JJ Redick, cette époque où il était le joueur le plus détesté d’Amérique

JJ Redick, cette époque où il était le joueur le plus détesté d’Amérique

JJ Redick a été l'un des grands méchants de Duke dans les années 2000. Il a mis du temps à en surmonter les séquelles psychologiques.

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Article

JJ Redick est retraité depuis un an, après une belle carrière presque toujours marquée par des qualifications en playoffs et une place au Panthéon des meilleurs shooteurs de l'histoire. La reconversion de l'ancien Dukie est toute trouvée, lui qui anime sans doute le podcast le plus intéressant et varié en NBA, The Old Man and the Three. Redick est globalement très respecté et apprécié autour de la ligue.

Ceux qui suivent le basket américain depuis plus de 10 ans doivent toutefois se rappeler qu'il n'en était pas ainsi au milieu des années 2000.

Drafté en 2006 par Orlando en 11e position, JJ Redick est arrivé en NBA avec l'étiquette de "joueur le plus détesté du pays". A l'époque, Redick était tout simplement l'héritier d'une tradition qui stipulait qu'à chaque génération, Duke devait avoir un joueur emblématique, en général blanc, haï par les fans adverses tout en incarnant avec plaisir ce rôle de grand méchant. Christian Laettner, au début des années 90, ou plus récemment Grayson Allen, "le serial crocheteur", ont vécu cela aussi.

Lors de son passage dans l'émission "Pardon my Take" en fin d'année dernière, JJ Redick a évoqué cette période finalement bien plus éprouvante physiquement qu'on ne pourrait le croire. D'autant qu'il ne se reconnait pas ou plus dans ce personnage de "white villain" qu'il a incarné par la force des choses.

"Oui, ça m'a complètement niqué la tête. J'ai dû jouer un personnage qui n'était pas moi. A 18 ans, peu de gens sont à l'aise avec eux-mêmes. Tu te cherches. Et puis, j'ai l'impression qu'à cet âge-là, tous les garçons sont un peu des connards.

Je pense que tout ça a fait de moi le fou qu'on voyait sur le terrain. J'ai calmé le jeu lors de mes deux dernières saisons. C'était de l'immaturité et certaines choses que j'ai pu faire étaient clairement malaisantes.

Il faut du temps avant de réaliser que tu vas entendre des choses sur ta famille, sur tes soeurs... Je me demandais comment on pouvait avoir autant de haine en soi. Pendant ma deuxième année, je voulais arrêter. J'avais du mal et je ne prenais pas de plaisir.

Pendant trois ans là-bas, j'ai vu un psy et c'est la meilleure chose qui me soit arrivée.

Quelque part, on te dit que tu es un connard. Donc tu as 19 ans, tu te dis : 'Ah, tu penses que je suis un connard ? OK, je vais en être un'. En Caroline du Nord, tu ne peux pas échapper aux gens. Même la dame qui te vend du cream cheese peut s'en prendre à toi".

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Petit à petit, notamment grâce à un bon début de carrière avec Orlando, qui l'a conduit à disputer des Finales NBA, JJ Redick a retourné l'opinion. Il faut dire qu'il y a aussi un peu mis du sien.

"Quand je suis arrivé en NBA, il y avait paquet de joueurs prêts à me dévorer et à me recracher simplement parce que je venais de Duke et que j'étais un gars de 21 ans arrogant.

J'ai un peu pris mes distances avec Duke pendant 2 ans et j'aurais aimé ne pas le faire. Je me suis fait une coupe horrible, en faux-hawk, la pire possible. Des tatouages, aussi, même si j'en avais déjà à la fac".

JJ Redick est un bel exemple d'abnégation, de remise en question et de constance dans la performance. On ne saurait trop vous recommander de suivre et écouter tout ce qu'il continuera de proposer dans les années qui viennent sur le plan médiatique.

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