Dès qu’il s’installe face à Steve Nash dans le dernier épisode de Mind The Game, LeBron James donne la version la plus complète de lui-même : le joueur, le coéquipier, le père de famille et le vieux sage d’une NBA qu’il connaît par coeur. À bientôt 41 ans, alors qu’il vient de battre des records de longévité avec une 23e saison et plus de 50 000 points cumulés en carrière, il revient sur ce qui a fait, et fait encore, sa grandeur.
2017-2018, la saison parfaite selon LeBron
Quand on lui demande de choisir le pic de sa carrière, LeBron ne va ni à Miami ni à la bulle d’Orlando. Il choisit sa dernière saison à Cleveland, en 2017-2018.
« Si tu me demandes quelle a été ma meilleure saison, celle où je me suis senti le plus complet, je dis 2017-2018. J’avais l’impression de ne rien faire de travers sur le terrain. Offensivement, défensivement, je ne voyais aucun défaut à mon jeu. Chaque soir, je pouvais faire ce que je voulais, en attaque et en défense. »
Cette année-là, il joue les 82 matches de saison régulière, plus de 100 en comptant les playoffs, avec 27,5 points, 8,6 rebonds et 9,1 passes de moyenne, en portant les Cavs jusqu’aux Finales NBA. Une saison totale qui explique pourquoi, même après plusieurs titres avec 3 équipes différentes, James y voit le sommet de son art.
Hommage appuyé à Derrick Rose
Autre grand moment de l’épisode : son ode à Derrick Rose, dont le maillot va être retiré par les Bulls.
« J’espère vraiment que les gens n’ont pas oublié Derrick Rose. C’est l’un des joueurs les plus explosifs et les plus compétitifs contre qui j’ai joué. Les blessures, ça craint, et il en est l’un des symboles. Mais ce qu’il a représenté pour les Bulls et pour la ville de Chicago, c’est immense. Il est le plus jeune MVP de l’histoire, c’est une légende, un grand, et personne dans la ligue n’a un mot négatif à dire sur lui. »
Dans la bouche de LeBron, Rose n’est pas seulement une carrière brisée par les blessures, mais un repère émotionnel pour toute une génération de joueurs NBA.
Austin Reaves, le process et la transmission
LeBron en profite aussi pour mettre en lumière Austin Reaves, aujourd’hui l’un des hommes forts des Lakers. Il souligne sa progression, son rôle grandissant et surtout sa confiance :
« AR a juste repris là où il avait arrêté. Il est plus en confiance, en meilleure santé, avec plus de responsabilités. Ce n’est plus juste un gars parmi d’autres, c’est l’un des gars de notre équipe. Il bosse, il joue au golf pour se vider la tête, puis il revient au basket. C’est un super mec et je suis vraiment heureux pour tout ce qui lui arrive. »
À travers Reaves, James déroule sa philosophie : le travail quotidien, la patience, le "process" qui finit par payer. C’est le même discours quand il parle des leçons tirées du basket, qu’il applique à sa vie de père de Bronny, Bryce et Zuri :
« Les choses n’arrivent pas du jour au lendemain. Tu dois passer par des étapes, tu dois apprendre de l’expérience. Et même dans ma maison, je ne parle pas à Bronny, Bryce et Zuri de la même manière si je veux tirer le meilleur de chacun. Ce que j’ai appris comme leader en NBA, je l’utilise aussi avec mes enfants. »
Une masterclass de basket… et de mid-range
LeBron se glisse enfin sur le terrain plus technique, en défendant le tir à mi-distance à l’heure de l’analytics. Pour lui, impossible d’être une première option crédible en playoffs sans garder cette arme dans son arsenal : il cite Shai Gilgeous-Alexander, Tyrese Haliburton ou Jalen Brunson comme preuves vivantes de l’importance de ce "no man’s land" entre la ligne à trois-points et le cercle.
Entre souvenirs de son match en mode "NBA Jam" contre Detroit (27 points consécutifs) et analyse très contemporaine de la NBA actuelle, LeBron James offre dans Mind The Game une vraie masterclass. Une manière de rappeler que, même à l’heure où la ligue prépare l’après-LeBron, c’est encore lui qui donne le ton sur ce que signifie être un joueur complet… et un leader.
Voir l'épisode (en anglais) :
