LeBron James, encore trop seul ?

LeBron James a pu se sentir parfois esseulé sur le terrain. Il a couru, défendu, pris des rebonds, fait des passes, marqué des points... en vain.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / NEWS
LeBron James, encore trop seul ?
Il y a six ans, LeBron James était un jeune joueur surdoué, en quête de trophée. Il était alors adulé par une grande majorité du public, adulé par l'ensemble des fans des Cleveland Cavaliers, adulé par la ligue. Lui, l'enfant d'Akron menait héroïquement sa franchise jusqu'en finales NBA, tout seul ou presque (disons que ses deux lieutenants attitrés, Zydrunas Ilgauskas et Larry Hugues avaient quelques pépins de santé). Ramené sur terre par des San Antonio Spurs implacables, peu appréciés par les fans US, le "King" se promettait à lui même de se venger. Six ans plus tard, il est plus fort, beaucoup plus fort, "20, 30 à 50" fois plus fort. Il n'est plus aussi adulé et hormis les habitants de Floride, l'ensemble des autres états sont sensiblement en faveur des Spurs, juste pour voir Miami et LeBron James tomber. En effet, "l'élu" a quitté son Ohio natal pour les charmes de South Beach et surtout pour s'associer avec Dwyane Wade et Chris Bosh, deux autres superstars et futurs Hall Of Famers. LBJ a rejoint Miami pour ne plus se sentir seul au moment d'affronter les finales NBA. Pari réussi l'an dernier, les Three Amigos ont décroché le deuxième titre de la franchise, la première couronne pour le King. Pourtant, durant ces playoffs, LeBron James a une nouvelle fois dû se sentir... bien seul. Aucun de ses deux compères ne joue dans la même cour que lui. Dwyane Wade aurait pu y postuler, mais ses genoux douloureux semblent accélérer les effets du temps qui passe sur l'arrière supersonique du Heat. Il serait difficile de dire si le numéro six de Miami a joué seul hier soir, mais il serait également difficile de dire qu'il a été bien soutenu.
"Je sais que mes gars mettront leurs tirs lors du prochain match" Déclarait James en conférence de presse.
Le joueur stoppa sa phrase, sourit avant de reprendre :
"Je veux dire, j'en ai raté aussi."
Oui, LeBron James a manqué des tirs (7/16, 1/5 derrière l'arc). D'ailleurs globalement, les deux équipes ont raté un paquet d'opportunités de prendre l'avantage. Au final, le Heat affiche un pourcentage aux tirs de 43% (8/25 à trois-points), San Antonio 41%. Mais il est évident que les joueurs d'Erik Spoelstra devront se montrer bien plus adroits pour renverser les Texans. Expliquons-nous. Gregg Popovich a mis en place une tactique simple : empêcher toute pénétration de James, le contraindre à faire la passe quitte à laisser des joueurs de Miami démarqués. En résumé, placer toute la pression sur les role players du Heat, pourtant très efficaces l'an passé. Chris Bosh pouvait s'écarter du cercle autant qu'il le souhaite, Tim Duncan restait en couverture pour empêcher James de flanquer un dunk en pénétration. CB1 a terminé la rencontre avec un joli 0/4 de loin. En inscrivant seulement 18 points (fait assez rare pour le souligner), LeBron a tout de même été le meilleur scoreur de son équipe.
"Du moment que je suis efficace, je ne m'inquiète pas du scoring. J'ai aussi pris 18 rebonds et donné 10 passes."
Oui, LeBron James a réalisé le dixième triple-double de sa carrière en playoffs. On imagine même pas le nombre de passes à son compteur si ses coéquipiers avaient rentré plus de tirs. Il s'est baladé d'un coin à l'autre du parquet distribuant les ballons à droite comme à gauche. Hormis Ray Allen en sortie de banc, personne n'a su en profiter. Shane Battier ? aux abonnés absents. Mike Miller et Norris Cole ? Adroits mais peu influents. Venons-en au cas Dwyane Wade. Avec 17 points inscrits, le meilleur lieutenant de LeBron a participé au jeu offensif, certes. Mais une autre statistique interpelle. WoW - comprenez Way Of Wade - n'a pas marqué le moindre point dans le dernier quart. A quel moment les Spurs ont-ils fait la différence ? Le dernier QT, bien entendu. Pourtant à l'approche de l'ultime période, le King aurait eu bien besoin de son pote.
"J'ai dit au coach que j'avais besoin de souffler", raconte l'ailier du Heat. "Durant le troisième quart temps, je défendais, j'étais dans la raquette, je prenais les rebonds défensifs, je sortais sur les shooteurs... ça m'a vidé, j'avais besoin de respirer."
Il continuera sa performance dans le dernier quart, inscrivant 6 des 18 points de son équipe tout en gobant 7 nouveaux rebonds. C'était trop tard. Histoire d'en finir avec cette soirée cauchemar, LeBron James s'est présenté seul en conférence de presse. Comme sur le terrain en fait...
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