus collectif que l’artilleur Trey Burke. Les coaches n’ont aucun intérêt à faire jouer un vétéran comme Jack ou un joueur anciennement prometteur comme Burke. Répétons-nous : la course aux 35 victoires est inutile et il y a une belle différence entre un sixième et un onzième pick à la draft (enfin, pas toujours, mais la chute de talents est souvent évidente). Le poste de meneur est le plus délicat à maîtriser en NBA. Cela prend du temps. Cela demande beaucoup d’erreurs. Des périodes difficiles. Des balles perdues. Mais donc aussi beaucoup d’opportunités. Même les superstars comme John Wall ont mis plusieurs saisons – parfois jusqu’à cinq – pour vraiment apprendre à faire jouer leur équipe correctement. Faire gagner tout en jouant à la mène, c’est un véritable défi. Que les Knicks arrêtent donc de perdre leur temps. Frank Ntilikina n’a que 19 ans. C’est vrai. Mais justement. En lui donnant les clés de la gestion, et donc une place dans le cinq, New York prendrait de l’avance sur son projet. Une fois remis de ses douleurs aux genoux, l’ancien joueur de la SIG aurait plusieurs semaines pour accumuler de la confiance et des repères avec un temps de jeu important. Pas besoin d'aller chercher un Elfrid Payton au Orlando Magic juste pour continuer cette quête de la neuvième place. Peu importe si l’équipe perd un paquet de matches (sachant que les Knicks sont bien plus forts en défense avec Ntilikina sur le terrain). Ce n’est plus du tout l’objectif sur cette fin de saison. Et ça, il va vraiment falloir que toute l’organisation le comprenne.