Les 12 déceptions du début de saison NBA

Un mois de compétition et déjà quelques déceptions de notre côté, des Français jusqu'à Ja Morant en passant par certaines équipes.

Les 12 déceptions du début de saison NBA

L’utilisation de Zaccharie Risacher

Un premier choix de draft fait d’ordinaire l’objet de tout un plan de développement en étant rapidement mis au cœur du projet de sa franchise. Alors, oui, Zaccharie Risacher est un first pick d’une cuvée un peu particulière, sans super talent identifié, et il s’est retrouvé au sein d’une équipe des Atlanta Hawks déjà drivée par Trae Young et maintenant Jalen Johnson. Les dirigeants et les coaches ont sans doute des étapes très définies pour la progression du jeune homme mais le début de sa deuxième saison NBA nous laisse parfois sur notre faim.

Comme l’an dernier avant la blessure de Johnson, Risacher est régulièrement plafonné un poil au-dessus des 20 minutes, et ce quel que soit son impact sur le terrain. Son +/- est le meilleur de l’effectif avec +6,3, signe imparfait de son influence positive quand il joue. Malgré ça, il est le titulaire qui passe le moins de temps sur le parquet (24 minutes en moyenne). Le plus frustrant restant le fait que ça donne parfois l’impression que quoi qu’il se passe, il sortira au moment où Quin Snyder avait prévu de le remplacer.

Le coach est sous pression puisqu’il y a désormais une vraie obligation de résultats à Atlanta. Surtout après les investissements de l’intersaison et l’ouverture de la Conférence Est où chaque équipe outsider peut avoir un vrai coup à jouer. Le bilan actuel des Hawks semble parler en faveur de Snyder. C’est important de le noter avant de se plaindre.

C’est juste dommage de voir que le Français est rarement utilisé balle en main, alors que c’est justement l’axe de progression qui pourrait lui faire passer un grand cap en NBA. L’ancien ailier de Bourg-en-Bresse « tente » 2,6 drives par match selon les stats fournies par la ligue. C’est très peu. 7 de ses coéquipiers vont plus vers le cercle en dribble (même Luke Kennard est à 4,3).

Les comparaisons avec les autres starters NBA sont peu flatteuses là encore. Un Sam Merrill, cantonné à son rôle de sniper, est à 1,9 drive en moyenne chaque soir. Peut-être que d’autres opportunités balle en main s’ouvriront à Risacher au fur-et-à-mesure de la saison, notamment s’il gagne en confiance ou si l’un ou plusieurs joueurs se blessent. Il est encore jeune et il a le temps mais c’est embêtant de voir des Stephon Castle et compagnie franchir de grands paliers pendant ce temps…

Le temps de jeu des jeunes Français

On continue avec nos tricolores. La France est le plus grand fournisseur de talents en dehors des Etats-Unis et du Canada mais la plupart d’entre eux font surtout de la figuration sur ce début de saison. Noa Essengue n’a joué que 4 minutes sur les 16 premiers matches des Chicago Bulls. Pacome Dadiet et Mohamed Diawara sont avec l’équipe première des New York Knicks mais ils ne voient pas beaucoup le terrain. Rayan Rupert et surtout Sidy Cissoko ont des opportunités aux Portland Trail Blazers mais seront-ils encore alignés au retour des absents ?

Noah Penda vient de sortir un bon match en brillant… dans le garbage time. Nolan Traoré n’a quasiment pas vu le parquet et il est essentiellement en G-League tout comme Tidjane Salaün, pourtant sophomore au sein d’une équipe faible des Charlotte Hornets. Ousmane Dieng n’a pas vraiment de rôle au Oklahoma City Thunder malgré les absents. Seul Maxime Raynaud a vraiment quelques minutes, et encore, il profite de la blessure de Domantas Sabonis.

Alex Sarr et Victor Wembanyama brillent mais Bilal Coulibaly monte doucement en régime. Le contingent est là, les performances un peu moins. Ce n’est pas nécessairement de leur faute, c’est surtout une questions d’opportunités. Certains d’entre eux en auront sans doute en fin de saison. On l’espère en tout cas.

Le GRAND bilan des 19 Français de NBA après un mois

Le trio Banchero, Wagner, Bane

Le Orlando Magic a cédé 5 premiers tours (4 et un swap) pour faire venir Desmond Bane avec l’ambition de se hisser vers les sommets à l’Est. Après plus d’un mois de compétition, la franchise floridienne occupe la neuvième place de sa Conférence avec 10 victoires en 18 matches. Et encore, elle reste sur une belle série… sans Paolo Banchero.

Parce que le trio peinait à trouver ses marques. En 236 minutes passées ensemble, les trois stars affichaient un rendement à peine positif avec un anecdotique +0,5 sur 100 possessions (113,4 marqués, 112,9 encaissés). Le problème est avant tout offensif, et c’est justement de ce côté du terrain que les dirigeants voulaient voir des progrès. Pour l’instant, Bane, Banchero et Wagner n’arrivent pas à se tirer vers le haut quand ils évoluent ensemble. Parce que les trois ont besoin du ballon.

Peut-être qu’ils ont juste besoin de plus de répétitions. Peut-être aussi que leur fonctionnement nécessite des ajustements de la part du coaching staff. Ce serait intéressant de refaire un point autour du All-Star Game.

Cam Johnson

Changer Michael Porter Jr par Cam Johnson nous semblait être une excellente idée pour les Denver Nuggets. Parce que même s’il est moins talentueux, le vétéran débarqué dans le Colorado est globalement plus fiable, plus sobre et plus à même d’occuper un rôle de l’ombre. Il est justement un peu trop dans l’ombre. Peut-être que c’est parce qu’il « réfléchit trop » comme le dit notre Théophile Haumesser à nous, toujours est-il que Johnson, avec son 33% de réussite à trois-points, est en dedans depuis le début de la saison. Mais le pari reste qu’il sera à même de se montrer performant en playoffs, quand les Nuggets auront vraiment besoin de lui.

Les Cleveland Cavaliers toujours pas au complet

Darius Garland, Max Strus, etc. C’est fatiguant de voir que cette équipe des Cleveland Cavaliers n’est jamais à pleine puissance pour prendre ses marques et engranger du rythme en vue d’une campagne de playoffs qui s’annonce déterminante pour la franchise. Mais bon, il reste du temps.

D’Angelo Russell

Est-ce vraiment de sa faute si Jason Kidd refuse de le voir comme le meneur titulaire des Dallas Mavericks au point de lui préférer Cooper Flagg ou Brandon Williams ? Sans doute en partie. D’Angelo Russell aurait d’ailleurs même réussi à frustrer ses coéquipiers avec son attitude et son manque d’implication. Les déboires de la franchise dépassent largement le cadre des performances du vétéran mais 12 points à 39% et 25% à trois-points, ça craint pour un ancien All-Star.

Le banc des Golden State Warriors

Sur le papier, la rotation des Golden State Warriors est profonde. Mais dans les faits, il n’y a aucun joueur du banc qui parvient à sortir du lot. Au point où Steve Kerr est de toute façon constamment en train de bouleverser sa rotation autour de Stephen Curry, Draymond Green et Jimmy Butler. Les remplaçants sont particulièrement peu productifs, à l’image d’un Buddy Hield limité à 6,9 points et 30% derrière l’arc.

Ja Morant

Pour ses performances, son manque d’évolution sur le terrain et même en dehors. Ja Morant continue de faire parler de lui pour de l’extra-sportif, de ses embrouilles avec son coach jusqu’à celle avec ses adversaires. Quand il n’est pas blessé, il est suspendu. Et quand il joue, il affiche les plus petites statistiques de sa carrière avec de la maladresse chronique (35% de réussite !!!) et une part de tirs pris au cercle de plus en plus faible. Il n’est plus si flashy, plus impactant et même plus si jeune. Sans une très sérieuse remise en question et un changement de scénario, sa carrière va lui passer entre les mains… si ce n’est pas déjà trop tard.

Les Los Angeles Clippers

5 victoires seulement en 17 matches. Un Kawhi Leonard déjà absent (2-8 sans lui). Un Bradley Beal blessé toute la saison et un Chris Paul en pré-retraite. Cette équipe des Los Angeles Clippers est déprimante et elle ne possède même pas son pick pour 2026 (OKC Thunder, évidemment !). Il faut vite relever la barre, sans quoi ça peut tourner à la catastrophe.

Chris Paul annonce sa retraite !

Les Sacramento Kings

Le titre de notre podcast du samedi en disait long : faut-il supprimer les Sacramento Kings ? Plus sérieusement, avant-derniers à l’Ouest en alignant Domantas Sabonis, Zach LaVine, DeMar DeRozan, Russell Westbrook et Dennis Schröder, faut le faire…

La Conférence Ouest au-delà du top-6

D’ordinaire si chargée, la Conférence Ouest est moyenne au-delà de son top-6, voire même top-5. Oui, les meilleures équipes de la ligue évoluent à l’Ouest mais le ventre mou de la Conférence est tellement middle que les équipes un minimum ambitieuses sont quasiment assurées de jouer le play-in sans forcer leur talent.

La lutte pour le titre ?

Qui peut vraiment détrôner le Oklahoma City Thunder à part les Denver Nuggets ? Leur duel éventuel en playoffs aura peut-être des airs de finales avant l’heure.

Je mettrais un petit bémol sur le +/- de Zacc. Il ne joue qu'avec les starters donc en fait son +/- est juste la preuve que le 5 de départ des Hawks est performant.

Concernant les temps de jeu des français, je suis un grand partisan du facteur chance comme déterminant dans une carrière, et plus globalement dans la vie. Bien sûr, ça n'explique pas tout mais je vais prendre un exemple simple : Sheppard est intéressant avec Houston cette saison mais verrait-il simplement le parquet sans la blessure de VanVleet ?
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oui et non, car faut saisir sa chance quand elle arrive, et ça une paire des français cités n'y arrivent pas.
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Les français cités dans l'article, n'ont justement, pas eu de temps de jeu cette saison.
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ça dépend, Dieng en a eu un peu ces derniers temps et ça ne donne rien. Traoré était starter en présaison et ça a été catastrophique. Salaun a eu du temps de jeu l'an dernier et encore un peu en tout début de saison mais n'était pas au niveau.

Certes c'est des échantillons limités, mais si t'es pas un top pick en NBA, ça commence par prendre sa chance sur la dizaine de minutes qu'on te donne. Mais espérons qu'ils aient un autre chance (concernant Dieng je commence à en douter, concernant Traoré et Salaun ça devrait arriver).


Pour Essengue, Beringer, Penda et Raynaud, effectivement y a eu peu d'opportunités (ça commence à changer pour Raynaud), mais à ce stade là y a pas particulièrement à se préoccuper, il faut un peu de patience aussi.

C'est la même pour des gars comme Maluach, Carter Bryant, Yang Hansen ou Jase Richardson mais je pense que ces gars auront leur chance à un moment donné.
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J'ai pas mal défendu Zacch dont je trouve que les perfs ont été sous-estimées en rookie, parce que dès sa draft il était jugé avec le prisme d'un potentiel bust et symbole d'une draft faible, et surtout parce qu'il prenait ce qu'on lui donnait en fonctioj du contexte.
Mais le temps passe et pour avoir vu quelques matchs cette année, j'ai un constat de moins en moins positif : premièrement parce qu'il ne montre pas d'évolution positive dans son jeu d'une année sur l'autre, deuxièmement parce qu'il ne semble vraiment rien faire pour forcer son destin.
Evidemment il est normal qu'il passe après Johnson ou Porzingis (et bien-sûr Trae quand il reviendra) comme ball handler, et ça limite ses possibilités. Mais je ne suis pas sûr que ce soient les consignes de Snyder quand Dyson Daniels va au drive et pas lui, par exemple.

Quand il reçoit la balle c'est soit shoot, soit éventuellement un dribble de décallage et s'il n'y a pas de position de shoot, passe directe. C'est dommage car son handle n'est pas elite mais est loin d'être mauvais, et il a l'explosivité pour aller au cercle. J'ai l'impression qu'il le faisait même plus par moment l'an passé et qu'il a perdu confiance.


Sinon Cam Johnson, il commence à monter en puissance, je me fais pas trop de soucis pour lui.


Pour les Warriors, j'ai quand même l'impression que les perfs ont été faussées par un calendrier démentiel. Ils ont déjà fait 5 back-to-back (personne d'autre n'en a faitr plus de 3), dont 4 on the road et ont déjà joué les Lakers, les Nuggets 2 fois, le Thunder et les Spurs 2 fois. Pour la deuxième plus vieille équipe de la ligue c'est pas cadeau. Je pense que quand ça va se calmer ils vont enchainer avec plus de sérrenité. Même si l'irrégularité des Moody, Podz, Kuming et Post est embettante.

Concernant l'ouest en général, c'est moins deep qu'on pouvait l'imaginer mais de là à dire que c'est moyen au delà du top 5, ça me semble exagéré. Les Wolves sont 7èmes avec plus de 60% de wins, et les Warriors je pense que ça finira bien au dessus des 50% aussi. Mais c'est vrai que la chute des Clippers et Mavs, l'état de Grizzlies et l'incapacité des Blazers à en tirer profit fait qu'on est loin du gouffre annoncé entre ouest et est (personnellement je voyais une différence de niveau historique entre les deux conf, on en est pas du tout là effectivement).

Enfin, pour ce qui est de la course au titre, ça me semblait assez prévisible donc je ne parlerais pas de déception. OKC et Nuggets sont au-dessus oui (mais les Nuggets ne sont pas imprenables)
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