La preuve scientifique que Kendrick Perkins raconte n’importe quoi

Les critiques de Kendrick Perkins envers Kyrie Irving trahissent un manque de rigueur évident de la part du consultant d’ESPN.

La preuve scientifique que Kendrick Perkins raconte n’importe quoi

J’ai menti. Il n’y aura pas la moindre science dans cet article, pas plus qu’il n’y aura de preuve à proprement parler. Il s’agit plutôt d’un exemple parmi tant d’autres, mais l’idée est là. Kendrick Perkins a encore fait étalage ce jeudi, sur les ondes d’ESPN, de toute sa mauvaise foi ou de son incompétence, voire des deux simultanément.

Interrogé sur les dernières déclarations de Kyrie Irving, l’ancien pivot des Celtics a décidé de descendre en flèche le meneur des Mavericks. « Kyrie a qualifié Dallas de “beau merdier” ? C’est ironique », a-t-il écrit sur Twitter, pour justifier une longue tirade remettant en cause toute la carrière d’Irving.

« En termes de connaissance du basket, en termes de prise de décision, il est horrible. […] Kyrie Irving, le gars qui pense être plus intelligent que tout le monde quand il s’agit de prendre des décisions, le gars incompris et compagnie… Il ne se comprend pas lui-même et il ne comprend pas comment ses actions ou le fait de demander des trades vont ternir son héritage », lance Perkins, sans filtre.

Le parti pris tient debout. Après tout, l’ancien athlète — aussi véhément et arrogant soit-il — peut tout à fait construire et exprimer sa propre opinion. Elle est peut-être même vraie. Le problème, c’est que cette déclaration sort complètement les mots de Kyrie Irving de leur contexte.

Lorsque le meneur a parlé d’un « beau merdier », ce n’était absolument pas dirigé contre les Mavericks. Cette remarque décrivait l’état du classement de la Conférence Ouest et le challenge, très difficile à ce stade, que représente une potentielle qualification en postseason.

« Je pense que maintenant, compte tenu de là où nous en sommes dans la saison et où les autres équipes sont déjà positionnées, c’est un beau merdier », a-t-il précisément souligné, après la défaite de Dallas face à Philadelphie.

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Au contraire, Irving a expliqué qu’il devait « faire preuve de souplesse » compte tenu de son transfert en milieu de saison. Il a d’ailleurs, dans la même déclaration, chaudement remercié l’organisation.

« Je ne m’attendais pas à demander un trade à ce moment de la saison. […] Il a donc fallu revoir certains des objectifs que je m’étais fixés avant la saison et être plus que disposé — ce que je suis — à faire preuve de souplesse et d’adaptabilité, ainsi qu’à accepter les résultats, que nous allions en playoffs ou non », reconnaît-il.

« Je dois juste être en paix avec qui je suis et où je suis, et faire confiance aux gars avec qui je vais être dans ce vestiaire tous les jours. Je leur suis reconnaissant de m’avoir donné cette opportunité. Tout a été fantastique (jusqu’ici). Je suis en paix, donc c’est bien. »

Le tweet et la déclaration de Kendrick Perkins — d’ailleurs relayée par Shaquille O’Neal — laissent entendre que le meneur a critiqué sa franchise et sa situation actuelle, mais il n’en est rien. Si le consultant d’ESPN avait dû être noté pour son exercice, il n’aurait donc probablement pas eu la moyenne, car hors sujet. Rappelé à l’ordre par le journaliste Grant Afseth, spécialiste des Mavericks, l’ancien champion NBA a refusé d’admettre son erreur.

« Il s’agit d’une utilisation médiocre de ce commentaire. Je m’attendrais à une meilleure mise en contexte de la part d’un ancien joueur, par respect pour un autre joueur », a critiqué le rédacteur de DallasBasketball.com.

« Je n’ai pas menti. Il n’est pas question d’un ancien joueur qui parle d’un joueur actuel. Il est question de garder les pieds sur terre. Peut-être que tu devrais essayer ça », lui a répondu Perkins.

Soit l’ancien coéquipier de Paul Pierce, Kevin Garnett et Ray Allen aux Celtics ne comprend pas le problème, soit il témoigne d’une mauvaise fois exceptionnelle. Critiquer un athlète, de manière raisonnable et en se basant sur des faits, n’a en tout cas rien de mal. Sortir une déclaration de son contexte pour fustiger un joueur n’est cependant pas une pratique très sérieuse. Preuve scientifique ou non, cela montre bien qu’il ne faut pas prendre Kendrick Perkins trop au sérieux.

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