Les Golden State Warriors ont avancé masque levé avant le camp. Al Horford pour étirer le terrain et densifier la peinture, Gary Payton II pour solidifier la défense, De’Anthony Melton pour stabiliser les lignes… et peut-être Seth Curry dans la foulée. Le tout, en suspens administratif tant que le dossier Jonathan Kuminga n’est pas verrouillé. Question simple qui traverse tout le CQFR : ce puzzle suffit-il à remettre Golden State dans le cercle des prétendants ?
Des ajouts “ADN Warriors”, sans promesse de révolution
Le casting colle : Horford apporte QI basket, main-à-main en tête de raquette et pick-and-pop pour punir les aides. Payton II, c’est l’archétype du role player qui prend une autre dimension chez Kerr : coupes, interceptions, points faciles et impact invisible mais constant. Melton, dont on a rappelé dans l’émission la phase “très bonne” l’an passé avant que la saison ne vrille, peut sécuriser des minutes 1/2/3, donner du volume sur l’homme et sanctionner en spot-up. L’idée n’est pas de changer l’identité, mais de fluidifier tout ce qui fait la patte Warriors.
La nuance est double : l’âge et la santé. À 39 ans, Horford sort d’une campagne encore utile, mais le rythme infernal de l’Ouest pose question. Le mot d’ordre, répété dans l’échange : “rôle important, minutes limitées”. Payton II revient aussi avec une gestion de charge, Melton sort d’une saison hachée. Ça n’empêche pas d’être bons ; ça interdit juste de rêver au grand soir sur la seule foi des arrivées.
Horford, mode d’emploi et héritage Looney
Kevon Looney parti, il ne s’agit pas de cloner son rôle mais de recomposer l’équilibre. Horford sait défendre, communiquer en couverture, tenir le rebond, lancer des passes longues, et surtout respecter le spacing pour ouvrir des “lineups à cinq tireurs” autour de Stephen Curry et Draymond Green. Le staff devra accepter une granularité de minutes : certains soirs à 24-26, d’autres à 14-16, selon l’adversaire et le tempo. Derrière, Trayce Jackson-Davis et Quinton Post absorberont le restant, avec des pics d’usage au fil de la saison. Théo et Antoine se sont d'ailleurs encore étonnés de la sortie progressive de Looney de la rotation en 2024 : un choix plus “spacing” que forme, qui a aussi contribué à son départ.
Le vrai curseur : Jonathan Kuminga
Tout remonte à lui. Le bras de fer contractuel continue : offres multi-annuelles posées par la franchise, volonté du joueur d’une player option et d’un rôle offensif plus central. Le CQFR insiste sur la divergence de vues chez les Warriors : Steve Kerr attend un ailier discipliné — défense, coupes, courses opportunistes, tirs ouverts — quand Kuminga veut toucher davantage la balle et peser dans la création. Même en cas d’accord, il faudra des concessions. Et tant que la situation n’est pas réglée, elle grippe tout : préparation, hiérarchie des ailes, signatures formelles des renforts.
Sportivement, Kuminga est pile ce profil entre cinquième titulaire et sixième homme haut de rotation qui manque pour challenger les cadors. Sans lui, ou mal intégré, Golden State glisse d’un cran et devient dépendant d’exploits, ce qui use sur huit mois.
Kuminga sèche le media day, ultimatum mercredi
Le roster des Warriors aujourd’hui, les questions demain
La base évoquée dans l’émission : Stephen Curry, Jimmy Butler, Draymond Green, Moses Moody, Buddy Hield, Brandin Podziemski, Al Horford, Guy Santos, Trayce Jackson-Davis, Quinton Post, De’Anthony Melton, Gary Payton II, avec la possibilité Seth Curry. Un effectif large, beaucoup de joueurs “corrects à bons”, mais la tranche critique “5e starter → 2e remplaçant” manque encore d’un vrai verrou — d’où l’importance de Kuminga.
Côté terrain, l’un des regrets soulevés : certaines combinaisons n’ont pas été assez testées par peur du spacing (on cite le trio Kuminga-Butler-Green), alors qu’elles ont montré des séquences prometteuses. À Kerr de trancher entre confort et agressivité tactique. L’autre point sensible : la défense sur l’homme pour Horford à très haut rythme à l’Ouest. Sur séquences ciblées, oui ; “toutes les nuits, 25 minutes”, non. La gestion fine des rotations intérieures décidera de pas mal de soirées.
Où placer l’ambition ?
Le débat est clair : Denver paraît un cran au-dessus, Houston a densifié son effectif, d’autres à l’Ouest montent. Les Lakers n’ont peut-être pas “tout” changé mais restent dangereux par la qualité de leurs talents. Golden State se situe juste en dessous du peloton de tête. L’objectif réaliste selon le CQFR : viser un top-6, arriver en playoffs “sans gros pépin” et jouer match après match. Avec Curry, Green, Butler et Kerr, les Warriors peuvent battre “presque tout le monde” sur une série si la dynamique prend. Mais il manque encore un levier — interne (Kuminga qui s’installe vraiment) ou externe (un trade in-season) — pour rebasculer du côté des super-contenders.
Le trade de Jimmy Butler a changé malgré tout la physionomie de la fin de carrière de Curry : pas de promesse de bague, mais la possibilité d’attaquer chaque série en se disant “on a une vraie chance”. C’est déjà un saut qualitatif par rapport au printemps dernier.
Le scénario-type 2025-26
Version optimiste et crédible : saison régulière solide, top-5 ou 6, premier tour franchi, deuxième tour disputé. Conditions : verrouiller Kuminga, protéger Horford sur la charge, récupérer des minutes saines de Payton II/Melton, arrêter l’hémorragie au rebond les soirs sans adresse, et accepter d’oser des cinq “moins confortables” mais plus menaçants.
Version prudente : un play-in à gérer si la santé vacille et si le feuilleton Kuminga contamine la rotation. Dans les deux cas, l’équipe restera compétitive, mais sa trajectoire haute dépend d’un dernier déclic.
En l’état, Golden State reste une équipe dangereuse, structurée et coachée pour jouer juste au bon moment, mais dont le plafond dépend d’un dernier déclic (intégration et rôle de Jonathan Kuminga, santé et usage d’Al Horford, minutes fiables de Gary Payton II/De’Anthony Melton). Pour le débrief complet et nos nuances sur chaque scénario, regardez/écoutez l’épisode CQFR du jour. On détaille les combinaisons de lineups, les ajustements de Steve Kerr et les chemins plausibles vers un deuxième tour (et plus si affinités).

Kuminga dans les faits avec cet effectif c'est le 7 ou 8e homme derrière au moins Podz voir Hield sur le banc. Et je place Moody encore dernière.
L'hémorragie au rebond ? Ca fait plusieurs années que les Warriors sont une des meilleures équipes de la 'BA au rebond, 3e l'année dernière en total...
Melton poste 3 ? C'est un poste 1-2 qui a le profil pour jouer avec Steph de par la qualité de son tir, sa défense et la propreté de son jeu. En aucun cas c'est un ailier en NBA.