Nous sommes les Clippers, don’t panic

Les Los Angeles Clippers ont perdu l'avantage du terrain et une partie de leur confiance en s'inclinant face aux Warriors. Mais Doc Rivers se montre optimiste. Il refuse de paniquer.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Nous sommes les Clippers, don’t panic
Il suffit parfois d’une défaite pour déstabiliser un groupe ou d’une victoire pour en relancer un autre. Comme l’expliquait Boris Diaw, « une série se joue surtout sur le mental ». Forts d’une saison régulière bouclée à la troisième place de la Conférence Ouest (57 victoires, record de la franchise), les Los Angeles Clippers ont fait le plein de confiance avant le début des playoffs. Mais la défaite face aux Golden State Warriors lors du match d’ouverture de la série laisse déjà planer le spectre d’une nouvelle élimination prématurée pour Chris Paul et ses coéquipiers. Les Clippers doivent se ressaisir.
« On doit gagner, il n’y aucun doute là-dessus », reconnait Doc Rivers à USA Today. « On ne veut pas se retrouver à 0-2 en allant à Golden State… Mais je ne vais pas changer mes plans pour un match couperet. Je vais juste demander à mon groupe de jouer le plus dur possible tout en restant concentré. »

Des erreurs en pagaille

Les Los Angeles Clippers ne sont pas inexpérimentés à ce niveau de la compétition. La franchise dispute les playoffs pour la troisième saison consécutive (éliminée en demi-finale de Conférence en 2012 et au premier tour en 2013) et plusieurs joueurs de l’effectif sont des habitués des matches à enjeux. En revanche, la culture de la gagne ne s’est pas encore pleinement installée à Los Angeles. Cette notion abstraite, ce sentiment de sérénité qui se dégage dans le jeu des San Antonio Spurs ou du Miami Heat même lorsqu’ils sont menés, n’est pas encore lisible aux Clippers. Les Angelenos sont favoris face aux Warriors mais ils manquent encore ce petit quelque chose en plus, cette confiance inébranlable dans les instants décisifs d’une rencontre. Même Chris Paul, habituellement très performant en playoffs (Cf. Ses statistiques en carrière, ici), a manqué de lucidité en fin de match. Les joueurs ont fait le plus dur en remontant un écart de 11 points dans le dernier QT mais ils n’ont pas su tuer la partie.
« Je dois mieux gérer le jeu », expliquait Chris Paul après la rencontre. « C’était dur. Ce trois-contre-un était sans doute ma plus grosse erreur, avec les lancers-francs manqués. J’aurais dû passer la balle à J.J. (Redick) ou Darren (Collison) qui partaient en contre-attaque avec moi. Malheureusement je ne l’ai pas fait et j’ai manqué le layup. Nous aurions pu mener de trois points mais, au lieu de ça, Harrison Barnes a mis un tir et nous étions devancés de deux points. »
Ça sonne comme un cliché mais chaque possession compte en playoffs. Les joueurs se doivent d’être concentrés à chaque instant. En attaque comme en défense. Cette force mentale différencie les bonnes équipes des grandes équipes. Les hommes de Doc Rivers ont perdu trop de ballons quand Chris Paul s’est enfermé dans des dribbles, ralentissant le jeu du même coup. Los Angeles doit s’appuyer sur ses points forts et continuer à faire circuler la gonfle en fin de match. L’isolation à outrance ne mènera les Clippers nulle part, si ce n’est droit dans le mur. A l’inverse des Angelenos, les Warriors ont fait tourner la gonfle sans se soucier de qui serait à la conclusion. Cette circulation de balle accrue a provoqué les erreurs – encore une fois – défensives des Clips. [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=44J07fbS7zc[/youtube] Les Clippers ont choisi de « trapper » immédiatement sur Stephen Curry sur chaque pick&roll, comme le fait le Miami Heat. Cette défense est extrêmement efficace à Miami car tous les joueurs du Heat sont appliqués. Un tel système ne peut fonctionner que si les cinq joueurs sont déterminés à respecter à la lettre les rotations défensives. Sur cette action, au moins un joueur de Los Angeles (si ce n’est deux) est en retard. Klay Thompson n’a plus qu’à conclure derrière l’arc. « Concentration ». Le terme n’a pas été choisi par hasard par Doc Rivers. Malgré une succession d’erreurs, ses joueurs se sont inclinés de quatre points seulement. Avec plus d’application, ils peuvent corriger le tir dès le deuxième match.
« On s’attend à jouer une équipe des Clippers nettement plus forte demain soir », déclarait hier Mark Jackson, le coach des Golden State Warriors.
Clippers – comme Warriors – ont également dû composer avec un arbitrage probablement influencé par la « hype » qui entoure la série, comme l’a affirmé Doc Rivers. Effectivement, les deux équipes ne s’aiment pas et pour éviter que ça dégénère, les arbitres ont préféré sifflé à tout va. La NBA a même reconnu une erreur d’arbitrage en fin de rencontre qui aurait pu changer le sort du match et offrir la victoire (ou la prolongation) aux Clippers. De même certaines des six fautes sifflées contre Blake Griffin étaient un peu limites. On ne refait pas le match, on prépare le suivant. Les officiels de la ligue ont dû subir les remontrances du coaching staff de Los Angeles après la rencontre. On peut donc s’attendre à un arbitrage légèrement différent lors du deuxième match. Avec Griffin, la franchise hollywoodienne a un tout autre visage. La star a été limitée à 19 minutes de jeu (pour 16 points inscrits) et les Warriors n’ont donc pas eu à se mesurer à sa puissance physique pendant une bonne partie de la rencontre. Si le cinq « small ball » de Golden State pose effectivement de nombreux problèmes aux Los Angeles Clippers, il pourrait en payer le prix en défense face à « Quake ». Doc Rivers a donc des raisons d’être optimistes et de s’en tenir au même plan d’action ce soir.

Le mental, facteur clé

Blake Griffin devra lui prendre soin de ne pas se remettre dans une telle position (foul trouble) dès le début du match. Il ne devra pas céder non plus à la provocation des Warriors. Malgré un staff très expérimenté, les joueurs de Doc Rivers ont encore la pression des grands rendez-vous. La première rencontre fut un acte manqué mais l’ancien coach des Boston Celtics les a préparés à ce genre de situation. Il n’a cessé de leur répéter pendant la saison régulière qu’ils devront l’emporter à l’extérieur pendant les playoffs. C’est le cas, ses joueurs ont déjà perdu l’avantage du terrain. Après la défaite, le « Doc » leur a rappelé que ses Celtics ont eu besoin de sept manches dès le premier tour des playoffs face aux Atlanta Hawks en 2008.  Boston a remporté le titre cette année-là. C’est pour cette culture de la victoire que les Los Angeles Clippers ont fait venir Doc Rivers en Californie. Le coach n’a pas révolutionné l’équipe sur le parquet. En revanche, son charisme et son expérience influent sur la force mentale de ses troupes. Rivers est le général, ses soldats suivent. Hier soir, les San Antonio Spurs ont remonté un déficit de 10 points en fin de rencontre. Ils l’ont finalement emporté, sans craquer, sûrs de leur force. Sans paniquer. C’est cet état d’esprit que le coach veut insuffler à ses joueurs : Nous sommes les Clippers, don’t panic.
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