Ces questions chaudes auxquelles les Sixers vont devoir répondre

Les Sixers ont pris la porte et l'heure est déjà à la préparation de la saison prochaine, avec quelques questions brûlantes à aborder...

Ces questions chaudes auxquelles les Sixers vont devoir répondre

Les Sixers ont été éjectés des playoffs en demi-finale de Conférence par le Heat (4-2). Il n'y a rien de scandaleux à se faire sortir par l'équipe qui a terminé à la première place de la Conférence Est pendant la régulière. Mais la manière et la gestion des obstacles poussent à se demander comment la franchise va opérer pour changer cette dynamique qui ne semble pas mener vers un titre...

Que faire de James Harden ?

Il y a deux camps. Celui de ceux qui pensent qu'avec une intersaison pleine pour se préparer et un coaching staff adapté à ses qualités, James Harden peut toujours être un joueur offensif dominant ou, a minima, un playmaker d'élite. Et celui de ceux qui estiment que le "Bearded One" est cramé et n'a physiquement plus aucune chance - sauf effort personnel intense très surprenant - d'être un vrai atout pour Philadelphie.

On aurait plutôt tendance à faire partie du second. Même indépendamment du poids qu'il affiche sur la balance au gré des semaines, Harden semble avoir régressé dans sa capacité à prendre le dessus sur les défenseurs, à provoquer des fautes et à placer son fadeaway à trois points autrefois mortel.

Daryl Morey est en revanche, a priori, dans le premier camp. On sait à quel point le boss des Sixers est fan du jeu de Harden, qu'il envisageait comme l'antidote pour vaincre les Warriors il n'y a pas si longtemps. Son idée première sera assurément de le conserver, mais le fera-t-il à n'importe quel prix ? Rappelons que ce cher James a une player option à activer cet été pour lui permettre de gagner 47 freaking millions de dollars la saison prochaine. Avant cette série contre Miami, il se disait que le MVP 2018 était prêt à faire une ristourne à Philadelphie et à ne pas prendre le max pour avoir la certitude de rester plusieurs années.

Les choses vont très vite en NBA et on ne sait pas si Harden, conscient que sa valeur a encore baissé, et les Sixers ont la même envie de continuer ensemble. Ce qui semble acquis, c'est que Philadelphie ne lui proposera pas de prolongation au super max. Enfin, on l'espère pour la santé mentale des fans de la franchise. Cela impliquerait de lui faire gagner 61 millions de dollars lorsqu'il aura 37 ans. On n'est plus à un coup de folie près en NBA, mais celui-ci serait le plus délirant de l'histoire.

Joel Embiid parle-t-il trop ?

C'est possible. On adore le franc-parler du Camerounais, que ce soit pour trashtalker ses adversaires ou analyser les échecs, mais il commence tout de même à développer une fâcheuse tendance à critiquer ses camarades et à les rendre plus responsables que lui des défaillances. On l'a vu avec Ben Simmons l'an dernier et désormais avec James Harden, même si on peut aussi se dire que Joel dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas.

Lorsque l'on est le franchise player d'une équipe, avoir des mots aussi cash devant la presse plutôt que dans l'intimité du vestiaire peut parfois faire vriller un coéquipier ou un groupe. Ce côté sans concession d'Embiid et ses effets possiblement négatifs ne doivent rien enlever au fait qu'il a été irréprochable dans l'engagement et la volonté d'être là pour son équipe, malgré un corps à nouveau fracassé et qui l'a empêché d'être à 100%.

Peut-être devra-t-il être juste un peu plus taiseux dans certaines situations la saison prochaine, avec ou sans Harden.

Faut-il trader Tobias Harris et contre quoi ?

Harris a peut-être été le joueur le plus régulier des Sixers durant ces playoffs. C'est sans doute, du coup, le meilleur moment pour le trader. Tout ça ne fera pas oublier aux fans que Philadelphie a effectivement choisi de mettre ses billes sur lui plutôt que sur Jimmy Butler, mais l'opportunité est bonne de se délester des 37 et 39 millions (!) que l'ancien Clipper doit toucher sur les deux prochaines saisons.

Il faudrait que l'on penche dessus, mais on ne doit pas être loin d'un contrat record pour un joueur qui n'a jamais été All-Star... En tout cas, l'idée serait soit de récupérer des joueurs de qualité pour combler des manques, soit de récupérer deux grands disparus : la flexibilité et des premiers tours de Draft.

On a mis notre trade machine à nous, Antoine Pimmel, sur le coup, pour réfléchir à des trades à brûle-pourpoint - avouez que vous ne pensiez pas lire cette expression en vous levant ce matin - autour de Harris.

Dans les candidats possible, Antoine pense à Utah, dans un scénario où Danny Ainge aurait finalement envie de retenter le coup une saison autour du tandem Gobert-Mitchell. Mike Conley et Bojan Bogdanovic rejoindraient Philadelphie contre Tobias Harris et des assets (des deuxièmes tours de Draft ?), offrant aux Sixers un meneur gestionnaire et un shooteur, et au Jazz un poste 4 scoreur.

Pourquoi pas Sacramento ensuite, avec un package Harrison Barnes-Richaun Holmes contre Tobias Harris et des tours de Draft ? Les Kings seraient sans doute perdants sur le papier, mais l'adage "Kings will be Kings" se vérifie souvent et on n'est jamais à l'abri d'un pari un peu foireux de ce côté-là si la direction est persuadée que Harris serait plus utile pour épauler Sabonis. Barnes apporterait de l'expérience et Holmes la garantie d'avoir un pivot solide lorsqu'il faut faire souffler Embiid ou qu'il est blessé.

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New York pourrait aussi se mêler à l'équation pour tenter de se débarrasser des contrats onéreux et longs de Julius Randle et Evan Fournier, pour le moment pas rentables. L'objectif des Knicks serait de libérer du cap pour 2024. Celui des Sixers, d'ajouter un arrière scoreur et shooteur comme Evan, tout en espérant relancer Randle, All-Star et MIP l'an dernier.

OKC cherchera sans doute à se délester de Kemba Walker et Derrick Favors, ce qui pourrait plaire à Philadelphie puisque leur contrat se termine un avant celui d’Harris. Le seul intérêt pour les Sixers serait de s'offrir de la flexibilité grâce à ces deux contrats expirants. Le Thunder a un milliard de picks pour saler ou alléger l'addition si le besoin se fait sentir. 

Enfin, Portland, si le nouveau GM titulaire Joe Cronin peine à recruter de gros noms, pourrait se reporter sur Harris pour aider Damian Lillard. Ce n'est pas sexy sur le papier, mais on peut imaginer que Philadelphie ne dirait pas non à un trio Bledsoe-Winslow-Johnson, aussi bien pour retrouver de la profondeur de banc que pour, là aussi, s'offrir un peu plus de liberté de mouvement sur les prochaines fenêtres de transferts. 

Faut-il filer les clés du jeu à Tyrese Maxey ?

Les Sixers peuvent déjà remercier Tyrese Maxey de leur avoir permis de temporiser et de gérer le cas Ben Simmons avec une relative sérénité. Le sophomore a été énorme et a déjà franchi un gros palier à la finition et à la création. Il peut très bien passer un nouveau cap la saison prochaine si, comme en saison régulière, le coach le responsabilise et lui laisse la primeur pour orchestrer le jeu. Avant et après l'arrivée de James Harden, Maxey a été le deuxième joueur le plus prolifique de Philadelphie cette saison, ce qui n'est pas rien, et il a bien plus tenté de sauver la maison que Harden durant les playoffs. On a donc bien envie de répondre par l'affirmative à cette question.

Changer de coach oui, mais pour qui ?

On a déjà bien chargé Doc Rivers ce matin et ses dernières déclarations sur le fait qu'il n'avait pas l'impression que son poste soit menacé, nous incite à rester sur notre position. Doc n'est pas ou plus l'homme de la situation en Pennsylvanie et Daryl Morey va forcément sonder le marché. Kenny Atkinson, Frank Vogel sont sur le marché et il n'est pas impossible que Quin Snyder les y rejoigne sous peu. Ces trois coachs ont des approches et des styles différents de celui de Rivers. Ne serait-ce pas le moment pour tenter de capturer l'un d'entre eux pour changer le visage de l'équipe ?

Que se passe-t-il avec Matisse Thybulle ?

On n'a pas trop compris comment l'international australien était passé de terreur défensive absolument cruciale dans le système de Doc Rivers, à simple commodité pour laquelle il est presque difficile de trouver 10 minutes de temps de jeu dans un match. Thybulle n'a jamais pesé offensivement depuis le début de sa carrière, mais sa confiance de l'autre côté du terrain semble s'être également évaporée alors qu'il était dans le deuxième cinq défensif la saison dernière.

On sait que sa situation vaccinale a un peu agacé à Philadelphie, mais on imaginait le problème résolu une fois les Raptors éliminés et les voyages à Toronto sortis du programme. Thybulle n'a pas réussi à peser sur les deux dernières rencontres de la série, là où on l'imaginait avoir un rôle décisif dans ces parties très serrées et fermées contre Miami. Quel que soit le souci, Philadelphie aurar besoin de retrouver son role player intraitable et sa caution défensive la saison prochaine pour repartir du bon pied.

Reverra-t-on Danny Green sur un terrain ?

Danny Green s'est malheureusement blessé assez sérieusement au genou lors du game 6 contre Miami. On attend encore des nouvelles du shooteur des Sixers, mais avec ce qu'il avait évoqué dans son podcast ces derniers mois, on pourrait très bien avoir vu les derniers pas de l'ancien joueur des Spurs, des Raptors et des Lakers sur un parquet. Le triple champion NBA va bientôt fêter ses 35 ans et, si ce doit être la fin, partira avec un très joli palmarès.

Si DeAndre Jordan doit-il "rendre l'argent" ?

On sait, il ne gagne plus que 592 000 dollars depuis qu'il est à Philadelphie. Mais même le minimum vétéran c'est beaucoup trop pour l'ancien All-Star à ce stade. Et ce n'est même pas tant de sa faute que de celle de Doc Rivers, qui a semblé prendre un malin plaisir à le titulariser en l'absence de Joel Embiid malgré son apport quasi inexistant.