Joe Ingles, l’Aussie qui fait cauchemarder OKC

Joe Ingles est l'un des grands bonhommes du Utah Jazz dans cette série du 1er tour des playoffs contre Oklahoma City. L'Australien est une arme fatale très particulière pour Quin Snyder.

Joe Ingles, l’Aussie qui fait cauchemarder OKC
A Salt Lake City, il y a Rudy Gobert pour la caution défensive, Ricky Rubio pour le sens de la passe et Donovan Mitchell pour le scoring survitaminé. Pour un cocktail des trois, il y a Joe Ingles. L'Australien est encore l'âme du Utah Jazz dans ces playoffs 2018. C'est simple, pour la quinzième fois de la saison, on a eu envie de réécouter le morceau "Down Under" de Men at Work en se matant les highlights d'Ingles, cette fois ceux du game 4 contre contre le Oklahoma City Thunder. L'ancien joueur du Barça y a planté 20 points à 5/11 à 3 points, mais a surtout assuré un "spectacle" dont seul lui semble capable dans cette série. Ingles a passé sa soirée à provoquer Paul George avec des fautes bien marquées, des regards de défi après chaque panier marqué et une débauche d'énergie à même de fatiguer n'importe quel téléspectateur à distance. Sur les trois derniers matches de la série, l'ailier de 30 ans affiche un différentiel de +61 lorsqu'il est sur le terrain. Quand Quin Snyder a besoin que son équipe fasse un run ou conforte son avantage, il sait que Joe Ingles doit se trouver sur le terrain et nulle part ailleurs. C'était déjà comme ça en saison régulière, où l'intéressé a joué les 82 matches en shootant à 44% à 3 points.
Le coach du Jazz a une confiance aveugle en l'Australien et celle-ci est réciproque. C'est Snyder qui a permis au n°2 d'Utah de surmonter la plus grosse déception de sa carrière et ce qu'il a cru être la fin d'un rêve.

La bourde des Clippers

En octobre 2014, Joe Ingles fait partie de l'effectif de pré-saison des Los Angeles Clippers. Il dispute cinq matches sous le maillot des Angelenos. A la lutte pour décrocher un contrat garanti après une belle carrière en Europe (trois saisons au Barça, une à Tel Aviv avec David Blatt pour remporter l'Euroleague), Joe a bon espoir d'être retenu après les premiers échos de Doc Rivers et de son staff. [caption id="attachment_418259" align="alignleft" width="300"] Joe Ingles avait posé avec le maillot des Clippers pour la pré-saison avant d'être coupé comme un malpropre.[/caption] Avant le dernier match de préparation, il convainc donc sa femme Renae, l'une des meilleures joueuses de netball de la planète (un dérivé du basket sans contact très populaire dans les pays du Commonwealth) de prendre l'avion depuis l'Australie pour le venir voir disputer ses premiers matches officiels en NBA. Alors que sa compagne est en route, Joe Ingles apprend qu'il est coupé sans ménagement et invité à trouver une autre équipe.

"Quand Renae a embarqué pour L.A., je faisais encore partie de l'équipe. Quand elle a atterri, c'était fini. C'était incroyablement dur et décevant", raconte Ingles dans le Salt Lake Tribune. 

C'est là que Quin Snyder intervient. Le nouveau coach du Jazz a entraîné en Europe et sait parfaitement de quoi est capable le garçon. Snyder est conscient que les qualités de Joe Ingles, pas forcément les plus recherchées par les staffs NBA à l'époque, sont inestimables et nécessaires à ce qu'il veut mettre en place dans l'Utah. La ruse, la vitesse de réflexion, la combativité et un sens aigu du collectif et de la passe, sont des denrées rares, surtout compilées dans un seul basketteur. Aujourd'hui, ce sont les Clippers et les 28 autres franchises NBA qui peuvent s'en mordre les doigts. Son contrat de 52 millions de dollars sur 4 ans signé l'an dernier fait figure de bonne affaire incroyable au vu de la conjecture actuelle. Vu comme c'est parti, le Thunder ne devrait pas être la seule équipe à prendre de plein fouet le jeu très australien - c'est un compliment - de Joe Ingles. Si la logique est respectée, ce sont les Rockets qui devront composer avec le trublion de Down Under d'ici quelques jours. Et quelque chose nous dit que James Harden, Chris Paul et leurs camarades ne vont pas passer un bon moment.

La B.O. de Joe Ingles, évidemment