Leandro Barbosa, le survivant des favelas

Leandro Barbosa a confié qu'il n'avait jamais demandé à être trader mais qu'il avait de gros problèmes personnels.

Leandro Barbosa, le survivant des favelas
En difficulté ces derniers temps du côté des Celtics, Leandro Barbosa avait petit à petit disparu de la rotation de Doc Rivers. ESPN Brésil rapportait même que l'arrière brésilien avait demandé à être tradé. Une information qu'il a démenti auprès de Jessica Camerato de CSN North East. Les problèmes de Barbosa viennent en fait de sa vie privée. Au mois de décembre il a manqué quatre matches pour raison personnelles. En réalité, il a dû se rendre au chevet de sa belle mère au Brésil.
« Ma belle mère est dans le coma. Je devais aller là bas et essayer de les aider, c'est très dur. En même temps, j'ai un travail et je dois être ici, c'est pour ça que j'ai du revenir. La situation est toujours la même », a-t-il confié.
La belle mère de Leandro Barbosa est dans l'attente d'une greffe de reins, le mois dernier elle a été placé dans un coma artificiel dans l'attente de trouver un donneur. Depuis, le joueur doit jongler entre son désir d'aider sa famille et son devoir d'assurer sur le terrain.
« Les docteurs ont dit qu'elle aurait pu nous quitter à n'importe quel moment car elle a besoin de reins. Elle est sur une liste d'attente pour obtenir des reins, nous essayons de voir ce que nous devons faire pour qu'elle les ait.   J'ai parlé à plusieurs personnes ici en Amérique et à l'international pour voir ce qu'on peut faire pour leur envoyer des reins là bas mais c'est beaucoup de travail. C'est dur. Nous savons qu'elle est dans une situation où elle peut nous quitter. »
La situation est d'autant plus difficile à vivre pour l'homme car elle le ramène cinq ans en arrière...
« La seule fois où j'ai eu à faire ça (quitter ses coéquipiers pour retourner au Brésil), c'est quand ma mère est décédée et que j'ai du aller à ses funérailles. Ça me rappelle beaucoup ce qui s'est passé avec ma mère. Il fallait que je reste fort. »
Dans ce long entretien accordé à la journaliste de CSN, il est également revenu sur son enfance dans les favelas. Il y décrit des constructions en bois très proches les unes des autres, les fuites d'eau, les insectes et la violence qui régnait.
« Les rues sont très petites. On pouvait voir des gens avec des armes tirer sur des personnes ou ouvrir le feu dans la foule, ce genre de choses. Je devais marcher sans regarder. Je ne pouvait pas regarder, dire quoique ce soit ou même alerter quelqu'un d'autre ou la police car je pouvais être le prochain à être tué », explique-t-il.   « Quand j'étais à l'école, je ne savais pas si j'allais rentrer chez moi en vie. Ça me surprend encore parfois de me dire que rien ne m'est arrivé. Je ne me suis pas fait tirer dessus, ça aurait pu arriver à n'importe quel moment. »
Il évoque ensuite la poursuite de son rêve de devenir un joueur de basket lui qui ne pouvait regarder les matches de basket car il n'avait pas de télévision. Le kidnapping de sa mère le jour de sa draft, le décès de son père puis de sa mère. Une vie qui ne lui a pas apporté que du bonheur mais qu'il essaie d'apprécier à sa juste valeur.
« Ma mère m'a toujours dit avant de me mettre au lit 'soit heureux peu importe ce qui t'arrive. La vie est courte et tu ne sais jamais ce qui peux t'arriver le lendemain. Il faut donc apprécier le jour présent, être heureux et sourire'. J'essaie d'apprécier chaque jour et je dois être heureux. »