Isaac Bonga vient de boucler un EuroBasket majuscule : meilleur défenseur du tournoi et homme du match en finale, avec 20 points (4/4 à trois points) et des séquences décisives dans le money-time. De quoi relancer une question devenue inévitable : reverra-t-on l’ailier allemand en NBA dès l’an prochain ?
Au sortir de la finale, interrogé par Meridian Sport, Bonga a lâché plusieurs phrases qui résument son état d’esprit. « C’est fou. Je ne sais pas comment décrire, mais c’est complètement fou. Le sentiment est merveilleux », souffle-t-il. Sur sa fin de match en feu : « Je ne sais pas… Quand tu crois au travail que tu as fourni, quand tu crois en toi, alors il est écrit que ce genre de moments arrive. Tout était écrit. Même la manière dont on l’a gagnée. On était derrière, mais on a montré le caractère de cette équipe ». Et encore : « Il n’y a jamais eu un moment où on s’est dit : “Oh, mon Dieu, c’est fini.” À chaque run adverse, on savait que c’est comme ça que ça joue : il fallait juste être encore plus agressifs et jouer avec confiance ». Puis le constat collectif : « Nous avons été implacables… Surtout dans le dernier quart-temps, on a vu notre force mentale ».
La question NBA est venue aussitôt, d’autant qu’on lui rapporte qu’en coulisses Franz Wagner lui aurait glissé qu’il devait y retourner. Isaac Bonga a esquivé avec un sourire : « Ça, c’est pour que vous ayez de quoi parler », avant de rappeler le fait brut : il est sous contrat avec le Partizan. « Maintenant, je veux juste profiter avec mes frères ici, appeler ma famille, et on verra ensuite », conclut-il. Autrement dit : aucun effet d’annonce, mais aucune porte fermée non plus.
Le contexte contractuel compte. Bonga a prolongé avec le Partizan jusqu’en 2027 au début de l’été. Les médias spécialisés ont toutefois précisé que l’accord inclut une clause NBA, et que plusieurs franchises suivent son dossier malgré l’extension. Concrètement, cela signifie que la piste d’un retour reste juridiquement ouverte lors des fenêtres estivales, sous réserve de respecter les modalités et échéances prévues par la clause. Dit autrement : 2026 apparaît comme une fenêtre très plausible si aucune opportunité concrète ne s’ouvre tout de suite après l’Euro.
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Défenseur élite sur l’homme, Isaac Bonga est un profil recherché en NBA
Sur le plan sportif, l’argumentaire en faveur de la NBA n’a jamais été aussi solide. À Riga, Isaac Bonga a prouvé qu’il pouvait être un “wing” élite sur l’homme, capable de switcher 1-4, de gagner des rebonds disputés et — point crucial — de rentrer ses tirs ouverts. Sa sélection de tirs a été exemplaire en finale (4/4 de loin), et c’est surtout la constance de son activité qui a fait la différence sur tout le tournoi, jusqu’à ce titre de Best Defensive Player inaugurant le palmarès de la récompense. Dans une ligue qui cherche en permanence des profils 3-and-D crédibles capables de survivre en playoffs, Bonga coche davantage de cases qu’à l’époque de ses premiers pas aux Lakers/Wizards/Raptors.
Reste le timing. Le Partizan a fait de sa prolongation un dossier prioritaire et peut légitimement vouloir capitaliser sur son statut post-EuroBasket. Mais l’intérêt NBA est réel, documenté depuis juillet, et la clause laisse un passage si une franchise pose une offre convaincante (place dans l’effectif principal, projet clair, rôle défini). De nombreux indices — rumeurs croisées, sorties de dirigeants, reprises sur les réseaux par les médias de référence — pointent vers un suivi actif de son cas par plusieurs équipes. Sans prédire un départ immédiat, l’hypothèse d’un retour dès la saison 2026-27 est aujourd’hui crédible.
Ce qui transparaît surtout de ses mots, c’est une priorité donnée au terrain, au collectif et à la progression. Il n’a pas profité de la tribune du titre pour forcer un move ; il a rappelé son contrat, savouré l’instant et laissé la suite venir à lui. Quand il dit « C’est pour que vous ayez de quoi parler », au sujet de la NBA, c'est une manière de dire qu’il n’alimentera pas le feuilleton… tout en laissant la rumeur vivre sa vie. Si le meilleur défenseur de l’EuroBasket confirme en Euroleague ce qu’il vient d’afficher en équipe nationale, il ne manquera pas d’appels. Et la clause fera le reste.
Petit rappel express de son passage NBA : Isaac Bonga a été drafté en 2018 au 2e tour (39e) par Philadelphie puis immédiatement tradé aux Lakers, avec lesquels il a surtout alterné NBA et G League (South Bay). Il est ensuite passé aux Wizards (2019-21) où il a connu son plus gros volume — 49 titularisations en 2019-20 pour 5,0 pts, 3,4 rbds en 18,9 min — avant un rôle plus réduit l’année suivante. En 2021-22, il signe aux Raptors (allers-retours avec les Raptors 905), puis repart en Europe. Au total : 143 matchs de NBA pour 3,1 pts, 2,2 rbds, 0,8 pd, avec des flashes de défenseur polyvalent, énergie/longueur déjà visibles mais un tir extérieur encore irrégulier à l’époque.
Isaac Bonga sacré Meilleur Défenseur de l’Euro après une finale immense

Disons que pour ma part, j'aimerais bien le voir en NBA à côté d'un porteur de balle héliocentrique mais je suis moins persuadé de sa réussite qu'un Guerschon.