26.8 ans de moyenne d'âge et le meilleur joueur du monde
Première pièce à conviction : ce groupe extrêmement dominateur (l’exercice 2014-2015 dans son ensemble et le 16-0 pour démarrer cette saison le prouve) est jeune et a encore de belles années devant lui. Le meilleur joueur de l’équipe, Stephen Curry, n’a que 27 ans et est en perpétuelle progression. On l’imagine bien continuer dans cette voie encore quelques années avant que le poids des ans ne pèse un peu sur son talent. Autour de lui, les autres éléments-clés n’ont que 25 ans (Draymond Green et Klay Thompson), 23 ans (Harrison Barnes) ou la petite trentaine (Andrew Bogut et Andre Iguodala). Les 15 joueurs du roster affichent une moyenne d'âge de 26.8 ans alors que le coach Steve Kerr n’a lui qu’une année sur le banc à son actif et donc encore le temps de s’améliorer aussi. [superquote pos="d"]Les bookmakers commencent à établir des cotes sur une saison sans défaite.[/superquote]En gardant le même noyau dur et en procédant à quelques retouches nécessaires de temps à autre comme l’ont toujours fait les plus grandes équipes de l’histoire, Golden State a les ingrédients pour gonfler son palmarès de façon très significative et rêver de back to back ou de three-peat. La façon dont cette équipe efface des records et surclasse toutes les autres sur le plan statistique va dans ce sens. Potentiellement, ces Warriors 2016 ont les cartes en main pour battre le bilan global des Bulls 96 (72-10), s’accaparer la plus longue invincibilité à domicile (44 de suite, là aussi par les Bulls 96) et rendre obsolètes d’autres marques importantes. Les bookmakers commencent même à discrètement établir des cotes sur une saison immaculée, sans la moindre défaite… Lorsque l’on pense aux plus grandes équipes de tous les temps, on les associe forcément aux stars qui les ont incarnées. Les équipes de légende ont souvent eu le meilleur joueur de sa génération dans leurs rangs. Les Celtics avec Bill Russell, les Lakers avec Jabbar puis Magic, etc... Jusqu’à l’an dernier, et même après son titre de MVP, personne ne mettait Stephen Curry sur le même plan que LeBron James ou Kevin Durant, généralement considérés comme les deux meilleurs basketteurs du monde, indifféremment des résultats de leurs équipes respectives. Aujourd’hui, Stephen Curry a chamboulé cette hiérarchie. On touche du bois pour qu’il ne soit pas freiné par une blessure ou un autre impair, mais le meneur All-Star n’est pas qu’un shooteur capable de rendre une équipe compétitive sur une saison miraculeuse. Curry domine son sujet et personne n’a pour le moment trouvé le moyen de limiter réellement son impact ou de l’empêcher de rayonner sur tout un groupe. Si on parle beaucoup de la dynamique collective des Warriors, le Baby-faced Assassin est lancé sur des bases individuelles phénoménales, notamment à 3 points où il devrait annihiler son propre record de 286 paniers extérieurs réalisé l’an dernier. A l’heure de ces lignes, Stephen Curry était sur les traces d'une saison à… 405 shoots à 3 points convertis. On aime évidemment LeBron et KD, mais les deux hommes ont quelques longueurs de retard sur leur contemporain à l'heure actuelle, Curry s'étant approprié ce titre officieux en quelques mois.Le small ball, ce système qui les mènera loin
Parmi ceux qui ont connu l’ivresse des victoires à répétition, Kobe Bryant est plutôt optimiste quant à la poursuite de cette domination.des Warriors."Le plus difficile lorsque l’on défend son titre, c’est de ne pas se complaire dans ce que l’on a déjà. Cela n’a pas l’air d’être un problème pour eux. Il y a la santé aussi, mais ils ont les joueurs pour battre le record de victoires consécutives. Leur système et leur soif de vaincre sont adaptés pour conserver leur titre", explique le Black Mamba sur ESPN.[html]Rien n'y personne n'a trouvé la parade pour empêcher leur small ball de prospérer.[/html]Quand Kobe parle du « système » des Warriors, il évoque bien entendu le small ball que personne n’avait poussé aussi loin auparavant. Don Nelson lui-même n’a probablement pas imaginé qu’une équipe puisse être aussi performante avec des joueurs aussi polyvalents et capables de casser la notion de poste et les attributions défensives les plus logiques. Au même titre que l’on se rappellera toujours du Showtime des Lakers, du Triangle des Bulls et de l’extra-passe permanente des Spurs, on n’oubliera probablement jamais ce small ball des Warriors. Rien n'y personne n'a trouvé la parade pour empêcher le line-up Curry-Thompson-Barnes-Iguodala-Green de prospérer malgré le net désavantage de celui-ci en termes de gabarit. Lorsque Steve Kerr, ou Luke Walton en attendant le retour du premier, a besoin de combler un retard ou de faire le trou au tableau d'affichage, il n'a qu'à décaler Draymond Green au poste 5 et faire entrer Andre Iguodala au détriment d'Andrew Bogut. L'effet est immédiat et presque constamment dévastateur pour des équipes au schéma de jeu plus traditionnel avec un "grand" dans la peinture. Les statistiques avancées sont un outil assez récent, mais on doute que beaucoup de 5 aient eu des chiffres aussi probants que celui-ci auparavant. Depuis le début de la saison, en 56 minutes partagées sur le parquet, les cinq cités plus haut ont shooté à 64.6% en global, à 66% à 3 points, ont un différentiel au rebond de +11 et un ratio assist/turnover de 46-13... On ne veut pas leur porter la poisse, mais à ce rythme et en conservant ce qui fait leur force, les Golden State Warriors marqueront durablement la mémoire collective.
Le classement non-officiel des meilleures équipes de l'histoire
- Chicago Bulls 1995-1996
- Los Angeles Lakers 1986-1987
- Boston Celtics 1985-1986
- Detroit Pistons 1988-1989
- Boston Celtics 1964-1965
- Los Angeles Lakers 1971-1972
- Chicago Bulls 1991-1992
- San Antonio Spurs 2013-2014
- Philadelphie Sixers 1982-1983
- Los Angeles Lakers 2001-2002 ? Golden State Warriors 2015-2016