Rejoignez l’ordre de Bennedict Mathurin avant qu’il ne soit trop tard

Vite, vite, vite, montez dans le wagon Bennedict Mathurin avant qu'il n'y ait plus de place. Le rookie des Pacers est un crack.

Rejoignez l’ordre de Bennedict Mathurin avant qu’il ne soit trop tard

L’Ordre des Trinitaires, dit des Mathurins, est l’un des plus anciens de l’Eglise Catholique. Depuis le treizième siècle, il se charge de libérer les captifs et d’aider les oppressés. Alors dit comme ça, ça n’a évidemment rien à voir avec le basket. Mais cette mission, cette définition, pourrait coller avec les ambitions de Bennedict Mathurin. Le jeune homme de 20 ans n’est pas venu en NBA pour se dévouer à la cause des opprimés. Quoique presque. Il est l’un des principaux motifs d’espoir des Indiana Pacers, une franchise chargée d’Histoire mais qui passionne peu. Il est l’une des raisons de penser que l’équipe retrouvera bientôt la lumière.

Nouvelle pépite du Canada et fierté de Montréal

Moins d’une semaine de compétition et trois petits matches, c’est évidemment peu pour vraiment jauger d’un joueur ou d’une formation NBA. Les conclusions hâtives sont monnaie courante à cette période de la saison. Mais il suffit de regarder un peu les Pacers – et ils vont être de plus en plus à le faire à force de tomber sur les highlights du rookie – pour comprendre que le garçon originaire des quartiers chauds de Montréal dispose d’un vrai potentiel bien intrigant.

Déjà auteur d’une présaison réussie (19,8 points), il semble monter en puissance à chacune de ses sorties depuis. 19 points lors de ses débuts officiels. Puis 26. Et enfin 27 samedi soir, en menant Indiana au succès contre Detroit (124-115). Une première victoire après 12 défaites de suite – à cheval sur les deux saisons – pour les Hoosiers. Une performance décisive donc. Les Pistons menaient de 4 points à la pause mais les Pacers ont inversé la tendance dans le troisième quart-temps, remporté 36 à 23, grâce notamment à 3 paniers primés de Mathurin inscrits en moins de 3 minutes.

Bennedict Mathurin, la bonne pioche qui fait du bien

« Il joue comme un vétéran. Pour un scoreur, il sent bien le jeu. Il est patient », déclarait son coach Rick Carlisle après coup.

Bon, cette formulation fait un peu cliché. Il ne joue pas non plus comme un ancien qui a tout compris. Il fait encore des mauvais choix en attaque. Après tout, ça reste un débutant. Mais un débutant qui apprend vite. Ses caractéristiques sont celles d’une star en puissance. Il est très athlétique, costaud pour son âge et il sait se servir de son corps pour aller scorer de près. Ce qui lui vaut des comparaisons flatteuses avec Dwyane Wade par exemple.

CQFR : Luka Doncic trop rapide, les Sixers n’y arrivent pas

« Mon style convient mieux à la NBA. Je n’avais pas réalisé à quel point j’étais fort pour monter au panier jusqu’à que je joue ici. C’est l’un de mes atouts, même si ma vraie force, c’est le tir. Les joueurs vont commencer à penser que ma force c’est d’aller au panier, mais ils vont me donner de l’espace et je vais commencer à tirer »

Ce serait le package intégral. C’est vrai que sa mécanique de tir est fluide. Et pour l’instant, il met dedans. Il a converti 11 de ses 21 tentatives lointaines (52%). Le pourcentage devrait baisser au fur et à mesure de la saison mais la base est solide. Cette adresse extérieure sera une clé. S’il se maintient à ce niveau, ça va complètement débloquer son jeu offensif et il aura de plus en plus d’espace.

« Les possibilités sont incroyables avec lui. Il a des atouts que personne d’autres n’a dans notre équipe. Super pick pour nous. Les dirigeants ont fait du super boulot », estime Carlisle.

Le backcourt sexy le plus sous-estimé de la ligue ?

Le plus intéressant, c’est que malgré toutes ses qualités de slasheur, Bennedict Mathurin paraît en mesure de jouer aussi sans le ballon. En complément d’un autre playmaker. C’est évidemment le plan à Indiana, où Tyrese Haliburton s’affirme maintenant comme le franchise player. Son jeune coéquipier peut couper dans le dos de la défense quand celle-ci se concentre sur le meneur. Il est aussi très efficace quand il s’agit d’attaquer en dribble après un premier décalage, quand se vis-à-vis auront déjà été fixés par Haliburton. Il sait exploiter le moindre espace.

La paire est complémentaire. Peut-être plus que d’autres backcourts mieux cotés. Le zéro et le double zéro. Mieux vaut ne pas les mettre trop ensemble, les Pacers ont des matches à perdre. En plus, ils ont déjà l’air d’être complices. En 52 minutes passées ensemble sur le terrain, leur équipe affiche un différentiel de +11 sur 100 possessions. Très fort pour une équipe qui est dominée dans l’ensemble chaque soir ou presque. Toutes les autres lineups de deux joueurs avec plus de 35 minutes communes ont des +/- largement négatifs. Cette association va faire des étincelles. Imaginez seulement un Victor Wembanyama alimenté par les deux bonhommes…

D’ailleurs, en évoquant le tanking, il est fort probable que Buddy Hield ne finisse pas la saison à Indianapolis. Ce qui laisserait à Bennedict Mathurin une place dans le cinq majeur. Ça l’éliminerait éventuellement de la course au 6th Man – qu’il ne peut probablement pas gagner sans qu’Indiana soit mieux classé – mais ça ferait de lui un sérieux candidat au ROY. Vous savez ce qu’il vous reste à faire d’ici là : rejoignez l’ordre.