Guerschon Yabusele, objectif Draft

Auteur d'une belle saison avec Rouen, Guerschon Yabusele espère bien voir son nom appelé lors de la prochaine Draft.

Guerschon Yabusele, objectif Draft
Au soir du 23 juin, Guerschon Yabusele risque fort d’être animé par tout un mélange d’émotions. Ce jour-là il sera en effet au Barclays Center de Brooklyn pour assister à la Draft en espérant qu’une franchise le retienne. Mais avant que le rêve de NBA ne se transforme en réalité, il y a eu et il y aura encore un long chemin à parcourir pour le natif de Dreux. La décision d’aller à la Draft, elle, a été prise assez tôt. « J’y pensais au début de la saison mais je me doutais que ça dépendrait de ce que j’allais faire pendant la saison ». « En début d’année il restait sur une performance très positive à l’Eurocamp de Trévise où il avait vraiment surpris les gens » précise Olivier Mazet son représentant. Lors de ce camp, qui regroupe certains des meilleurs prospects mondiaux, l’intérieur avait en effet épaté avec des moyennes de 20 points et 6,7 rebonds sur les trois rencontres disputées avec les U20 tricolores. Cependant il restait une interrogation concernant la manière dont il allait réagir dans le contexte adulte de la Pro A avec Rouen et non plus face à des jeunes de sa classe d’âge. « Il a eu un début de saison normal pour un joueur de son type ; il a eu ensuite un temps d’adaptation par rapport à la Pro A », explique ainsi son agent. Aussi Yabusele a été régulièrement observé, scruté par des scouts tant à l’entraînement qu’en match. « Je savais qu’il y’en avait mais je ne changeais pas mon jeu pour autant. J’essayais de donner le plus d’agressivité possible, d’énergie. Je ne me disais pas qu’il fallait que je shoote tous les ballons. Je sais que ça allait être en fonction du match et du travail collectif ». Pas simple également quand on a seulement 20 ans de gérer à la fois des ambitions personnelles à des objectifs collectifs de club. Mais l’intérieur a pu profiter des conseils prodigués par des joueurs d’expérience comme Alain Koffi ou Solo Diabaté pour y faire face. « Tous les joueurs qui étaient là et qui avaient un peu d’expérience m’ont expliqué pas mal de choses. On parlait pas mal sur et en-dehors du terrain ». Malgré un contexte difficile qui a vu Rouen rejoindre finalement la Pro B à l'issue de la saison régulière, Guerschon Yabusele a toutefois pu tirer son épingle du jeu. Olivier Mazet explique ainsi que lorsqu’il a « a commencé à prendre la mesure de la Pro A et à performer les gens ont commencé à se dire qu’il était capable d’augmenter son niveau d’intensité et d’exprimer ses qualités athlétiques contre des gars comme ça, il y’a eu un intérêt de plus en plus grandissant. Le fait que sur des séquences il arrive à marquer à trois points, enchaîner sur des transitions et des contre-attaques, jouer sur le poste bas, prendre des mecs sur le drive… On arrive de plus en plus à percevoir ce qu’il pourrait être ». Sur le plan des statistiques il est d’ailleurs le meilleur rouennais avec 11,5 points et 6,8 rebonds de moyenne pour 15 d’évaluation (ce qui le place au troisième rang chez les joueurs français). Mais si l’on ne regarde sa fin de saison qu'entre les 29 et 34e journées, les chiffres sont encore plus impressionnants avec 19,7 points et 7,8 rebonds de moyenne pour 24,2 d’évaluation. Pour y arriver, Guerschon Yabusele a su saisir sa chance suite notamment au départ en cours de saison de l'américain Devin Searcy, ce qui a conduit à le propulser encore un peu plus sur le devant de la scène. « Il faut grandir et apprendre vite. Je n’ai pas eu le temps de penser à autre chose » reconnait-il après coup.

Jouer en NBA ? « Un rêve »

Résultat sa côte a augmenté. Dans les prévisions il est annoncé à la 29e place par nbadraft et à la 34e par draftexpress. S’il s’intéressait au début à ces prédictions, Guerschon Yabusele a vite mis cela de côté. « Je ne regarde pas trop ce qu’on dit sur moi, les prédictions etc On m’en parle. J’ai des amis qui suivent ça et qui m’en parlent. Au début de l’année c’est quelque chose que j’aimais bien regarder. Après je sais que ça ne servait à rien. Je pensais surtout à la situation avec Rouen, à maintenir le club en Pro A qu’à regarder les prédictions de la draft ». Il ne lui sert de toute façon à rien de s’enflammer car « la plupart des gens savent que le processus de draft est une grande partie de poker-menteur » souligne son agent. « Jusqu’au dernier moment tout le monde te semble intéressé. La vérité c’est qu’il y’a pleins de paramètres qui rentrent en ligne de compte. Il y’a pleins de choses qui peuvent se passer avec les trades etc… On arrive à palper l’intérêt de certaines franchises qui sont venues de nombreuses fois voir Guerschon tant les scouts que les assistants-GM, voir le GM. Ça ce sont quand même des révélateurs assez forts ». Pour maximiser ses chances de bien figurer lors de la prochaine grande loterie du 23 juin, Yabusele va avoir le droit à un programme bien défini. « Il va prendre l’avion pour Los Angeles le 15. Il va avoir six/sept jours de préparation physique et de travail préparatoire aux work-outs. L’idée c’est de le familiariser le plus possible avec ce qu’il va devoir faire pendant les work-outs car ça va être quelque chose de complètement nouveau. A partir du 22/23 il va commencer une série de sept ou huit work-outs sur quinze jours jusqu’au camp de Trévise (du 10 au 12 juin). On ne peut pas en faire plus pour des considérations de récupération, de voyage ». Appréhender un contexte fortement concurrentiel et un peu inconnu est sans doute ce qui sera le plus compliqué pour Guershon Yabusele. Mais pour l’intérieur cela est plus stimulant qu’autre chose. « Cet environnement c’est stressant mais c’est du bon stress. Aller en NBA c’est un de mes rêves donc je suis super motivé. Je suis pressé, j’ai vraiment hâte d’y être. J’ai envie de montrer que j’ai l’énergie, que je peux jouer là-bas ». A lui de s’en donner les moyens mais tout est, pour le moment, bien parti. Crédit photo : Ann-Dee Lamour