Les perdants et les gagnants de la Draft

On distribue les premiers bons et mauvais points, quelques heures après la Draft en NBA.

Les perdants et les gagnants de la Draft
La Draft 2015 a livré son verdict la nuit dernière et comme chaque année, il faut bien tenter de tirer quelques enseignements des choix tactiques  effectués par les GM de la ligue. S’il est évidemment beaucoup trop tôt pour déclarer catégoriquement qui s’est planté et qui a réussi les meilleurs coups, on a quand même notre petite idée.

Efficaces : Les Wolves

Vous allez nous dire qu’il est difficile de se planter lorsque l’on possède le first pick. Mais après tout, Cleveland l’a bien fait en 2013 en sélectionnant Anthony Bennett à la surprise générale. D’emblée, la majorité des experts savaient que son profil ne collait pas avec celui d’un franchise player. En optant sans surprise pour Karl-Anthony Towns, les Wolves se sont offert le joueur au plus gros potentiel et avec la meilleure garantie de progression rapide et linéaire. Avec Andrew Wiggins, Zach LaVine, Shabazz Muhammad et, s’il ne prend pas un nouvel abonnement pour l’infirmerie, Ricky Rubio, Minnesota a de quoi grimper rapidement dans la hiérarchie. Autre bon coup passé lui plus inaperçu, la récupération de Tyus Jones, le meneur de Duke, champion NCAA il y a quelques semaines, initialement dévolu aux Cavs.

Séduisants :  Les Lakers

Là aussi, le 2nd pick garantissait une certaine qualité pour les Californiens. Mais on aurait probablement été moins enthousiastes s’ils avaient drafté Jahlil Okafor. Pas parce que l’ancien pivot de Duke n’est pas bon, très loin de là, mais bien parce que la personnalité et le style de jeu de D’Angelo Russell collent parfaitement avec ce qu’attendent les fans des Lakers pour donner un nouvel élan à leur équipe.  Le choix de Larry Nance Jr est plus énigmatique, mais son énergie et son impact pourraient néanmoins faire du bien au roster de LA.

Couillus : Les Knicks

Pour une fois, on a décidé que les Knicks ne méritaient pas qu’on leur rentre dedans. Les sifflets des fans new yorkais dans les tribunes du Barclays Center au moment de l’arrivée de Kristaps Porzingis a prouvé que la plupart d’entre eux ne connaissait pas bien le basket. Voir un grand blanc européen porter le maillot de Big Apple équivaut pour eux à un échec. Faux. On peut ne pas être fan de Porzingis, mais ses qualités et son arsenal sont tellement immenses que le risque valait probablement la peine d’être couru. Mais le vrai bon coup de Phil Jackson jeudi aura été d’envoyer Tim Hardaway Jr à Atlanta pour récupérer le 19e pick et l’excellent meneur Jerian Grant. Ce sont donc deux rookies de qualité qui viendront renforcer le 5 de Derek Fisher et épauler Carmelo Anthony pour sortir les Knicks de la cagade. Quelque chose nous dit que ce sera pas mal, surtout si un free agent comme David West vient s’ajouter à ce puzzle.

Veinards : Le Heat

Pat Riley avait plusieurs idées en tête avec ce pick #10, mais le vénérable boss du Heat ne pensait sans doute pas avoir l’occasion de drafter Justise Winslow. Champion avec Duke et gros talent en termes de défense, d’énergie et de qualités athlétique, Winslow était attendu entre le #5 et le #8. Suffisamment souple pour changer ses plans en dernière minute, Riley a demandé à son staff de sélectionner Winslow. Un ajout de très grande qualité qui donnera une dimension physique certaine à une équipe à craindre si elle récupère ses blessés et fait prolonger Goran Dragic.

Têtus : Les Kings

Pour la deuxième année consécutive, les Kings avaient besoin d’un meneur pour éviter à DeMarcus Cousins de tout faire dans cette équipe. Et pour la deuxième année consécutive, les Kings ont visé à côté de leurs besoins immédiats. Alors qu’Emmanuel Mudiay était encore sélectionnable, les Californiens se sont emparés de Willie Cauley-Stein, que l’on attendait plus bas à cause de problèmes à la cheville. L’ancien de Kentucky est doué et peut-être même le meilleur défenseur intérieur de la  cuvée. Mais le prendre aussi haut et refaire une « Elfrid Payton » comme l’an dernier, voilà qui aurait pu être évité.  Le bazar règne de toute façon toujours à Sacramento, où le dialogue va vite devoir reprendre entre George Karl, DeMarcus Cousins et la direction. Sans quoi, tout le monde se moquera pas mal de qui est arrivé durant la Draft…

Lucide : Le Magic

Le recrutement du Magic est moins clinquant que l’an dernier, où les Floridiens avaient eu Aaron Gordon et Elfrid Payton, deux belles pioches (même si le premier a été longtemps blessé). Pour autant, on aime beaucoup ce choix porté sur Mario Hezonja, dont le caractère arrogant et les qualités de shooteur et d’athlète s’adapteront à merveille à la ligue. Il manquait un vrai scoreur à l’aile à Orlando et Rob Hennigan est allé le dénicher en la personne du Croate. Le Magic a comblé un besoin (les autres postes sont déjà pourvus) et avec un gros talent. Que demande le peuple ?

Loser : Jahlil Okafor

Comme d’habitude, on a rien compris à ce qu’ont fait les Sixers. Ont-ils pris Jahlil Okafor parce qu’ils veulent l’échanger ? Parce qu’ils entendent lourder Nerlens Noel ou Joël Embiid ? Ou simplement pour emmerder les Knicks qui auraient aimé se reconstruire avec un pivot académique ? Jahlil Okafor, en tout état de cause, faisait la tronche après avoir vu Minnesota puis les Lakers le zapper. S’il reste en Pennsylvanie, sa première saison dans la ligue sera vraisemblablement courte mais pénible.

Malins : Les Rockets

Daryl Morey a su saisir sa chance et récupérer deux joueurs à chaque fois attendus un poil plus haut. A commencer par Sam Dekker, souvent héroïque avec Wisconsin en soutien de Frank Kaminsky,et dont les qualités de basketteur sautent aux yeux malgré un physique léger. Bête physique de cette cuvée, Montrezl Harrell va pouvoir aider Dwight Howard et Josh Smith à truster les tops 10 cette saison, tout en amenant une intensité défensive certaine.

Entre deux eaux : Emmanuel Mudiay

Le Kid of Congo est passé de top 3 à top 5, puis 7 en quelques semaines, les scouts étant effrayés par le faible niveau de la ligue chinoise et par son jump shot incertain. Puisqu’il s’agissait d’un des joueurs que l’on préférait dans cette cuvée, on aurait aimé le voir dans une franchise avec un projet un peu plus défini que celui des Nuggets, où il fera probablement plus de stats que de matches réellement aboutis. On lui souhaite tout de même bonne chance pour succéder à Dikembe Mutombo, son compatriote, dans le Colorado.

Giflé : Mam Jaiteh

On savait que le pivot de la JSF ne serait pas un lottery pick. Mais on espérait quand même le voir arriver au moins en milieu de 2e tour. Pour ne pas avoir rejoint la NBA il y a deux ans, au plus fort de la hype, et ne pas avoir effectué suffisamment de lobby auprès des franchises via ses agents, l’international voit une partie de son rêve s’envoler. Fort heureusement, il lui reste les Summer Leagues pour tenter de convaincre une équipe qui’il peut contribuer dès à présent en NBA.